Phèdre (Sénèque)
Phèdre (en latin : Phaedra), également connue sous le titre Hippolyte (Hippolytus), est une Tragédie romaine de Sénèque reprenant le mythe grec de Phèdre.
Phèdre | |
Phèdre et Hippolyte par Pierre-Narcisse Guérin, 1802. | |
Auteur | Sénèque |
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Genre | Tragédie romaine |
Durée approximative | 1 h 50 |
Personnages principaux | |
Hippolyte, fils de Thésée Phèdre, femme de Thésée Thésée La Nourrice de Phèdre Un Messager Chœur d'Athéniens Troupe de veneurs |
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En 1591, Jean Yeuwain la traduit en Hippolyte, tragédie tournée de Sénèque.
Depuis le XVIIe siècle, on a considéré que Sénèque a traduit l’Hippolyte porte-couronne d'Euripide. D'après Pierre Grimal, dans son édition du texte latin (PUF, collection Erasmus), il semble que l'œuvre du dramaturge latin résulte de la « contamination » de plusieurs sources, dont Sophocle (tragédie perdue), Lycophron et Ovide.
Cette tragédie a inspiré le poète latin chrétien Prudence, auteur d'une Passion d'Hippolyte (Peristephanon 11) où il évoque le martyre et le culte de saint Hippolyte de Rome.
Résumé de l'abbé de Marolles (1664)
modifierActe I
modifierLe jeune Hippolyte distribue à chacun de ses gens la charge et les emplois qu'ils doivent avoir pour la chasse, leur marque les lieux où ils doivent aller, et invoque le secours de Diane, déesse des chasseurs. Phèdre déclare à sa Nourrice qu'elle brûle d'amour pour Hippolyte, dont la Nourrice tâche vainement de la détourner. Le chœur maintient que toutes choses cèdent à l'amour, les hommes de quelque pays, de quelque âge et de quelque condition qu'ils soient, et les Dieux mêmes du Ciel et des Enfers, aussi bien que toutes sortes d'animaux.
Acte II
modifierLa Nourrice se plaint des mauvaises suites de l’Amour, de la maladie et de l’impatience que donne cette violente passion. Puis tout d’un coup Phèdre paraît, travestie en habit d’amazone ou de chasseresse pour plaire à Hippolyte. La Nourrice s’efforce adroitement de fléchir l’esprit d’Hippolyte, pour le faire consentir aux délices de l’amour et aux douceurs de la vie civile : mais Hippolyte ne veut point changer d’humeur, et préfère de bien loin ses inclinations pour la vie champêtre à tous les plaisirs de la société humaine dont la Nourrice l’a entretenu. Phèdre et sa Nourrice attaquent par toutes sortes d’artifices la pudicité du jeune homme, mais elles ne la peuvent surmonter. C’est pourquoi elles ont recours à la calomnie. Le chœur prie les Dieux, que la beauté soit aussi avantageuse à Hippolyte qu’elle a été pernicieuse et fatale à d'autres ; il annonce le retour de Thésée.
Acte III
modifierThésée, de retour des Enfers, demande à la Nourrice, la cause du deuil de sa maison : elle lui annonce que Phèdre a pris la résolution de mourir. Phèdre déclare qu’elle aime mieux mourir que de déclarer à Thésée la violence qu’elle a subie. Comme Thésée menace la Nourrice afin de connaître la vérité, elle lui montre l’épée d'Hippolyte. Thésée reconnaît l’épée, et souhaite que son fils connaisse la mort. Le chœur se plaint de l'injustice dont les dieux font preuve : les gens de bien sont persécutés et les méchants sont récompensés.
Acte IV
modifierUn messager raconte à Thésée comment Hippolyte a été mis en pièces par ses propres chevaux, épouvantés par un taureau marin envoyé par Neptune conformément au souhait de Thésée. Le chœur fait un récit de l’inconstance des grandes fortunes et des périls où elles sont exposées, recommande la sûreté des petites et déplore la mort d’Hippolyte.
Acte V
modifierHippolyte innocent, Phèdre avoue son crime, et se tue. Thésée regrette la mort de son fils, lui accorde une sépulture et la refuse à celle qui fut sa femme.
Mises en scène
modifier- 2023 : mise en scène de Georges Lavaudant dans la traduction de Frédéric Boyer, Paris, Théâtre de l'Athénée Louis-Jouvet et tournée, avec Astrid Bas, Aurélien Recoing, Mathurin Voltz, Maxime Taffanel, Bénédicte Guilbert[1],[2].
Références
modifier- Joëlle Gayot, « Phèdre, un spectacle qui regarde les hommes tomber, sur la scène de l’Athénée », Le Monde, (lire en ligne).
- Fabienne Pascaud, « Phèdre : Georges Lavaudant au cœur du mal d’amour », Télérama, (lire en ligne).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- G. Runchina, Tecnica drammatica e retorica nelle Tragedie di Seneca, Cagliari, 1960.
- Pierre Grimal, Phædra, Paris, P.U.F., "Erasme", 1965.
- Pierre Grimal, « L'originalité de Sénèque dans la tragédie de Phèdre », Revue des Études latines, XLI (1963), p. 297-314.
- Florence Dupont, Les Monstres de Sénèque, Paris, Belin, 1995