Nicolas Ribonnier

architecte français
Nicolas Ribonnier
Biographie
Naissance
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Langres (?)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Activité
Œuvres principales

Nicolas Ribonnier est un architecte de Langres né vers 1525, et mort en 1605.

Biographie modifier

Nicolas Ribonnier est probablement originaire de Langres[1], mais aucun document n'a été trouvé pour le confirmer. Il a été trouvé un Jean Ribonnier curé de Heuilley-le-Grand. S'il est de sa famille, son origine langroise serait fortifiée.

S'il a travaillé au jubé de la cathédrale Saint-Mammès de Langres, cela suppose qu'il habitait à Langres vers 1550[2]. Il est cité comme parrain dans un acte de la paroisse Saint-Pierre de Langres, le .

Dans une lettre royale de 1564 enregistrée à la Chambre des comptes de Dijon, il et écrit « Nicolas Ribonier, maçon en nostre ville de Dijon » est pourvu de l'office de « visiteur des ouvrages des places fortes, villes et chasteaulx de notre pays de Bourgogne », vacant par suite du trépas de Jean de Vaulx.

Entre 1560 et 1605, son nom apparaît plusieurs fois dans l'inventaire des archives municipales de Langres. Il n'a pas fait partie du Corps de ville, mais avant 1572, il était membre de la Confrérie du Saint-Sacrement. Il est membre de la confrérie de Saint-Pierre et Saint-Paul en 1604. C'est dans le registre de cette confrérie qu'on apprend l'année de sa mort : 1605.

  • en 1588, il trace le boulevard de Longe-Porte,
  • en , il est payé pour des travaux faits à la porte Neufve
  • en , il s'engage envers le maire et les échevins à faire un pont-levis à la porte du Marché et à creuser un fossé pour éviter les surprises
  • en octobre, il répare la porte des Moulins,
  • en 1594, il refait un mur entre la porte de Longe-Porte et la tour Saint-Gengoul, construit une plate-forme en demi-lune derrière la tour Saint-Ferjeux,
  • en 1596, il répare toute l'enceinte de la ville.

En 1595/1596, il est chargé avec Joseph Boillot de démolir le château de Montsaugeon qui avait servi à menacer Langres.

Il s'est marié avec Jeanne de Voisines dont il a eu sept enfants. Sa femme appartenait à une famille bien établie à Langres. On connaît un jean de Voisines, secrétaire de l'évêché, puis chanoine de 1555 à 1563. En 1563, un Nicolas de Voisines apparaît comme maçon sur un registre de la confrérie de Saint-Pierre et Saint-Paul. Un autre Jean de Voisines, maître des œuvres, commande l'artillerie des langrois au siège de Choiseul, en 1573.

Il est qualifié de maître général des œuvres du duché de Bourgogne en 1570, « magister lathomus », de maître maçon en 1587, de maître architecte à la Cour des comptes du duché de Bourgogne en 1591, d'architecte en 1593.

Le , la corporation des maçons de Langres, dont faisait partie Nicolas Ribonnier, a modifié ses statuts, lui permettant de devenir une pépinière d'architectes[3].

Résidant à Dijon en 1564, il a aussi travaillé avec Hugues Sambin au palais de justice de Dijon[4]. Il a exécuté le porche du palais de justice de Dijon qui précède la façade à pignon[5].

En 1563, Gaspard de Saulx-Tavannes a entreprise de construire un château neuf dans l'enceinte de l'ancien château du Pailly situé à 2 lieues de Langres en conservant le donjon. Nicolas Ribonnier, qualifié d'architecte du duché de Bourgogne, est considéré comme le probable architecte de ce nouveau château. Les sculpteurs employés pour réaliser le château, ce sont probablement des sculpteurs italiens qui avaient été appelés par le cardinal de Givry.

