Partie catalane

ouverture au jeu d'échecs

Aux échecs, la partie catalane est une ouverture qui combine le fianchetto Fg2 avec le duo de pions blancs d4 et c4. Jouer cette ouverture avec les Blancs permet d'éviter aussi bien la défense nimzo-indienne que la défense ouest-indienne. La partie catalane s'obtient après 1.d4 Cf6 2.c4 e6 3.g3.

abcdefgh
8
Tour noire sur case blanche a8
Cavalier noir sur case noire b8
Fou noir sur case blanche c8
Dame noire sur case noire d8
Roi noir sur case blanche e8
Fou noir sur case noire f8
Tour noire sur case noire h8
Pion noir sur case noire a7
Pion noir sur case blanche b7
Pion noir sur case noire c7
Pion noir sur case blanche d7
Pion noir sur case blanche f7
Pion noir sur case noire g7
Pion noir sur case blanche h7
Pion noir sur case blanche e6
Cavalier noir sur case noire f6
Pion blanc sur case blanche c4
Pion blanc sur case noire d4
Pion blanc sur case noire g3
Pion blanc sur case blanche a2
Pion blanc sur case noire b2
Pion blanc sur case blanche e2
Pion blanc sur case noire f2
Pion blanc sur case noire h2
Tour blanche sur case noire a1
Cavalier blanc sur case blanche b1
Fou blanc sur case noire c1
Dame blanche sur case blanche d1
Roi blanc sur case noire e1
Fou blanc sur case blanche f1
Cavalier blanc sur case noire g1
Tour blanche sur case blanche h1
8
77
66
55
44
33
22
11
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Partie catalane

Selon Raïetsky et Tchétverik, la partie catalane est un « gambit dame refusé avec le fou blanc du roi en fianchetto [...] où le conflit de pions est obligatoire »[1].

Histoire modifier

En 1929, les organisateurs d'un tournoi à Barcelone souhaitaient que leur région, la Catalogne, soit immortalisée dans la théorie des ouvertures. Xavier Tartakover proposa que la combinaison d2-d4 et g2-g3, qu'il avait jouée trois fois pendant ce tournoi, soit nommée « ouverture catalane »[2].

Selon Raïetsky et Tchétverik, « ce début de partie devint rapidement l'ouverture préférée des maîtres d'échecs ». Par exemple, Alexandre Alekhine la joua deux fois dans le match revanche du championnat du monde en 1937 contre Max Euwe. Garry Kasparov, Aleksandr Khalifman et Vladimir Kramnik enrichirent la théorie. Au début du XXIe siècle, elle est régulièrement jouée par les joueurs de haut niveau[2].

Principales variantes avec 3...d5 4. Fg2 modifier

Catalane fermée modifier

Si les noirs ne prennent pas en c4, la variante principale est 4... Fe7 5.Cf3 0-0 6.0-0 Cbd7 7.Dc2 c6 8.Cbd2 (ECO E09).

Catalane ouverte modifier

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66
55
44
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Catalane ouverte

Elle est marquée par le choix des noirs de prendre le pion c4 : 1.d4 Cf6 2.c4 e6 3.g3 d5 4.Fg2 dxc4. Les blancs ont deux principaux coups à leur disposition : 5.Cf3 et 5.Da4+.

  • 5.Cf3 Fe7 est la variante classique (ECO E05) ;
  • 5.Da4+ est également jouable, la suite principale est 5…Cbd7 Dxc4 (ECO E03).

Autres variantes modifier

  • 1.d4 Cf6 2.c4 e6 3.g3 c5 4.Cf3 cxd4 5.Cxd4[3].
  • 1.d4 Cf6 2.c4 e6 3.g3 Fb4+[4].

Codes ECO modifier

Dans l'Encyclopédie des ouvertures d'échecs, la partie catalane utilise les codes ECO E01 à E09.

