Paroisse de Saint-Tugal de Laval

paroisse en Mayenne, en France

La paroisse de Saint-Tugal est située à Laval dans le département français de la Mayenne. Son existence était liée à la présence du chapitre et de la collégiale Saint-Tugal de Laval.

Histoire

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Son établissement avait été la source d'une multitude de procès et de démêlés avec les curés de la Trinité de Laval. Les individus qui étaient paroissiens de Saint-Tugal, en quelque paroisse de la ville qu'ils habitassent étaient :

  • 1° les membres du chapitre, dignitaires, chanoines, chapelains, les personnes de leurs familles demeurant avec eux et vivant à leurs frais, ainsi que leurs domestiques,
  • 2° les bedeaux du chapitre,
  • 3° les militaires en activité de service, nobles ou non nobles passant par Laval, ou y faisant leur séjour, quand ils n'en étaient pas originaires. Le chapitre prétendait encore que tous les nobles d'extraction, encore qu'ils ne portassent pas les armes, étaient de sa paroisse[1]

Territoire

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Le territoire formant la paroisse de Saint-Tugal n'était point, comme pour presque toutes les autres, une certaine étendue de terrain enfermée dans les limites déterminées ; ce n'étaient que des maisons et des jardins épars dans le territoire de la Trinité de Laval et n'étant point contigus les uns aux autres.

Isidore Boullier a découvert un plan de cette singulière paroisse ; il paraît avoir été dressé dans la dernière moitié du XVIIIe siècle[2]. D'après ce plan, voici de quoi se composait la partie territoriale de cette paroisse :

  • 1° L'église et ses dépendances, le cloître, le cimetière, une vieille construction nommée l'Édifice.
  • 2° L'ancien château de Laval, qui servit au XIXe siècle de prison, avec toutes ses dépendances.
  • 3° Le petit château, avec ses dépendances, notamment une poterne, ayant son appui dans la rue du Val-de-Mayenne
  • 4° La prison qui servit au XIXe siècle pour le bureau de bienfaisance et pour les classes des Frères des écoles chrétiennes.
  • 5° Le collège, situé rue Renaise. C'était la maison appartenant au XIXe siècle à M. Feillé-Grandpré, imprimeur-libraire.
  • 6° Un certain nombre de maisons appartenant au chapitre, et qu'il n'est pas aisé de déterminer d'une manière bien certaine, parce qu'elles sont de formes assez bizarres et que, sur le plan, on ne distingue pas facilement la composition de chacune[3]
  • 7° De cinq à sept maisons appartenant à des particuliers[4]

Habitants

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Il n'est pas facile de savoir quelle était la population de la paroisse de Saint-Tugal. André René Le Paige dit qu'elle était de 150 communiants; mais on ne peut pas s'en rapporter beaucoup à ses chiffres, car il porte le nombre des communiants de la Trinité à 12 000 et ceux de Saint-Vénerand à 6 000, ce qui paraît exagéré. Au contraire, il paraît au-dessous de la vérité pour Saint-Tugal.

Les deux châteaux seuls renfermaient beaucoup d'habitants. Ils servaient de logement aux principaux officiers du seigneur ; intendant, premier juge, procureur fiscal; le notaire du seigneur, le garde général des forêts, etc., et des officiers inférieurs y logeaient aussi.

Le curé de Saint-Tugal était un simple chapelain qui avait été chargé des fonctions pastorales, mais qui n'avait pas été exempté pour cela de ses devoirs comme chapelain. Il était donc tenu d'assister comme les autres à tous les offices ; mais il était exempt de la puncte quand il s'absentait pour ses fonctions curiales, et n'en touchait pas moins sa part des distributions. Du reste il avait une position peu élevée, se trouvant seulement le premier des chapelains, et dans une infériorité très marquée vis-à-vis des chanoines. Il ne remplissait même que les fonctions curiales les moins honorables, les chanoines s'étant réservé les plus importantes[5]. Dans plusieurs pièces il est mention des petites sépultures que fait le curé; ce qui indique qu'il n'était chargé que de celles de la dernière clause. Il paraît qu'il en était de même pour les baptêmes, et que le chapitre faisait ceux des enfants appartenant à des familles distinguées.

Notes et références

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  1. Il y avait à ce sujet un procès pendant au parlement depuis l'année 1692 et qui n'a jamais été jugé. Un arrêt provisionnel du avait réglé que, jusqu'à jugement définitif, les nobles choisiraient telle paroisse de la ville et des faubourgs qu'il leur plairait, pour leur sépulture et les autres devoirs paroissiaux. En général c'était Saint-Tugal qu'ils prenaient pour leur paroisse. Tel était l'état des choses jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
  2. On y a employé le seul moyen possible d'indiquer clairement son objet c'est de différencier par deux couleurs distinctes les masses composant la paroisse de la Trinité et les masses et parcelles formant celles de Saint-Tugal.
  3. Isidore Boullier indique cependant en distinguer une vingtaine. Ce qui s'accorde assez avec ce qu'on sait des propriétés du chapitre (II y avait quinze maisons appartenant collectivement au chapitre, et dans lesquelles on comptait celle de la psalette. De plus il y avait celle du doyen, celle du chantre, celle du curé, ou le presbytère, et celles des quatre autres chapelains. Total, vingt-deux.). Voici comment ces maisons sont disséminées : - Sur la place du Palais, une seule, celle du doyen. - Rue du Mûrier ou Monte-à-Regret, y compris celle qui était derrière l'édifice : 3. - Rue du Bourg-Chevreau : 3. Passage conduisant à l'escalier qui tend à la place de la Mairie : 3. - Carrefour de Saint-Tugal (II y avait contre l'église diverses constructions, et au moins une petite boutique, qui ne se distinguent pas bien sur le plan, et que nous ne comptons pas) y compris le presbytère, maison au XIXe siècle des héritiers Barou-Châteigner : 4. - Carrefour Mazure, à l'angle de la rue de Boute-à-cul ou du Pilier-Vert : 1. - Rue du Pilier-Vert, une très-petite boutique contiguë à la maison ci-dessus : 1. Rue Renaise, une grande maison, au bas de cette rue, contiguë à la grosse tour - Rue des Béliers : 2.
  4. Elles sont situées ainsi qu'il suit : - Entre le carrefour de Saint-Tugal et le carrefour Mazure une très-petite maison contiguë au presbytère. - Rue Renaise, une maison, peut-être partagée en deux, devant la maison de la Barbotière, appartenant auXIXe siècle à Mme Delaunay Dufresne. A l'angle de la rue du Pin-Doré et de la haute Grande-Rue, une maison. Au bas de la Grande-Rue, une réunion de deux ou trois maisons situées au pied de la grosse tour du château, dite la tour de Mauvoisiu. Il parait que ces maisons avaient fait partie du château qui avait par là une issue.
  5. Voici comment s'explique à ce sujet le Mémoire de 1746 § XII. 6° « C'est au chapitre qu'on s'adresse pour tous les enterrements qui se font dans son église; c'est lu qui en fixe l'heure, et le chanoine fabriqueur (sic) en touche l'honoraire, dont il fait la distribution, même au chapelain curé. À tous les enterrements où le chapitre assiste eu corps, c'est un chanoine, suivant l'ordre du tableau, qui porte l'étole, fait la levée du corps et la sépulture. C'est le chapitre qui fait la bénédiction des cendres et celle des fonts baptismaux. Lorsqu'un chanoine malade demande les sacrements au chapitre, ils lui sont administrés par celui de ses confrères qu'il choisit. Le chapelain curé n'a jamais paru dans les contestations qui se sont élevées sur les droits paroissiaux, le chapitre seul a fait toutes les poursuites, et a terminé les contestations de la manière qui lui a paru la plus convenable.
  • Mémorial de la Mayenne, Godbert, Laval, 1845, p. 168-188.