Peter Buxtun (parfois appelé Peter Buxton), né le à Prague et mort le à Rocklin, est un épidémiologiste américain. Employé du service de santé publique des États-Unis, il se fait connaître comme le lanceur d'alerte responsable de la fin de l'étude de Tuskegee sur la syphilis.

Biographie

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Naissance

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Peter Buxtun naît en 1937 à Prague[1]. Il est d'origine juive et tchèque[2].

Carrière

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Peter Buxtun, alors travailleur social et épidémiologiste de 27 ans à San Francisco[3] , est embauché par le service de santé publique en décembre 1965 [4] pour interroger des patients atteints de maladies sexuellement transmissibles. Dans le cadre de ses fonctions, il apprend l'existence de l'expérience Tuskegee par des collègues. Il a déclaré plus tard : « Je ne voulais pas y croire. C'était le service de santé publique. Nous ne faisions pas ce genre de choses »[3]. En , il dépose une protestation officielle pour des raisons éthiques auprès de la Division des maladies vénériennes du Service, qui est rejetée au motif que l'expérience n'est pas encore terminée. En , sept mois après l'assassinat de Martin Luther King Jr., il dépose une autre protestation, soulignant la volatilité politique de l'étude ; là encore, ses préoccupations sont jugées non pertinentes[5],[6].

En 1972, Peter Buxtun divulgue des informations sur l'expérience Tuskegee à Jean Heller de l'Associated Press. Ces informations sont d'abord publiées dans le Washington Star. L'article de Heller exposant l'expérience est publié le [7]; il fait la une du New York Times le lendemain. Le sénateur Ted Kennedy convoque des auditions au Congrès, au cours desquelles Buxtun et des fonctionnaires du ministère américain de la Santé, de l'Éducation et du Bien-être social témoignent. L'expérience est interrompue peu de temps après[8].

En , Peter Buxtun assiste à l'inauguration d'un centre commémoratif et d'une exposition publique sur l'expérience à Tuskegee, en Alabama[9]. Le , il est intronisé membre honoraire de Delta Omega, la société honorifique de santé publique[10].

Peter Buxtun meurt de la maladie d'Alzheimer à Rocklin, en Californie le , à l'âge de 86 ans[11],[12].

Notes et références

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  1. (en) Donald O. Granberg et John F. Galliher, A Most Human Enterprise : Controversies in the Social Sciences, Lanham, MD, Lexington Books, (ISBN 978-0-7391-2796-4, présentation en ligne), p. 3
  2. Lawrence Bush (July 28, 2015). "July 29: The Tuskegee Syphilis Experiment". Jewish Currents. Accessed November 7, 2018.
  3. a et b (en) Jean Heller, « The legacy of Tuskegee », St. Petersburg Times,‎ , p. 1D
  4. Allen Rubin et Babbie, Earl R., Research Methods for Social Work, Thomson Wadsworth, (ISBN 978-0-534-62109-4, lire en ligne), p. 70
  5. (en-US) Elliott, « Tuskegee Truth Teller » [archive du ], The American Scholar, (consulté le )
  6. Thomas et Quinn, Sandra Crouse, « The Tuskegee Syphilis Study, 1932 to 1972: Implications for HIV Education and AIDS Risk Education Programs in the Black Community », American Journal of Public Health, American Public Health Association, vol. 81, no 11,‎ , p. 1498–1505 (ISSN 1541-0048, PMID 1951814, PMCID 1405662, DOI 10.2105/AJPH.81.11.1498, lire en ligne [archive du ], consulté le )
  7. (en) Mike Stobbe, « Tuskegee syphilis study whistleblower Peter Buxtun has died at age 86 », sur washingtonpost.com, (consulté le )
  8. (en) Jeff Stryker, « Tuskegee's long arm still touches a nerve », The New York Times,‎ , p. 4
  9. (en) « Center launched as training tool », Associated Press,‎
  10. Honorary Members, at DeltaOmega.org; retrieved July 26, 2020
  11. « Tuskegee syphilis study whistleblower dies at age 86 », PBS News, (consulté le )
  12. (en) « Whistleblower helped end the Tuskegee syphilis study », sur washingtonpost.com, (consulté le )

Bibliographie

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