L'Ouzboï est le lit tari laissé par l'Amou-Daria aux époques où il se jetait dans la mer Caspienne, au nord de l'actuel Turkménistan.

Lit tari de l’Ouzboï, de nos jours

Histoire modifier

 
L'Ouzboï sur une carte de 1734, sous le nom de bras de Tokai

Au nord du Karakoum, l'Amou-Daria, ou au moins un bras important de celui-ci, s'est déversé dans la mer Caspienne au lieu de la mer d'Aral depuis l'ère tertiaire jusqu'au quaternaire très récent (XVIIIe siècle), à travers le lac Sarykamysh qui se trouve à mi-distance des deux mers.

Il n'en reste qu'un lit tari, l'Ouzboï. Des recherches archéologiques ont mis au jour les traces de la civilisation turkmène qui a longtemps habité ses rives. Il a en partie été cartographié par Grigori Kareline.

Déjà sous la Russie tsariste avec Nicolas Constantinovitch puis à nouveau dans les années 1950, il y eut un vaste projet de canal d'irrigation dérivant à nouveau les eaux de l'Amou-Daria vers la Caspienne par l'Ouzboï. Il fut abandonné et le canal finalement construit plus au sud, c'est le canal du Karakoum[1].

Le nom Uzboi Vallis (en) a été donné à une vallée sèche de Mars, lit supposé d'une ancienne rivière.

Bibliographie modifier

  • René Letolle : Histoire de l'Ouzboï, cours fossile de l'Amou Darya : Synthèse et éléments nouveaux, publié par l'Association pour l'avancement des études iraniennes, Paris (ISSN 0221-5004).

Notes et références modifier

  1. Le canal du Karakoum, comme l'aurait peut-être fait celui de l'Ouzboï, livre à l'évaporation 20 % des eaux du fleuve, autant pour irriguer des champs de coton que pour les perdre dans des lacs salés du désert. Il contribue donc à vider la mer d'Aral sans pour autant remplir la mer Caspienne.