Patrick Gordon, né le et mort le , est un général de l'Armée impériale russe d'origine écossaise.

Il était le plus jeune fils d'une famille du comté d'Aberdeen liée à la maison de Haddo, qui possédait un petit domaine à Auchleuchries.

Patrick Gordon

Sa jeunesse modifier

Après avoir fréquenté l'école paroissiale de Cruden et d'Ellon, il renonce, pour des motifs religieux, à s'inscrire dans une Université écossaise et décide de s'embarquer pour Dantzig. De là il se rend à Königsberg puis à Braunsberg, en Prusse, et est admis à l'âge de quinze ans au collège jésuite de cette ville. Il note dans son journal qu'à cette époque, quelques Écossais étaient comme lui établis en Prusse. Mais doté d'un tempérament indépendant, il ne parvient pas à s'accoutumer à la rigueur et l'austérité de l'enseignement et prend vite la décision de rentrer dans son pays. Sur le point de s'embarquer pour l'Écosse, il change d'avis et entreprend un long voyage à pied à travers l'Allemagne, pour finalement échouer à Hambourg, où il s'enrôle dans l'armée suédoise en 1655. Ayant été fait prisonnier par les Polonais, il leur offre ses services, avant d'être recapturé par les Suédois et réintégré dans leur armée.

Sa carrière en Russie modifier

 
La pierre tombale de Patrick Gordon au cimetière Vvedenskoïé de Moscou, transférée en 1877 du quartier allemand. Le grade mentionné dans l'inscription en allemand est celui de colonel

En 1661 il est un mercenaire expérimenté lorsqu'il entre au service du tsar Alexis Ier. En 1665 il se voit confier une mission spéciale en Grande-Bretagne et, à son retour, il se distingue par plusieurs actions d'éclat dans un conflit contre les turcs et les tatars de Crimée. En reconnaissance de ses services, il est nommé major-général en 1678 et commandant en chef à Kiev en 1679. En 1683, il est élevé au grade de lieutenant général et se rend à nouveau en Grande-Bretagne en 1686. En 1687, puis en 1689, il participe en qualité de « Quartier-maître général » à de nouvelles campagnes contre les tatars en Crimée ce qui lui vaudra d'être fait général à part entière[1].

Lorsqu'éclatent les troubles de Moscou de 1689, c'est son action qui fait pencher la balance en faveur du jeune tsar Pierre au détriment de la régente Sophie. Ceci lui vaudra la confiance absolue et la faveur du tsar jusqu'à la fin de sa vie.

En 1696 il dirige comme maréchal une nouvelle expédition contre les Turcs qui aboutit à la prise décisive de la forteresse d'Azov.

Lorsque Pierre le Grand entreprend sa Grande Ambassade à travers l'Europe, il confie à Gordon le commandement de la capitale. Pendant l'absence du tsar, Gordon se révèle une fois de plus digne de la confiance du souverain en combattant avec succès la révolte des streltsy de 1698. Il se voit, avec François Lefort, confier la nouvelle organisation de l'armée selon un modèle inspiré du système européen et termine sa carrière au rang de Général en Chef.

Il est atteint en 1699 d'une maladie au cours de laquelle le tsar lui rend de fréquentes visites, jusqu'à son décès survenu en novembre. C'est le tsar lui-même qui lui ferma les yeux.

Bibliographie modifier

Le général Gordon a laissé un « journal de sa vie », récit autobiographique rédigé en anglais dont le manuscrit est conservé dans les archives du bureau des affaires étrangères de la Russie impériale.

Une traduction complète en allemand, établie par le Dr Maurice Possalt (Tagebuch des Generals Patrick Gordon), a été publiée en 3 volumes, le premier paru à Moscou en 1849, le second et le troisième à Saint-Pétersbourg en 1851 et 1853.

Les « Passages du Journal du général Patrick Gordon d'Auchleuchries (1635-1699) » , (Passages from the Diary of General Patrick Gordon of Auchleuchries (1635-1699) ) ont été imprimés en 1859 par Joseph Robertson, pour le Spalding Club d'Aberdeen.

Liens externes modifier

Sources modifier

Références modifier

  1. Michel Heller : Histoire de la Russie et de son Empire, ch. 12; 2015, Éd. Tempus Perrin, (ISBN 978-2262051631)