Neon Parallax est un projet d’art public genevois mis en place depuis 2006. Il est constitué d’œuvres lumineuses situées en toitures de nombreux immeubles du pourtour de la Plaine de Plainpalais[1],[2],[3].

Plan des installations lumineuses de Neon Parallax, Geneve

Évolution de la commande publique modifier

Conçu en 2004 par le curateur suisse Simon Lamunière[4], Neon Parallax est une réponse spécifique aux commandes d'art pratiquées jusqu'alors : l'affectation de d'une part - en général 1% - du budget de construction d'un édifice public pour y intégrer une intervention artistique. Avec Neon Parallax, l'enjeu de la commande publique change d'échelle pour englober un cadre urbain plus vaste[5]. Le projet inclut un vaste périmètre dont les bâtiments (qui n'appartiennent pas aux commanditaires) ne servent que de support aux œuvres. Les œuvres sont destinées aux usagers de l'espace commun et non pas aux bâtiments qui les soutiennent.

Le projet est géré par les Fonds municipal d'art contemporain de Genève et le Fond Cantonal d'Art de Genève, en collaboration avec les propriétaires des immeubles sur lesquels sont situés les œuvres.

Site/contexte modifier

 
Bord du lac (neons publicitaires)
 
Plainpalais (neons d'artistes)

Au début des années 2000, la Plaine de Plainpalais, malgré sa position centrale, était une vaste place de 95 000 m2, assez désolée et fréquentée alternativement par le marché au puces, la fete foraine ou des cirques.

Un des principes de Neon Parallax était de transposer l'image clinquante et touristique de la rade de Genève vers l'espace populaire et culturel de la Plaine de Plainpalais[6]. La parallaxe s’appuie sur la similitude et la différence de ces deux espaces: la forme en losange, le gabarit des immeubles, le vide central. L'aspect "sponsorisé" de la rade de Genève avec ses enseignes lumineuses d'horlogers prestigieux, d'hôtels, banques et autres entreprises se reflétant sur le lac a un cachet particulier que Neon Parallax rejoue à sa façon[7] au cœur même du centre urbain, tout en évinçant les autres signes publicitaires[8]. La place fonctionne comme une salle d'exposition à l'échelle urbaine[9].

Œuvres lumineuses modifier

Autres œuvres lumineuses sur le pourtour de la Plaine de Plainpalais

  • «Fortress of Human Rights de Tatsuo Miyajima, 1997 (boulevard Georges-Favon / Rue General Dufour), Université de Genève, collection FCAC Genève
  • «How High Can You Count» de Emilie Ding, 2017 (boulevard Georges-Favon 29), Mirabaud Collection.

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. « L’art en ville, ou quand la cité devient musée », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  2. Ats Keystone, « Deux nouvelles oeuvres lumineuses sur les toits de Plainpalais », (consulté le )
  3. www lemanbleu ch, Léman Bleu Télévision, « Deux nouvelles oeuvres lumineuses sur les toits de Plainpalais », sur www.lemanbleu.ch (consulté le )
  4. Dominique Kuroyanagi, « Conversation avec Simon Lamunière Co-concepteur du projet néond », NoMadPaper,‎
  5. Neon Parallax, Ildiko Dao, Inferno Magazine, hiver-été 2016 (interview de Simon Lamunière)

    « Traditionnellement, les fonds d’art contemporain de Genève travaillaient avec un pourcentage culturel affecté aux bâtiments à construire. Nous avons eu l’idée de ce projet alors que nous souhaitions travailler de manière plus indépendante des décisions politiques et surtout rendre l’art plus visible, notamment à l’échelle de la ville, pour véritablement influencer et améliorer les sites sur lesquels nous pensions intervenir »

  6. (it) « Simon Lamunière: la mia Ginevra tra Neon Parallax e artgenève | Artribune », (consulté le )
  7. Neon Parallax, Ildiko Dao, Inferno Magazine, hiver-été 2016 (interview de Simon Lamunière)

    « A l'époque, la Plaine de Plainpalais, un losange non bâti d’une surface de 100 000 m2 (environ 3 fois la Place de la République à Paris) au centre de la ville était un espace très controversé. Considérée comme une zone désolée, alors qu’elle héberge de manière régulière des cirques, des fêtes foraines, les marchés au puces et de nombreux autres événements populaires, cette place souffrait d’un manque de vision urbaine. Les projets de réaménagement s’enlisaient et nous nous disions que nous pouvions améliorer cet espace sans y toucher directement. De là est née l’idée d’être en en lisière et sur les toits, comme autour de la fameuse rade de Genève. Nous voulions créer un contrepoint artistique à l’image de rade sponsorisée par les hôtels, les banques ou l’horlogerie. »

  8. (de) Madeleine Amsler, Néons-Kunst auf Genfer Dächern, Kunstbulletin, Mars 2010 https://www.kunstbulletin.ch/de/magazin/kunstbulletin-32010/neons-kunst-auf-genfer-daechern.

    « Au lieu de faire de la publicité pour une entreprise, un produit ou un service, elles éveillent notre attention et nous incitent à réfléchir. Avec "Néons", l'art ne s'empare pas seulement d'un lieu, mais crée en même temps des zones de calme visuel, car les autorités ont refusé depuis quelque temps les demandes d'enseignes publicitaires supplémentaires autour de la Plaine de Plainpalais, mettant ainsi un terme à la commercialisation de cette place publique éminente »

  9. « La plaine de Plainpalais se donne des airs de galerie d’art », sur Tribune de Genève, (consulté le )
  10. « Plainpalais a perdu l’un de ses néons géants », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )