Praedium (prædium) est un mot latin qui signifiait à l'origine, d'après Varron, toute propriété qui était devenue une garantie pour l'État par un praes (caution) : " Praedia dicta, item ut praedes, praestando, quod ea pignori data publice mancupis fidem praestent[1]". Par la suite l'usage du mot a été limité pour signifier la terre en général. En ce sens praedia a été divisée en rustica et urbana, dont la définition suivante a été donnée:

  • praedia rustica - celles sur lesquels il n'y a pas d'aedes (maison, foyer) ou qui sont à la campagne (en agro);
  • praedia urbana - celles qui sont dans la ville et comprennent des bâtiments.

Les choses incorporelles qui ne consistaient pas dans la propriété de la praedia, mais dans certains droits à leur égard (servitudes), s'appelaient iura praediorum. Un praedium qui était exposé à un servitus était dit « servire » et était un « praedium serviens ».

Praedium a donné prédial en français.

Traité d'agriculture modifier

Une série d'ouvrages apparaissent au cours du XVIe siècle et qui traitent d'économie agricole incorporent les mots « Praedium rusticum », qui aussitôt traduits en français seront à l'origine de toute une série d'ouvrages qui incorporeront désormais les mots « maison rustique ». Ils incorporent la somme des connaissances de l'époque à l'usage du gentilhomme campagnard[2]. On compte parmi ceux-ci:

  • Jacques Vanière. Praedium rusticum, ouvrage en 16 livres, où il chante les travaux et les plaisirs de la campagne.
  • Charles Estienne. Praedium rusticum, In Quo Cuiusuis Soli vel Culti vel Inculti Platarum Vocabula ac Descriptiones, Earumque Conseredarum atque Excolendarum Instrumenta suo Ordine Describuntur, Paris, 1554 (en ligne)
  • Jean Liebault : Praedium rusticum, In Quo Cuiusuis Soli vel Culti vel Inculti Platarum Vocabula ac Descriptiones, Earumque Conseredarum atque Excolendarum Instrumenta suo Ordine Describuntur. Paris, 1554. Première édition en latin de ce qui devient L’Agriculture et maison rustique, en 1564 avec Charles Estienne ;
  • Jean-Augustin Capperonnier. Jacobi Vanierii. Praedium rusticum. Nova editio, aucta ecloguae R. P. Badon, Paris, Imprimerie J. Barbou, 1774, in-8°, XVI-428 p.

Notes et références modifier

  1. « Prata dicta ab eo, quod sine opere parata. Quod in agris quotquotannis rursum facienda eadem, ut rursum capias fructus, appellata rura. Dividit illico Siccius scribit Sulpicius plebei rura largiter ad aream. Praedia dicta, item ut praedes, a praestando, quod ea pignore data publice mancupis fidem praestent. »

    Prata (prés) vient de parare, parce qu'ils sont préparés sans travail. Le nom de rura a été donné aux champs, parce qu'il faut chaque année recommencer le même travail, pour recueillir de nouveaux fruits (rursum). « Siccius s'empresse, dit Sulpicius, de concéder au peuple une vaste étendue de champs (rura) pour une place publique. » Praedia (héritages) et praedes (biens hypothéqués) viennent de praestare (fournir, donner), parce qu'ils garantissent, à titre de gage, la foi du vendeur. Varron, De lingua latina Livre V. Traduction de Charles Nisard. Varon Lire en ligne
  2. Beutler Corinne. Un chapitre de la sensibilité collective : la littérature agricole en Europe continentale au XVIe siècle. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 28e année, N. 5, 1973. pp. 1280-1301. lire en ligne

Voir aussi modifier

Article connexe modifier

Lien externe modifier

Bibliographie modifier