Les Nzema (N'zima) appelé aussi Apolloniens sont un peuple Akan de Côte d'Ivoire et du Ghana[1], et singulièrement du sous-groupe des Akan lagunaires[2].

Le roi des Nzema arborant ses bijoux.

Ils ont pour symbole totémique le porc-épic, ce peuple ayant pour dénomination le terme de kɔtɔkɔ (kôtôkô, le porc-épic en langue ashanti).

Ethnonymie modifier

  • Selon les sources et le contexte, on rencontre différentes formes : appelés Amanahya par les Portugais
  • Apolloniens, Apolo/Appolo par les explorateurs européens
  • Asôkô/Assôkô par les Baoulé,
  • Zéma/Zimba par les Mandé.

N'zima (mi zi ma) veut dire « je sais compter », un nom attribué en relation avec leur sens poussé du commerce dont ils avaient le monopole absolu sur la côte.

Histoire modifier

En contact avec les Européens depuis le XVe siècle, principalement les Portugais, les Néerlandais, les Anglais et les Français, les Nzema sont les premiers à occuper le littoral. Ils dominent les zones d'Assinie et Grand-Bassam avant d'étendre leur influence dans les lagunes à l'est et au nord-est de la Côte d'Ivoire. Les Nzema fondent Grand-Bassam (qui deviendra la première capitale de Côte d'Ivoire en 1893), dont le nom est issu de l'expression bazouam, qui signifie « aide moi à porter ma charge ».

Les Portugais Soeiro da Costa et Duarte Pacheco Pereira mentionnent aux XIVe et XVe siècles le commerce pratiqué par ce peuple. Aniaba, le roi Kyeana, le roi Aka Ezani, le roi Adjiri d'Assinie étaient des Nzema.

C'est un des rois nzema, le roi Peter, qui signe le premier traité le avec la France représentée par Charles Philippe de Kerhallet et Alphonse Fleuriot de Langle. Le roi Peter, qui régna de 1830 en 1854, était lui-même le petit fils du roi Amon, de la famille des N'djua, Ahua ou Mahilé.

Langue modifier

Ils parlent le nzema[3], une langue kwa.

Société modifier

Organisation modifier

Il y a sept familles chez les Nzema, chacune avec son symbole et sa fonction dans le groupe : les N'djua, Ahua ou Mahilé (le feu et le chien), les Ezohile (l'eau, le riz, le corbeau) les N'vavile (dépositaire de la fête de l'Abissa, le maïs) , les Adahonlin (la graine palmiste, le perroquet), les Alonhomba (le vin de palme, le raphia , l'aigle), les Azanhoulé (l'igname et la flûte traditionnelle) et les Mafolé (l'or et l'argent).

Le roi des N`zima Kotoko est Nanan Awoula Amon Tanoé en 2016[4].

Rite funéraire modifier

Les rites funéraires chez les Nzema sont un des fondements de la culture nzema. Les rites funéraires sont des occasions de retrouvailles des 7 familles qui dans un élan de solidarité procèdent à " l'assié " "dons". Chez les Nzema, les morts ne sont jamais morts car leurs esprits veillent sur les familles et les progénitures.

Abissa modifier

 

Personnalités modifier

  • Maame Harris Tani, figure religieuse[5]
  • Jean-Baptise Mockey, figure politique de premier plan après l'indépendance.
  • Marie Béatrice Abréma épouse Kétouré, première femme originaire de la colonie de Côte d'Ivoire à braver les préjugés coloniaux en obtenant son permis de conduire et en conduisant une voiture
  • Kwame Nkrumah, premier président du Ghana et figure majeure du mouvement panafricain.

Notes et références modifier

  1. Kouamé René Allou, Les Nzema : un peuple akan de Côte d'Ivoire et du Ghana, L'Harmattan, Paris, 2013, 238 p. (ISBN 978-2-336-29275-5)
  2. Jean-Noël Loucou, Histoire de la Côte d'Ivoire : La formation des peuples, t. I, Abidjan, CEDA, , 208 p. (ISBN 2-86394-032-5)
  3. Ethnologue [nzi].
  4. « Hommage à Thérèse Adjeiba Accouba MOCKEY », sur necrologie.abidjan.net, (consulté le )
  5. (en) Emmanuel K. Akyeampong et Henry Louis Gates, Jr, Dictionary of African Biography, Oxford, Oxford University Press (ISBN 978-0-19-538207-5, lire en ligne)

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Kouamé René Allou, Les Nzema : un peuple akan de Côte d'Ivoire et du Ghana, L'Harmattan, Paris, 2013, 238 p. (ISBN 978-2-336-29275-5)
  • Paul Atger, La France en Côte-d'Ivoire de 1843̀ à 1893. Cinquante ans d'hésitations politiques et commerciales, Université de Dakar, 1962, 204 p.
  • (de) Ernesta Cerulli, « Zwei Akan-Kulturen: Die Nzima in Ghana und die Anyi-Bona der Elfenbeinküste: Affinitäten und Unterschiede », in Anthropos, vol. 70, no 5./6, 1975, p. 800-832, [lire en ligne]
  • Maurice Delafosse, Vocabulaires comparatifs de plus de 60 langues ou dialectes parlés à la Côte d'Ivoire et dans les régions limitrophes : avec des notes linguistiques et ethnologiques, une bibliographie et une carte, Paris, E. Leroux, 1904, 284 p. (texte intégral sur Gallica [1])
  • [Kodjo et Robert 2013] Niamkey Georges Kodjo et Niamkey Koffi Robert, Grand-Bassam : Métropole médiévale des N'zima, Abidjan, Centre de recherche et d'action pour la paix, , 416 p. (ISBN 978-2-915352-99-3, OCLC 985489698) 
  • Niamkey-Koffi, Essai sur l'articulation logique de la pensée akan-nzima, L'Harmattan, Paris, 2018, 271 p. (ISBN 978-2-343-15026-0) (texte remanié d'une thèse)
  • Paul Roussier, L'établissement d'Issiny, 1687-1702. Voyages de Ducasse, Tibierge et d'Amon à la côte de Guinée, publiés pour la première fois et suivis de la Relation du voyage du royaume d'Issiny, du P. Godefroy Loyer, Larose, 1935, 243 p.

Articles connexes modifier

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