Ontophylogenèse
L’ontophylogènèse[1] est une théorie regroupant évolution des espèces (phylogenèse) et développement de l’individu (ontogenèse)[2].
Alors que les disciplines qui concernent l’espèce (sciences de l’évolution, phylogenèse, etc.) et celles qui fournissent des modèles explicatifs, fonctionnels et organiques, de l’individu (embryologie, physiologie, ontogénèse, etc.) sont considérées comme référées à des phénomènes et des objets aux causes distinctes, cette théorie visant à unifier la biologie considère que ces deux types de disciplines résultent d’un unique processus de sélection naturelle étendue[3].
Ce concept développé entre autres par Jean-Jacques Kupiec à partir des années 1980[4] conteste le déterminisme génétique et introduit le hasard dans le fonctionnement des cellules vivantes. Des expériences ont montré que l'expression des gènes (leur transcription en ARN puis traduction en protéines) est souvent aléatoire : les gènes ne s'expriment pas de la même façon dans des cellules contenant des gènes identiques et leur expression peut changer au cours du temps dans une cellule[5]. En 2020, une étude publiée dans la revue Science[6], est considérée comme venant conforter la thèse soutenue depuis les années 80 par Kupiec[7].
- ↑ « Darwin dynamite la génétique (Interview de JJ Kupiec par Sylvestre Huet) », sur lemonde.fr.
- ↑ Dr Jean-Jacques Kupiec Constrained stochasticity and cellular Darwinism (stochastic gene expression in cell differentiation and embryo development): "Natural selection acts not only in evolution but also in embryogenesis."
- ↑ Jean-Jacques Kupiec, « La synthèse de l’espèce et de l’individu », émission Continent sciences sur France Culture, octobre 2012.
- ↑ Blog science L'origine des individus. Le dernier livre de Jean-Jacques Kupiec : « En 1981, il a proposé de remplacer la théorie du programme génétique par une théorie qui introduit le hasard dans le fonctionnement des cellules vivantes. »
- ↑ Thomas Heams dans Pour La Science Novembre 2009: "L'expression des gènes – la lecture et la traduction des messages codés qu'ils contiennent – est souvent aléatoire : elle n'est pas la même, à un instant donné, dans des cellules dotées des mêmes gènes, ni au cours du temps dans une cellule particulière. "
- ↑ (en) Linneweber, G. A., Andriatsilavo, M., Dutta, S. B., Bengochea, M., Hellbruegge, L., Liu, G., Ejsmont, R. K., Straw, A. D., Wernet, M., Hiesinger, P. R., Hassan, B. A., « A neurodevelopmental origin of behavioral individuality in the Drosophila visual system », Science, American Association for the Advancement of Science, vol. 367, no 6482, , p. 1112‑1119 (DOI 10.1126/science.aaw7182, Linneweber, G. A., Andriatsilavo, M., Dutta, S. B., Bengochea, M., Hellbruegge, L., Liu, G., Ejsmont, R. K., Straw, A. D., Wernet, M., Hiesinger, P. R., Hassan, B. A., « A neurodevelopmental origin of behavioral individuality in the Drosophila visual system », Science, American Association for the Advancement of Science, vol. 367, no 6482, , p. 1112‑1119 (DOI 10.1126/science.aaw7182, lire en ligne, consulté le ) , consulté le )
- ↑ Hervé Morin, « La « mouche de Buridan », modèle d’étude du hasard et de la nécessité », Le Monde, (lire en ligne , consulté le )
- ↑ « Site internet de JJ Kupiec à l'ENS »