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Khatchkar siroun khatch (« belle croix »), XIIIe siècle, non loin de Dsegh.
Khatchkar siroun khatch (« belle croix »), XIIIe siècle, non loin de Dsegh.

Un khatchkar, khachkar ou xač‘k‘ar (en arménien խաչքար, « pierre à croix », prononcé [χɑtʃkɑɹ]) est une « stèle de forme arquée ou rectangulaire […] sculptée d'une ou de plusieurs croix accompagnée souvent d'un décor ornemental, parfois de figures humaines et d'inscriptions ». Spécificité de l'art arménien, il était autrefois présent sur tout le territoire de l'Arménie historique et est aujourd'hui particulièrement préservé en Arménie et au Haut-Karabagh.

Dressées, encastrées, rupestres ou en chapelle, ces œuvres, mesurant généralement d'1,5 à 2 m de hauteur, de 0,5 à 1,5 m de largeur et de 10 à 30 cm d'épaisseur, ont une fonction soit votive, soit commémorative, soit apotropaïque ; elles constituent parfois des « cimetières de khatchkars », comme à Noradouz ou, avant sa destruction, à Djoulfa. Elles incarnent la christologie de l'Église apostolique arménienne, en ce qu'elles ne représentent pas la mort du Christ mais sa nature divine, en un arbre de vie.

L'histoire de l'art des khatchkars est généralement divisée en quatre périodes : la période des origines, incertaines, du IVe au IXe siècle, celle de la création et de la formulation, du IXe au XIe siècle, celle de l'achèvement et de la perfection, du XIIe au XIIIe siècle, et enfin la période finale, du XIVe au XVIIe (voire XVIIIe) siècle. Malgré un renouveau depuis les années 1960, les khatchkars modernes ne rivalisent pas avec les khatchkars classiques.

Depuis le 17 novembre 2010, « l’art des croix de pierre arméniennes. Symbolisme et savoir-faire des Khachkars » figure sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.

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