Le Poug Poussoum («mariage» en moré) aussi connu sous le nom de « PPS », est un mariage arrangé traditionnellement pratiqué au Burkina Faso dans la plupart des ethnies.

Histoire modifier

Le Poug Poussoum signifie « les salutations de la femme »[1] en langue mooré, est une célébration du mariage traditionnel ou coutumier au Burkina Faso. Selon des sources[Lesquels ?], certains rites qui encadrent cette cérémonie tel que le « pug suire » qui signifie « don de femme » et autres, ne se font plus de nos jours.

A l’origine la fille était promise en mariage dès le bas âge ou même encore qu’elle soit dans le ventre de sa mère[2],[3],[4]. Ce type de mariage avait pour but de renforcer des relations ou de consacrer des alliances stratégiques et ne demandait pas l’assentiment des principaux concernés par l’union; en au-delà des individus qui se marient. C’est une cérémonie qui lie les deux familles de tel sorte que les problèmes du couple deviennent aussi ceux des deux familles.

Aujourd’hui, des lois consacrent la liberté de choix des conjoints[5], et les jeunes ont normalement la possibilité de décider qui ils veulent épouser[6]. Mais il existe toujours le « pug suire » - aujourd’hui considérée comme un mariage forcé[6],[7] - dans certaines ethnies et régions du Pays[6]. Certains rituels liés au PPS ont aussi été abandonnés comme le « zu kokre »[8].

Pratiques modifier

Le Poug Poussoum consacre l’union d’un homme et d’une femme, l’acceptation et la bénédiction des différentes familles concernées. Il s’effectue toujours dans le village de la mariée[9]. C’est le mariage traditionnel ou coutumier. C’est aussi le cérémonial lors duquel la dot est remise. Il est considéré comme sacré et d’une grande importance car il unit les familles et permet de demander la bénédiction des ancêtres[9]. En fonction des ethnies les rituels qui l’entourent et la dot peuvent varier[10].

Chez les Mossi modifier

Chez le peuple Mossi, chaque peuple a sa manière de faire le PPS[11],[12]. Généralement lors de la cérémonie du PPS, les sœurs et amies de la mariée prennent des objets appartenant au marié ou à sa famille et ne leurs remettent que lorsque ceux ci auront payé une rançon. La mariée est même kidnappée par ses sœurs et ne sera libéré que si son mari paye le prix fixé[13].

Chez les mossis de Koudougou par exemple, il y a trois étapes dans la célébration du PPS:

D'abord, Mãroogbãgre ou la présentation de famille : A cet étape la famille du prétendant se rend dans le futur Belle famille dans l'intention de se faire connaître et d'officialiser la relation de leurs enfants.

Ensuite, La cérémonie du poug poussoum: la cérémonie du PPS est la cérémonie de remise de la dot. Le prétendant accompagné de sa famille se rendent au village de sa future épouse pour y demander sa main en donnant les dons et la dot qui leur avait été demandé. Tout un ensemble de pratique et de rites entoure cet étape. La dot peut être en nature et en espèces (animaux x, argents, colas, sel, chaussures, ...). Elle a une valeur symbolique et sacré car une fois que la famille de la mariée accepte, un lien est créé et ne doit être brisé. C'est pourquoi on accepte jamais une deuxième dot pour la même fille.

Enfin on le Pugyisgo ou la consommation du mariage. C'est la remise officielle de la jeune mariée au marié. La consommation du mariage est devenue possible puisque la dot a été acceptée. La famille du marié en collaboration avec celle de la mariée choisissent un jour pour aller chercher leur femme.

Chez les dagara[14] modifier

Chez les dagara il est obligatoire de versé des têtes de gros bétail pour la dot[15].

La jeune fille dagara ne peut prétendre au mariage traditionnel tant que sa sœur ainé ne sait pas marié. Si cette étape est franchi, elle doit maintenir sa relation secrète jusqu'à ce que son prétendant l'enlève. Juste quelques personnes sont mis dans la confidence. Cet acte symbolise la demande en mariage du jeune homme à la famille de sa fiancée. A partir de cet ainsi, un processus est enclenché jusqu'à ce que le mariage soit célébré. Vient ensuite le versement d'une somme d'argent équivalent au prix de 350 cauris aux parents de la jeune fille. C'est la première parti de la dot. La deuxième partie est le don de trois bœufs. Il faut noter que le troisième bœuf n'est pas obligatoire, il est réservé pour le premier fils du couple. Mais avant cette paie, les parents de la fille peuvent exiger du jeune homme de s'acquitter de leur travaux champêtres pendant un ou deux ans.

La célébration du mariage se déroule sur plusieurs jours.

Chez les dioulas[16] modifier

Il y a deux manières d'épouser une dioula dans le village de Lanfièra: soit par le "kosegui" (mariage entre cousin). C'est un mariage arrangé, puisque la première fille d'une femme mariée doit épouser le fils de son oncle maternelle;

soit par consentement. Lorsque le mariage est par consentement, les parents du marié doivent observer pendant un certain temps leur future belle fille. Ils doivent s'assurer qu'elle répond et respecte leur valeur. Ensuite les oncles du jeune marié vont voir les parents de la jeune fille pour demander sa main. Ils leur apportent 7 noix de colas et 35 f symbolique. Si la famille de la fille est consentante, elle accepte le cadeau et promet de leur revenir dans quelques jours. Si elle est consentante, elle convoque la famille du marié. Celle ci est prévenu à l'avance qu'elle doit apporter 30 noix de colas et 35 f ou de la monnaie symbolique. Ensuite les deux familles conviennent de concert de la date du mariage et de la composition de la dot.

Chez les bissas modifier

Chez les bissas, la dot devait être constitué de 12 bœufs. Mais les choses ont changés[17].

Notes et références modifier

  1. Du Yakun, Fan Linzhou, Arbey Hernan Medina Rocha et Rodrigo Cabrera Perez, « Le Mariage Traditionnel Chez Les Moose De Koudougou Au Burkina Faso: Un Lien Sacre Entre Deux Familles », International Journal on Studies in English Language and Literature, vol. 11, no 5,‎ , p. 31–41 (ISSN 2347-3126 et 2347-3134, DOI 10.20431/2347-3134.1105004, lire en ligne, consulté le )
  2. « Le mariage traditionnel comme fonds de commerce - leFaso.net », sur lefaso.net (consulté le )
  3. « Mariage traditionnel ou PPS au Burkina Faso : Il y`a des parents qui gonflent le prix de la dot », sur www.afriquefemme.com (consulté le )
  4. « Les faits divers de Zatibagnan : Narcisse enceinte deux copines », sur Faso7, (consulté le )
  5. « Centre de téléchargement », sur academiedepolice.bf (consulté le )
  6. a b et c Stella NANA, « Interdits autour du marriage : Entre le coeur et la tradition », sur Burkina24.com - Actualité du Burkina Faso 24h/24, (consulté le )
  7. « Le mariage précoce et forcé au Burkina Faso : les faits », sur Amnesty International, (consulté le )
  8. (en) crossref, « Chooser », sur chooser.crossref.org (DOI 10.1353/book.36040, consulté le )
  9. a et b Du Yakun, Fan Linzhou, Arbey Hernan Medina Rocha et Rodrigo Cabrera Perez, « Le Mariage Traditionnel Chez Les Moose De Koudougou Au Burkina Faso: Un Lien Sacre Entre Deux Familles », International Journal on Studies in English Language and Literature, vol. 11, no 5,‎ , p. 31–41 (DOI 10.20431/2347-3134.1105004, lire en ligne, consulté le )
  10. « LE PPS ou le mariage traditionnel - ZEMBALACULTUR - ZEMBALACULTUR », sur zembalacultur.mondoblog.org (consulté le )
  11. Titinga Frédéric Paceré, Pog-poussoum et mariage coutumier chez les Mossé: les coutumes de Manéga, Fondation Pacéré,, 1998?] (lire en ligne)
  12. Pierre-Joseph Laurent, « Système de mariages et terminologie de parenté chez les Mossi (Burkina Faso) », L’Homme. Revue française d’anthropologie, no 206,‎ , p. 59–87 (ISSN 0439-4216, DOI 10.4000/lhomme.24517, lire en ligne, consulté le )
  13. Josabin_Mariees, « Tout Ce Que Vous Devez Savoir Sur Les Traditions De Mariage Africaines », sur Josabi Mariées, (consulté le )
  14. « Le Mariage traditionnel Chez les dagara - L'Œil des jeunes » (consulté le )
  15. Nayiré Poda, « Mariage et «prix de la fiancée » chez les Dagara (Burkina Faso) », Journal des Africanistes, vol. 64, no 1,‎ , p. 65–75 (DOI 10.3406/jafr.1994.2392, lire en ligne, consulté le )
  16. admin, « Mariage chez les Dioulas avec Adja BARRO - Artistes.bf », sur ArtistesBF, (consulté le )
  17. admin, « Les étapes du mariage traditionnel chez les Bissa ? - Artistes.bf », sur ArtistesBF, (consulté le )