Pieter van Boucle

peintre flamand

Pieter van Boucle (Pieter van Bœcle ou Peter van Boucle ; né entre 1600 et 1610, probablement à Anvers, et mort en 1673 à Paris) est un peintre d'origine flamande qui a travaillé durant une longue période à Paris où il est mort.

Pieter van Boucle
Portrait de P. van Boucle, gravure vers 1680
Naissance
1600-1610
Anvers (incertain)
Décès
Activité
Maître
Lieux de travail

Pieter van Boucle s'est spécialisé dans le genre des natures mortes et des tableaux animaliers : ses œuvres sont nombreuses mais leur attribution est parfois incertaine.

Biographie

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Sa vie est mal connue et les informations incomplètes.

On sait que son père, Carel Van Boucle, était graveur à Anvers et appartenait à la Guilde de Saint-Luc (corporation des peintres) en 1603. Au début du XVIIe siècle les tensions religieuses dans les Pays-Bas espagnols conduisent un certain nombre d'artistes hollandais à émigrer vers la France : ils s'installent en particulier à Paris au faubourg Saint-Germain, hors les murs de la ville comme l'imposent aux étrangers les règles de la corporation des maîtres peintres et sculpteurs. Carel van Boucle rejoint ce groupe en 1617 et est enregistré avec son fils à Paris en 1623[1]. L'enfance de Pieter van Boucle n'est pas connue : il est semble-t-il retourné à Anvers pour sa formation à la peinture. Il dit avoir fréquenté l'atelier de Frans Snyders mais aucune trace de sa présence n'y a été retrouvée, cependant son style pictural montre une proximité avec celui du maître flamand.

Il commence sa carrière à Anvers et se spécialise dans les natures mortes recherchées par la clientèle bourgeoise de l'époque. Il est membre de la guilde de Saint Luc de la ville flamande de 1632 à 1636[2].

 
Nature morte aux Pommes, poires, raisins et pêches
après 1650 - Coll. particulière.

Il revient (à une date inconnue) s'installer à Paris où l'on connaît ses œuvres à partir de 1648. C'est un peintre prolifique qui rencontre le succès (le roi Louis XIV possédait deux de ses toiles) mais qui meurt à l’Hôtel-Dieu de Paris dans la déchéance en 1673 pour avoir dilapidé ses biens dans la débauche[3].

Sa spécialité était les natures mortes et les tableaux animaliers mais il a aussi collaboré avec d'autres artistes comme Simon Vouet et Lubin Baugin à la réalisation de canevas pour des tapisseries. Il a eu également une activité de graveur et de décorateur sur des objets en porcelaine de Chine.

Essentiellement consacrée à la nature morte, son œuvre associe la manière flamande (lumière frontale, opulence, surabondance) et la manière française (délicatesse du pinceau, jeu sur les nuances de couleurs) dans une recherche réaliste. Ses tableaux sont le plus souvent de grandes dimensions et présentent des tables garnies de fruits ou de gibier avec des signes de luxe. Leur attribution est parfois discutée : sa signature PVB (pas toujours présente d'ailleurs) a pu amener à des confusions avec Pieter van Boel ou Pieter Van den Bos par exemple.

Certains de ses tableaux comportent des personnages (marchande de légumes, jeune garçon) mais on soupçonne l'intervention d'autres peintres dans ces œuvres[4]. Les compositions assez monumentales de Pieter van Boucle sont aussi souvent animées par des animaux vivants (chat, singe, chien, Nature morte aux fruits, au gibier et à la chèvre) mais le thème des animaux est aussi exploité pour lui-même (Poulailler, Combat de coqs) et surtout sous l'aspect de gibier mort.

Ces toiles aux éléments accumulés (qui ne semblent pas toujours respecter le calendrier des productions : asperges et raisin réunis par exemple) renseignent sur l'alimentation de l'époque en donnant une impression de corne d'abondance. Cependant certaines de ses toiles peuvent être interprétées comme des vanités, par exemple le fruit croqué dans Pommes, poires, pêches, ou dans Perroquet, urnes et fruits sur un entablement en pierre, huile sur toile de 95 x 122,5cm[5] où l'urne renversée renvoie au thème baroque de la mort cachée dans les plaisirs de la vie. Le thème du panier renversé se retrouve dans plusieurs de ses toiles comme la présence du perroquet associé usuellement à l'idée de couple ou d'épouse, d'autant qu'il ne s'agit pas dans ce tableau d'un perroquet multicolore et flamboyant mais d'un perroquet blanc isolé.

Musées
Collections privées
  • Nature morte aux poissons et au chat, huile sur toile, 70 × 107 cm, Collection privée, Vente Dorotheum 2011[16]
  • Deux chiens, artichauts et entrailles, oil on canvas, 80 × 117 cm, Collection privée, Vente Sotheby's 2013[17]
  • Un petit chien menaçant un poulet et des poussins, 1655-1665, huile sur toile, 51 × 61 cm, Collection privée, Vente Dorotheum 2005[18]

Notes et références

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  1. Florent Lecomte, Cabinet des singularitez d'architecture, peinture, sculpture, et graveure 1699-1702
  2. Notice d'Alexander Strasoldo
  3. « Sneydre (Snyders) a fort bien fait des animaux morts et vivants ; comme aussi Van Boucle son disciple, qui par ses débauches a toujours été gueux : mais quoiqu'il soit mort à l'Hôtel-Dieu de Paris, ses tableaux n'en sont pas moins estimés dans le Cabinet du roy ; ce dernier mourut en 1673. » page 279 Tome 2 - Florent Lecomte Cabinet des singularitez d'architecture, peinture, sculpture 1699 [1] et notice Joconde Biographies des peintres flamands [2]
  4. Peter Paul Rubens et la France Par Alexis Merle du Bourg – Presses universitaires du Septentrion Lille 2004 page 124 [3]
  5. Voir
  6. Panier, Toledo
  7. « Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais - », sur rmn.fr via Wikiwix (consulté le ).
  8. Fruits et légumes, Louvre
  9. Carpe et brochet, Houston
  10. Nature morte, Dole
  11. Chat, poisson, Le Mans
  12. Marchande, Bordeaux
  13. Poulailler, Toulouse
  14. Notice pédagogique
  15. Etal, Besançon (Joconde)
  16. Poissons Dorotheum
  17. Chiens, Sotheby's
  18. Petit chien, Dorotheum 2005 (rkd)

Bibliographie et documents

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  • Florent Lecomte, Cabinet des singularitez d'architecture, peinture, sculpture, et graveure 1699. (tomme 2, page 279)
  • J. Foucart, Un peintre flamand à Paris. Pieter van Boucle, in Études d'art français - offert à Charles Sterling, Paris 1975, p. 237-256.

Articles connexes

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Liens externes

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