Un ozopore est l'ouverture d'une glande défensive (voir image 1) présente chez certains arthropodes[1], notamment chez les mille-pattes de l'ordre Polydesmida[2],[3] et chez les opilions, arachnides également appelés « faucheux ». Les glandes elles-mêmes sont appelées ozadènes (voir image 3), également appelées « glandes odorantes », « glandes répulsives », « glandes odoriférantes » ou « glandes puantes ». Le nom est dérivé du grec ancien ozo « odeur » et du latin porus « pore, petite ouverture ».


Image 1 : Ozopore (encerclé) du mille-pattes Martensodesmus cattienensis . Au-dessous: ozopore agrandi.

Faucheux

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Chez les faucheux, les ozopores sont situés sur les côtés antérieurs du prosome.

 
Image 2 : Ozopore sur un ozophore élevé au-dessus de l'œil de Pettalus (Cyphophthalmi)

Les sécrétions défensives émises agissent également comme une phéromone d'alarme. Les glandes sont des replis de la paroi corporelle, constitués de trois couches. Bien que les glandes elles-mêmes n'aient pas de musculature, il existe une musculature associée, qui est la plus élaborée dans le sous-ordre des faucheux Cyphophthalmi[4]. Les Eupnoi[5] et les Dyspnoi[6] (tous deux des sous-ordres d'opilions) ont le système musculaire le plus réduit[7].

Ce comportement défensif est considéré comme le plus efficace dans les sous-ordres Cyphophthalmi et Laniatores[7].

Dans le sous-ordre Cyphophtalmi, les ozopores sont situés sur des ozophores spéciaux, des cônes élevés spécialisés (voir image 2).

De nombreux composés différents ont été trouvés dans diverses sécrétions de faucheux étudiés. La composition chimique des sécrétions semble être utile pour la reconnaissance taxinomique. Chez les Laniatores, les Gonyleptoidea[8] produisent des benzoquinones et des phénols alkylés, et les Travunioidea[9] produisent principalement des terpénoïdes. Chez les Eupnoi, les Sclerosomatidae[10] sécrètent des cétones et des alcools acycliques à chaîne courte, et les Phalangiidae[11], des naphtoquinones[7],[12].

 
Image 3 : Ozadènes (G) à l'intérieur d'un segment de mille-pattes

Millipèdes

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Chez les mille-pattes, les ozopores sont répétés en série sur les segments du corps et généralement situés latéralement. Les exceptions sont les membres de l'ordre des Glomerida[13], qui ont des ozopores situés sur le dos[14]. Certains membres de l'ordre des Julida[15] ont des ozadènes particulièrement proéminents.

Liens externes

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Références

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  1. Ondrej Zicha, « BioLib: Biological library », sur www.biolib.cz (consulté le )
  2. « External Anatomy of Polydesmida: Ozopores », sur web.archive.org, (consulté le )
  3. Ondrej Zicha, « BioLib: Biological library », sur www.biolib.cz (consulté le )
  4. Ondrej Zicha, « BioLib: Biological library », sur www.biolib.cz (consulté le )
  5. Ondrej Zicha, « BioLib: Biological library », sur www.biolib.cz (consulté le )
  6. Ondrej Zicha, « BioLib: Biological library », sur www.biolib.cz (consulté le )
  7. a b et c Gnaspini, Pedro & Hara, Marcos R.(2007): Defensive Mechanisms. In: Pinto-da-Rocha et al. 2007: 382ffPinto-da-Rocha et al. 2007: 382ff
  8. Ondrej Zicha, « BioLib: Biological library », sur www.biolib.cz (consulté le )
  9. Ondrej Zicha, « BioLib: Biological library », sur www.biolib.cz (consulté le )
  10. Ondrej Zicha, « BioLib: Biological library », sur www.biolib.cz (consulté le )
  11. Ondrej Zicha, « BioLib: Biological library », sur www.biolib.cz (consulté le )
  12. Günther Raspotnig, Verena Leutgeb, Miriam Schaider et Christian Komposch, « Naphthoquinones and Anthraquinones from Scent Glands of a Dyspnoid Harvestman, Paranemastoma quadripunctatum », Journal of Chemical Ecology, vol. 36, no 2,‎ , p. 158–162 (ISSN 0098-0331, PMID 20127150, PMCID 2825321, DOI 10.1007/s10886-010-9745-y, lire en ligne, consulté le )
  13. Ondrej Zicha, « BioLib: Biological library », sur www.biolib.cz (consulté le )
  14. « Putative apomorphies of millipede clades », sur Milli-PEET: Millipede Systematics, The Field Museum, Chicago, IL,
  15. Ondrej Zicha, « BioLib: Biological library », sur www.biolib.cz (consulté le )


(En) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ozopore » (voir la liste des auteurs).