Parties modifier

  • Voici une partie d'exemple par un spécialiste de la partie catalane avec les Blancs, Gennadi Sosonko :
Gennadi Sosonko-Robert Hübner, Tilburg (Pays-Bas), 1979[5]
1. d4 Cf6 2. c4 e6 3. g3 d5 4. Fg2 dxc4 5. Cf3 a6 6. 0-0 b5 7. Ce5 Cd5 8. Cc3 c6 9. Cxd5 exd5 10. e4 Fe6 11. a4 b4 12. exd5 Fxd5 13. Dg4 h5 14. Fxd5 cxd5 15. Df5 Ta7 16. Te1 Te7 17. Fg5 g6 18. Fxe7 1-0 (les Noirs n'ont pas mieux que 18...gxf5 19. Fxd8 avec un grand avantage blanc).
Efim Geller - Bent Larsen, Copenhague (Danemark), 1966[6]
1. c4 e6 2. g3 (2. Cc3 d5 impose peu ou prou 3. d4, car sinon 3...d4! est gênant pour les Blancs[7]) 2...d5 3. Fg2 Cf6 4. Cf3 Fe7 5. 0-0 0-0 6. d4 Cbd7 (la place du Cavalier dans cette ouverture[7]) 7. Dc2 c6 8. b3 b5 (« un coup agressif, caractéristique du style de Larsen »[8]) 9. Cbd2 bxc4 10. bxc4 Fa6 11. Fb2 (11. Da4 Dc8! avec la menace ...Cb6[8]) 11...Tb8 12. Tab1 Da5! 13. Fc3 Fb4 14. Txb4 Txb4 15. Tc1! Da4 16. Fxb4 Dxb4 17. e3 Tc8 18. Db3 Da5 19. Ff1 h6 20. Tc3?! c5! 21. cxd5 Cxd5 22. Tc1 (22. Fxa6 Tb8!) 22...Fxf1 23. Cxf1 Tb8 24. Dc2 Cb4 25. Dd2 Dxa2 26. dxc5 Dxd2 27. C1xd2 Tc8 28. Ta1 Tc7 29. Cb3 e5 30. Ta4 Cd3 31. c6 Cb6 32. Ta1 Cc4 33. Ta4 Txc6 34. Txa7 Tf6! 35. Td7 Cxf2! 36. Rxf2 e4 37. Cbd4 Ce5! 38. Td8+ Rh7 39. Te8 Cxf3 40. Re2 (40. Rg2 Cd2!) 40...Cxh2 41. Txe4 Cf1 42. Tg4 g5! 43. Cb5 (43. Cf3? Txf3! 44. Rxf3 Ch2+) 43...Rg6 44. Cc3 h5 0-1.

Notes et références modifier

  1. Raïetsky et Tchétverik 2010, p. 7
  2. a et b Raïetsky et Tchétverik 2010, p. 8
  3. Smith et Hall 1995, p. 81
  4. Smith et Hall 1995, p. 87
  5. (en) partie commentée, chessgames.com
  6. (en) partie commentée, chessgames.com
  7. a et b Schiller 1993, p. 120.
  8. a et b Schiller 1993, p. 121.

Bibliographie modifier

  • (en) Angus Dunnington, Winning with the Catalan, B.T. Batsford, 1997
  • (en) Lasha Janjgava, The Queen's Gambit and Catalan for Black, Gambit Publications, 2001
  • Alex Raetsky et Maxim Chetverik, The Catalan, Everyman Chess, 2004
  • Alexander Raïetsky et Maxim Tchétverik (trad. du russe par Sylvie Templeur), Jouer et gagner la partie catalane, Paris, Éditions Payot & Rivages, coll. « Échecs Payot », , 410 p. (ISBN 978-2-228-90591-6, présentation en ligne)
  • (en) Eric Schiller, Black to Play Classical Defenses and Win, Chess Digest, (ISBN 0-87568-219-7)
  • (en) Ken Smith et John Hall, The Catalan, Dallas, Chess Digest, Inc., , 99 p. (ISBN 978-0-87568-264-8)