Après la construction du château du Pailly, Gaspard du Saulx a demandé en 1573 a demandé à Nicolas Ribonnier des plans pour reconstruire le château de Sully. Gaspard du Sauls est mort peu après avoir conçu les plans avec son architecte. Ils ont été exécutés par sa femme, Françoise de La Baume-Montrevel. D'après Jean de Saulx, vicomte de Tavannes, le château était terminé en 1620, mais seule la façade principale eût reçu un décor[6].

Dans sa thèse, Benoît Peaucelle a écrit concernant le château de Pailly : « Nous n'avons pas pu démontrer rigoureusement que Nicolas Ribonnier en ait été l'architecte, malgré la conviction intime que nous en ayons à force de comparer le style du Pailly avec les différents styles régionaux et nationaux contemporains. Il y a ici un créateur inconnu qui utilisa un style qui lui était propre et seul le nom de Ribonnier émerge dans l'histoire de Dijon et de Langres. Nous avons par contre confirmé que Nicolas Ribonnier est l'auteur du château de Sully et qu'il mérite, ne serait-ce que par l'attribution de cette seule merveille, d'appartenir à l'histoire »[7].

Notes et références modifier

  1. Théodore Pistollet de Saint-Ferjeux, Le château et les seigneurs du Pailly, dans Mémoires de la Société historique et archéologique de Langres, 1847, tome 1, p. 241 (lire en ligne)
  2. Louis-Emmanuel, Le cardinal de Givry, évêque de Langres (1529-1561), tome 2, La Renaissance, p. 444
  3. Louis Marcel, Une page de l'histoire du bâtiment à Langres au XVIIIe siècle, dans Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres, avril 1922, p. 247, note (lire en ligne)
  4. Paul Vitry, Le château du Pailly, dans Congrès archéologique de France. 91e session. Dijon. 1928, Société française d'archéologie, Paris, 1929, p. 474 (lire en ligne)
  5. Léon Palustre, L'architecture de la Renaissance, Alcide Picard & Kaan éditeurs, Paris, p. 182, 224, 232 (lire en ligne)
  6. Marianne Métais, Un château Renaissance au XIXe siècle : les restaurations du château de Sully, Saône-et-Loire
  7. Procès-verbal de la séance du 26 février 1936, dans Mémoires de la Commission des antiquités du département de la Côte-d'Or, 1936, tome XXI, p. 37 (lire en ligne)

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Nicolas Ribonnier et l'Architecture à Langres au XVIe siècle, dans Louis-Emmanuel Marcel, Le cardinal de Givry, évêque de Langres (1529-1561), tome 2, La Renaissance, p. 443-452 (lire en ligne)
  • Château du Pailly, dans Eugène Rouyer, Alfred Darcel, L' art architectural en France depuis François Ier jusqu'à Louis XIV. Motifs de décoration intérieure et extérieure, Noblet et Baudry libraires-éditeurs, Paris, 1863, tome 1, p. 39-40, planches 36 et 37 p. 203, 205 ((lire en ligne)
  • Nicolas Ribonnier, dans Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres, tome 10, no 134, , p. 214-215 (lire en ligne)
  • Louis-Emmanuel Marcel, Louis-François Marcel, Artistes et Ouvriers d'Art à Langres avant la Révolution, imprimerie Champenoise, Langres, 1935 ; 84p.
  • Benoît Peaucelle, Le château du Pailly, près de Langres (1563-1573), Thèse pour le doctorat de 3e cycle en histoire de l'art de Université Paris-Sorbonne, 4 volumes, 1984 (compte-rendu)
  • Jean-Pierre Jacquemart, Architectures comtoises de la Renaissance, 1525-1636, Presses Universitaires de Franche-Comté, Besançon, 2007, p. 45, 97, 101, 177, 180, 294 (ISBN 978-2-84867-163-5) (aperçu)
  • Marianne Métais, Un château Renaissance au XIXe siècle : les restaurations du château de Sully, Saône-et-Loire, dans Livraisons d'histoire de l'architecture, 2009, no 18, p. 93-104 (lire en ligne)

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