Olivier Spithakis

homme d'affaires français
Olivier Spithakis
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Olivier Spithakis est un homme politique et homme d'affaires français né à Marseille le [1]. Il a notamment été le directeur général de la mutuelle étudiante MNEF, et a été condamné à de la prison ferme dans le cadre de l'affaire de la MNEF.

Biographie modifier

Étudiant à Sup de Co Marseille et membre du Parti socialiste, Olivier Spithakis est devenu en 1979 le trésorier de la MNEF lors de sa prise de contrôle par les membres de l'Organisation communiste internationaliste (OCI), mouvement trotskyste lambertiste[2]. Spithakis, membre à la fois du PS et de l'OCI durant les années 1970[3], est ensuite le logisticien de la campagne de François Mitterrand dans le sud-est lors de l'élection présidentielle de 1981[4].

Dès 1982, un rapport de la Cour des comptes critique la gestion pratiquée par les salariés de la MNEF. Olivier Spithakis, trésorier, semble être le plus menacé au sein de la mutuelle. En 1983, le contrôle de la Cour des comptes évoque déjà les indemnités versées aux administrateurs. Dans sa note sur la MUL (une filiale de la MNEF), la commission constate : « Ces éléments jettent un doute sérieux sur l'utilisation des cotisations versées par les adhérents »[5]. En , Olivier Spithakis est pourtant nommé nouveau directeur général de la mutuelle étudiante[6].

Pendant près de quinze ans, les dérives de gestion de la MNEF sont innombrables : elles concernent les salaires (100 000 francs par mois) et émoluments d'Olivier Spithakis et d'autres dirigeants, l'embauche prioritaire des militants de l'UNEF-ID, liés d'une manière générale au mouvement trotskiste, puis intégrés dans le parti socialiste comme Jean-Christophe Cambadélis[7]. Selon Atlantico, entre le généreux mécénat des diverses causes de l’Unef ou du Parti socialiste et les détournements purs et simples, la Mnef se voit privée chaque année de plus de 20 % de ses ressources[8].

À la fin des années 1990, Olivier Spithakis est mis en cause dans l'affaire de la MNEF. En , dans le volet financier de l'affaire, il est condamné à deux ans de prison dont six mois avec sursis pour « complicité d'abus de biens sociaux, détournements de fonds publics et abus de confiance »[9]. En , dans le volet de l'affaire concernant les emplois fictifs de la mutuelle, il est condamné à deux ans avec sursis et 50 000 euros d'amende. Le procureur avait, dans son réquisitoire, dénoncé les pratiques « d'un clan et d'une tribu chargés de distribuer les prébendes »[10].

En , devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, soupçonné d'une éventuelle destruction de preuves au siège de la MNEF en 1998 attestée par les témoignages de plusieurs anciens salariés, Olivier Spithakis a fait une déclaration surprenante, affirmant avoir procédé à la destruction de « documents sensibles sur des jeunes susceptibles de troubler l'ordre public » portant sur des étudiants, documents élaborés « dans le cadre d'une collaboration avec le ministère de l'Intérieur » qui étaient à la recherche de terroristes islamistes. Selon lui, les dossiers détruits par ses soins comportaient en particulier une « liste des étudiants qui avaient fourni des informations »[réf. nécessaire].

En , le nom d'Olivier Spithakis est cité dans le cadre d'une enquête de journalistes sur une tentative de trafic d'influence avec le Qatar qu'aurait orchestré Jean-Marie Le Guen, alors secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement[11].

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

  1. Olivier Spithakis, Tout sur la MNEF, Editions 1, 2000
  2. Les trotskistes et la Mnef. Noyautage pour un joyau., Libération, 4 janvier 1999
  3. Olivier Spithakis : le rêve de puissance, L'Humanité, 30 octobre 1999
  4. Le Scandale de la MNEF, Marianne, 8 mars 1999
  5. Armelle Thoraval, L'obscure gestion à tiroirs de la MNEF. La Mutuelle nationale des étudiants de France est l'objet de plusieurs contrôles., Libération, 7 avril 1998
  6. Armelle Thoraval, Spithakis se défend en se défaussant. La brigade financière entend aujourd'hui l'ex-patron de la Mnef., liberation.fr, 26 octobre 1999
  7. Delanglade Sabine et Nouzille Vincent, Le très bon M. Spithakis, lexpress.fr, 17 septembre 1998
  8. Rozenn Le Saint, Erwan Seznec, L'Unef impliquée dans les magouilles de la MNEF, mais jamais inquiétée, et aujourd'hui toujours aussi puissante, atlantico.fr, 21 mai 2016
  9. Au tribunal, les méthodes de voyou de l'ex-patron de la Mnef, Libération, 13 novembre 2004
  10. Un verdict symbolique, L'Express, 2 juin 2006
  11. Bruno Rieth, Quand le ministre Le Guen cherchait à séduire le Qatar à tout prix, marianne.net, 2 février 2017

Bibliographie modifier

  • Tout sur la MNEF, Paris, Numéro 1, 2000, 275 p.