Papa longues jambes

livre de Jean Webster

Papa longues jambes ou Papa Faucheux (Daddy-Long-Legs en version originale[1]), est un roman épistolaire de l'écrivaine américaine Jean Webster, publié aux États-Unis en 1912.

Papa longues jambes
Papa Faucheux
Image illustrative de l’article Papa longues jambes
Jean Webster

Auteur Jean Webster
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Roman épistolaire jeunesse
Version originale
Langue Anglais américain
Titre Daddy-Long-Legs
Éditeur Inconnu
Lieu de parution New York
Date de parution 1912
Version française
Traducteur Frances Keyzer
Éditeur Pierre Lafitte
Lieu de parution Paris
Date de parution 1918
Nombre de pages 213
Chronologie

En France, il paraît pour la première fois en 1918, puis est souvent réédité chez Hachette sous le titre de Papa Faucheux. En 1981, il est réédité dans une nouvelle traduction et sous un nouveau titre : Papa longues jambes, en référence aux précédentes adaptations filmées.

Plusieurs fois adapté au cinéma, le roman relate la vie d'une jeune orpheline, Jerusha Abbott, au cours de ses années à l'université, à travers les lettres qu'elle écrit à son bienfaiteur, un homme riche qu'elle n'a jamais vu.

Résumé

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Aux États-Unis, au tout début du XXe siècle. Jerusha Abbott vit pratiquement depuis sa naissance à John Grier Home, un orphelinat privé, où les enfants sont totalement dépendants de la charité des donateurs, et ont pour seuls vêtements ceux dont d'autres ne veulent plus. Le prénom inhabituel de Jerusha a été choisi par la directrice de l'orphelinat d'après une pierre tombale qu'elle avait vue. La jeune orpheline, qui déteste ce prénom, utilise en son lieu et place celui de « Joujou » (traduit « Judy » dans les récentes versions françaises). Quant à son nom, il a été trouvé à partir d'un annuaire téléphonique. Maintenant qu'elle a dix-sept ans et terminé son éducation, son avenir est incertain, car on ne la garde à l'orphelinat où elle a été élevée que parce qu'elle y travaille en s'occupant des « quatre-vingt-dix-sept petits orphelins ».

Un certain premier mercredi du mois (jour « abominable » de la visite mensuelle des administrateurs de l'orphelinat), l'austère directrice de l'établissement, Mme Lippett, informe Judy que l'un des administrateurs offre de lui payer ses études à l'université. Il a discuté avec les anciens professeurs de la jeune fille, et il lui semble qu'elle a le potentiel pour devenir un excellent écrivain. Il paiera non seulement ses études, mais lui donnera également une pension mensuelle généreuse ; cependant, en contrepartie, Judy devra lui écrire une lettre tous les mois, car, pense-t-il, le fait d'écrire des lettres est un entrainement utile pour un futur écrivain. Mais, lui est-il précisé, elle ne connaîtra jamais son identité, elle devra adresser ses lettres à « M. John Smith », et il ne répondra jamais…

Jerusha n'a fait qu'entrevoir brièvement l'ombre de la silhouette de son bienfaiteur vue de dos, et sait juste qu'il s'agit d'un homme de grande taille, avec de longues jambes. De ce fait, elle s'amuse à le surnommer « Daddy-Long-Legs », Papa Faucheux. Elle entame ainsi des études supérieures, interne dans un College de filles de la côte Est des États-Unis. Les lettres qu'elle envoie à son bienfaiteur sont illustrées de dessins (également œuvres de Jean Webster).

Après le chapitre d'introduction (« le mauvais mercredi »), la succession des « lettres de Mlle Jerusha Abbott à M. Faucheux-Smith » fait, avec sérieux et humour, la chronique du parcours de la jeune fille de 18 à 21 ans, pendant ses quatre ans d'études, en tant qu'étudiante et en tant que personne, ainsi que l'évolution de sa vie en société. L'un de ses premiers actes à l'université est de changer son prénom pour se faire appeler « Judy ». Elle met en place pour elle-même un programme de lectures rigoureux, lutte pour acquérir les connaissances culturelles élémentaires qui lui ont été refusées dans le triste environnement de l'orphelinat, se fait des amies (issues de la grande bourgeoisie) : Julia Pendleton et Sallie McBride et commence même à écrire.

La fin du roman révèle l'identité de « Papa faucheux » : Judy avait déjà rencontré à maintes reprises le riche et excentrique bienfaiteur « oncle Jervie » Pendleton, mais sans jamais se douter qu'il s'agissait de son bienfaiteur.

Suite au roman

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L'auteur a écrit en 1915 une suite au roman : Mon ennemi chéri (Dear Enemy), paru en France en 1927[2], dans lequel on retrouve Judy et son bienfaiteur, ainsi que le personnage de Sallie McBride.

Dédicace

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Le roman est dédié « À toi/à vous » (« To You »). De nos jours, on considère que le livre s'adresse à un public d'adolescents ou de jeunes adultes, voire d'enfants, mais à l'époque de sa publication, il appartenait à un type d'ouvrages destinés aux jeunes filles, plus particulièrement les jeunes filles poursuivant des études supérieures (« college girls ») aux prises avec les problèmes des années qui suivent le lycée, tels que la vie universitaire, la carrière à envisager, et… le mariage.

Dans le vaste genre littéraire du roman d’éducation, cette catégorie de livres correspond à la vision du monde plutôt traditionnelle d'avant la première guerre mondiale, bien différente de la conception de l'adolescence de la fin du XXe et du début du XXIe siècle. Cette catégorie comprend d'autres ouvrages de l'époque tels que ceux de l'Américaine Louisa May Alcott (dont le très célèbre Les Quatre Filles du docteur March, 1868-1869) et de la Canadienne Lucy Maud Montgomery (Anne… la maison aux pignons verts).

Adaptations

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Au cinéma

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À la télévision

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Bande dessinée

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  • Une version manhwa écrite et dessinée par Hyoung-Jun Kim est sortie en 2004. En France, elle est parue aux Éditions Saphira en 2006.

Éditions françaises

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(liste non exhaustive)

Notes et références

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  1. Expression qui désigne en anglais des araignées à très longues pattes, comme les pholcus, et non les faucheux.
  2. Publié aux éditions « Les Arts et le Livre », collection : La Joie de nos enfants ; traduction de Henry Borjane ; réédité en 1948 chez Hachette dans la collection « Bibliothèque verte » (traduction de Henri Borjane, illustrations de Micheline Duvergier).