Parc national de Botum Sakor

aire protégée du Cambodge

Le parc national de Botum Sakor (ou de Bodom Zagor ) (en Khmer : ភាសាខ្មែរ) est un parc national situé dans les monts des Cardamomes, dans la province de Kaoh Kong et la province de Sihanoukville au sud-ouest du Cambodge, à proximité de l'océan et de zones de mangroves.

Parc national de Botum Sakor
Gibbon à bonnet, animal emblématique du parc national de Botum Sakor
Géographie
Pays
Province
Coordonnées
Ville proche
Superficie
1712.5 km²
Administration
Type
Catégorie UICN
InconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
WDPA
Création
1993
Administration
Ministère de l'environnement
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Sa superficie (171 250 hectares soit 1 712,50 km2) en fait le plus grand parc national du Cambodge. Il s'étend sur la province de Kaoh Kong, qui comprend trois districts du Cambodge (Giri Sagore, Bodom Sagore et Kaoh Kong).

Il tire son nom de l'île de Bodom Sakor, située au sud-ouest des monts des Cardamomes.

Aspects écopaysagers modifier

La plus grande partie de ce parc national est située sur un sol en légère pente couverte d'arbres à feuilles persistantes et de zones herbeuses, le long de la plaine inondable côtière ; il comprend des zones marécageuses et des mangroves.

 
Forêt de mangrove

Biodiversité modifier

Faune modifier

Le parc national de Bodom Zagor abrite de nombreuses espèces sauvages remarquables, parfois endémiques. On a cru éteintes certaines de ces espèces avant de les redécouvrir récemment. Mais, en raison notamment de 30 ans de guerres, et des difficultés d'accès pour les scientifiques, seule une poignée de sites de la région ont été réellement inventoriés avec publication des informations relatives à la biodiversité. D'après les connaissances déjà disponibles, bon nombre des espèces les plus menacées et endémiques du monde y vivent. Certaines de ces espèces sont répertoriées comme endémiques au niveau international. C'est cette richesse et leur vulnérabilité qui a en 1993 motivé la création du parc, peu après le Sommet de la Terre de Rio.

Mammifères modifier

En 2009, 44 espèces de mammifères y avaient déjà été identifiées, dont huit classés comme espèces menacées dans le monde sur la Liste rouge de l'UICN. Certaines espèces sont également endémiques. On peut citer parmi les plus remarquables le pangolin javanais, le primate loris lent du Bengale, le singe Trachypithecus germaini, le petit cerf cochon, le chien sauvage d'Asie dhole, la panthère nébuleuse, le chat pêcheur viverrin, l'éléphant d'Asie et le gibbon à bonnet[1],[2]. On estime qu'environ 10 % des gibbons à bonnet survivant dans le monde, vivent dans ce parc[3],[4], mais cette évaluation pourrait être surestimée, car elle est fondée sur des études faites dans les parties nord du parc uniquement, où les gibbons tendent à se rassembler[5]. Des sources récentes fournies par des pièges photographiques suggèrent que le parc abrite encore des tigres d'Indochine. On peut aussi citer le blaireau-furet de Birmanie, la loutre de Sumatra, la loutre à pelage lisse, le grand cerf sambar et la civette asiatique viverra megaspila. L'ours malais (ou ours des cocotiers) et l'ours noir d'Asie (ou ours à collier du Tibet) sont probablement encore présents[4].

Faune aquatique modifier

La faune amphibienne est moins présente qu'on pourrait s'y attendre dans le parc national de Bodom Sakor. Mais on y trouve cependant quelques espèces remarquables, dont les amphibiens endémiques sylvirana mortenseni et quasipaa fasciculispina.

Reptiles modifier

Ce sont surtout des serpents tels le cobra royal et le calloselasme à lèvres roses (ou mocassin de Malaisie), volontiers tués par les habitants quand ils en trouvent. Il y a aussi dans les ruisseaux quelques crocodiles du Siam (en petit nombre) ainsi que des crocodiles marins beaucoup plus commun.

Oiseaux modifier

On peut observer dans le parc national de Botum Sakor des centaines d'espèces d'oiseaux dont les notables canard à ailes blanches, paon spicifère, marabout chevelu, anhinga roux, calao bicorne, pygargue à tête grise etc.

Climat, marées modifier

Le climat est de type « tropical de mousson ».

Le marnage (marée haute) est en moyenne d'environ 1,5 mètre de hauteur.

Population humaine modifier

Aucune information fiable n'est disponible à ce sujet sur le parc[6],[5].

Dégradations modifier

Le gouvernement de Hun Sen a toléré diverses activités économiques dans le Parc, et même déclassé certaines parties du Parc pour y développer l'industrie (au bénéfice d'industriels chinois[7], du consortium industriel et commercial L.Y.P. Group Co., LTD) ou d'autres activités.

Protection, gestion modifier

Le ministère cambodgien de l'Environnement est chargé de sa gestion et protection[2].

Références modifier

  1. Daltry, J.C. and Traeholt, C. (Compilers) (2003). Biodiversity assessment of the Southern Cardamoms and Botum Sakor Peninsula. WildAid: Cambodia Program and Department of Forestry and Wildlife. Phnom Penh.
  2. a et b (en) « Protected Planet », sur Protected Planet (consulté le ).
  3. « Botum Sakor National Park: A threatened haven of biodiversity », sur www.earthtimes.org (consulté le )
  4. a et b Traeholt, C., Bonthoeun, R., Rawson, B., Samuth, M., Virak, C., and Sok Vuthin 2005. Status review of pileated gibbon, Hylobates pileatus, and yellow-cheeked crested gibbon, Nomascus gabriellae, in Cambodia, FFI Cambodia Programme Office, Phnom Penh
  5. a et b REPORT 4 Fauna and flora diversity studies in Botum Sakor National Park, Cambodia April 2005 – September 2009 Frontier Cambodia, January 2010. Society for Environmental Exploration 2010. URL=https://frontier.ac.uk/publications/files/2010_11_23_13_24_14_582.pdf
  6. (en) Petr Drbohlav et Jiri Hejkrlik, « Social and Economic Impacts of Land Concessions on Rural Communities of Cambodia: Case Study of Botum Sakor National Park », International Journal of Asia Pacific Studies, vol. 14, no 1,‎ , p. 165–189 (ISSN 1823-6243, DOI 10.21315/ijaps2018.14.1.7, lire en ligne, consulté le ).
  7. Tanguy Struye de Swielande et Kimberly Orinx (2019), « La Chine et les Nouvelles Routes de la Soie: Une politique impériale ? », Presses universitaires de Louvain, 28 mars, p. 43.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier