Ono Ranzan

botaniste japonais (1729-1810)

Ono Ranzan (小野 蘭山?) (1729–1810) est un botaniste et herboriste japonais considéré comme le « Carl von Linné du Japon[1] ».

Ono Ranzan
小野 蘭山
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de Ono Ranzan par Tani Bunchō (1809)
Naissance
Drapeau du Japon Kyoto
Décès (à 80-81 ans)
Nationalité Drapeau du Japon Japonaise
Profession
Botaniste
Herboriste

Biographie modifier

Né à Kyoto dans une famille d'intellectuels, Ono étudie dans sa jeunesse auprès de Matsuoka Joan. En 1754, il ouvre une école de pharmacologie botanique (pharmacognosie) qui connait un grand succès avec plus d'une centaine d'élèves[2]. L'un de ses étudiants est Kimura Kenkadō. En 1799, il est nommé à un poste au Seijūkan, l'école de médecine du gouvernement à Edo[3]. Il y travaille intensivement sur une traduction en japonais du guide herboriste de Rembert Dodoens, le Cruydeboeck. Ono connait l'herboristerie occidentale pour avoir traduit les ouvrages de Johann Wilhelm Weinmann (en) et a également étudié la médecine chinoise traditionnelle ainsi que la médecine occidentale[4],[5]. Certains ouvrages d'Ono sur la botanique japonaise ont été traduits par le botaniste français Ludovic Savatier[6].

Au début du XIXe siècle, Ono voyage à travers le Japon pour réunir des informations sur les remèdes botaniques et réalise son œuvre principale, le Honzō Kōmoku Keimō (本草綱目啓蒙?, « Recueil dicté de materia medica (en) »), qui est publié en 1803[3],[7]. Malgré la connaissance d'Ono de la botanique occidentale et chinoise, c'est l'un des premiers ouvrages japonais de sciences naturelles à promouvoir l'expérimentation et la recherche plutôt que la confiance aveugle dans les classiques chinois[8].

Ono ne se marie jamais, mais aura un fils avec l'une de ses servantes[3]. Son œuvre botanique est poursuivie par son petit-fils, Ono Motoyoshi[9]. Après sa mort en 1810, il est enterré à Asakusa et est transféré à Nerima en 1927 après que le cimetière ait été endommagé par le séisme de Kantō de 1923[10]. Les espèces d'épine-vinette Ranzania japonica (en) sont nommées en son honneur[11].

Notes et références modifier

  1. Acta Universitatis Upsaliensis : Symbolae botanicae Upsalienses, A.-B. Lundequist, (ISBN 978-91-554-0648-6, lire en ligne), p. 15
  2. Melinda Takeuchi, Taiga's True Views : The Language of Landscape Painting in Eighteenth-Century Japan, Stanford University Press, , 117 p. (ISBN 978-0-8047-2088-5, lire en ligne)
  3. a b et c (en) Anna Beerens, Friends, Acquaintances, Pupils and Patrons : Japanese Intellectual Life in the Late Eighteenth Century : a Prosopographical Approach, Leiden, Amsterdam University Press, , 305 p. (ISBN 978-90-8728-001-7, lire en ligne), p. 126
  4. Willy vande Walle et 和比古·笠谷, Dodonaeus in Japan : Translation and the Scientific Mind in the Tokugawa Period, Leuven University Press,‎ , 383 p. (ISBN 978-90-5867-179-0, lire en ligne), p. 199
  5. Brett L Walker, The lost wolves of Japan, University of Washington Press, , 360 p. (ISBN 978-0-295-98993-8, lire en ligne), p. 33
  6. Konstantin Mikhaĭlovich Popov et Institut narodov Azii (Akademii︠a︡ nauk SSSR), Japan : essays on national culture and scientific thought, Nauka Pub. House, Central Dept. of Oriental Literature,‎ (lire en ligne), p. 197
  7. Maki Fukuoka, The Premise of Fidelity : Science, Visuality, and Representing the Real in Nineteenth-Century Japan, Stanford University Press, , 304 p. (ISBN 978-0-8047-8462-7, lire en ligne), p. 205
  8. Grant K. Goodman, Japan and the Dutch 1600-1853, Routledge, , 304 p. (ISBN 978-1-136-83173-7, lire en ligne), p. 171
  9. (en) « On the History of Botany in Japan », Journal of Botany (British and Foreign), vol. 25,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « Japan: A portrait of the Japanese botanist and herbalist Ono Ranzan (1729–1810), 1810. Painted by Tani Bunchō (1763-1841) », sur Pictures from History (consulté le )
  11. (en) « Notes and News », Botanical Gazette, vol. 13, no 11,‎ , p. 304 (DOI 10.1086/326357, lire en ligne, consulté le )