N barré horizontalement

N barré (majuscule : N, minuscule : n) est une lettre additionnelle de l’alphabet latin utilisée dans l’écriture du resígaro. Cette lettre est formée d’un N diacrité avec une barre inscrite. Elle n’est pas à confondre avec le N barre oblique ‹ Ꞥ, ꞥ ›.

N barré
N n
N n
Graphies
Capitale N
Bas de casse n
Utilisation
Écriture alphabet latin
Alphabets resígaro
Phonèmes principaux []

Utilisation modifier

Dans certaines inscriptions épigraphiques latines, le N barré a été utilisé comme symbole abréviatif pour nummum[1],[2].

Le n barré est utilisé dans le manuscrit Stockholm B 74 du Skånske Lov (da) écrit au XIIIe siècle ou le manuscript K 1241 Corpus diplomatum regni Danici no 27[3], pour noter une consonne nasale alvéolaire voisée palatalisée [][4],[5],[6],[7],[8] ou dans le digramme ‹ ng › pour noter une consonne nasale vélaire voisée [ŋ][9].

Le N barré est utilisé dans la notation atomique de Jöns Jacob Berzelius, utilisé à partir de 1827 au XIXe siècle, où les symboles avec une lettre initiale barrée représentent deux atomes, par exemple dans N et Ne pour deux atomes d’azote et deux atomes de néon[10],[11].

Un N barré est utilisé pour représenter une consonne nasale alvéolaire voisée préglottalisée [ʔn], ou dans les digrammes ‹ nh › et ‹ ng › représentant une consonne nasale palatale voisée préglottalisée [ʔɲ] et une consonne nasale vélaire voisée préglottalisée [ʔŋ], dans l’orthographe jaraï utilisée par Pierre-Bernard Lafont dans quelques publications de l’École française d’Extrême-Orient des années 1960[12],[13].

Dans les travaux de Trevor R. Allin sur le resígaro publié dans les années 1970, le n barré ‹ n › est utilisé pour transcrire une consonne nasale alvéolaire dévoisée [].

William Everett Welmers utilise le n barré pour transcrire une consonne nasale dentale voisée [] dans la transcription du murle dans un ouvrage publié en 1974[14].

Ábel Kráľ (sk) utilise le n barré dans son système de transcription du slovaque, notamment utilisé dans Pravidlá slovenskej výslovnosti (sk) publié en 1984[15]. Il est utilisé dans plusieurs ouvrages de phonétique ou phonologie slovaque[16],[17].

En 2005 et 2009, Frank Seidel utilise le n barré ‹ n ›, ainsi que le m barré ‹ m ›, le ŋ barré ‹ ŋ › et le ɱ barré ‹ ɱ ›, dans la transcription de langues bantoues de la Bande de Caprivi[18],[19].

En 2006, Hank Nater utilise le n barré dans la transcription du tahltan pour représenter la consonne nasale alvéolaire dévoisée [][20].

Représentation informatique modifier

Le n barré n’a pas de représentation informatique standardisée. Il peut être présenté à l’aide de formatage sur la lettre N ‹ N, n › ou en combinant la lettre N avec une diacritique barre courte couvrante ‹ N̵, n̵ › ou un diacritique barre longue couvrante ‹ N̶, n̶ ›.

Notes et références modifier

  1. Hübner 1885, p. lxxii.
  2. Cagnat 1898, p. 417.
  3. Blatt et Christensen 1906, no 27 Erik 4. Plovpenning: 2 juni 1241, p. 23.
  4. Brøndum-Nielsen 1927-1928, p. 154-160.
  5. Brøndum-Nielsen 1932, §326, p. 206.
  6. Brøndum-Nielsen 1932, §344, p. 247.
  7. Hald 1960, p. 161.
  8. Skautrup 1968, p. 222-223.
  9. Brøndum-Nielsen 1928, §40, Anm. 3, p. 69-70.
  10. Berzelius 1845.
  11. Jorpes 1966, p. 58.
  12. Lafont 1963, p. ii.
  13. Jensen 2014, p. 221-222.
  14. Welmers 1974, p. 52.
  15. Král̕ 1984.
  16. Pekarovičová et al. 2005, 5.21. n [n], p. 74.
  17. Sičáková 2008, p. 64, 66.
  18. Seidel 2005.
  19. Seidel 2009.
  20. Nater 2006, p. 72.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (en) Trevor Reginald Allin, A grammar of Resígaro, Horsleys Green, England, Summer Institute of Linguistics, (lire en ligne)
  • (es) Trevor Reginald Allin, Vocabulario resígaro, Yarinacocha, Instituto Lingüístico de Verano, coll. « Documento de Trabajo » (no 16), (lire en ligne)
  • (de) Jöns Jacob Berzelius, Atomgewichts-Tabellen: Besonderer Abdruck aus Berzelius Lehrbuch der Chemie (3), (lire en ligne)
  • (da) Franz Blatt et C. A. Christensen, Corpus Diplomatum Regni Danici, vol. 2 : Pl. 1-122, 1135-1273, København, Einar Munksgaard, (lire en ligne)
  • (da) Johannes Brøndum-Nielsen, Gammeldansk grammatik i sproghistorisk fremstilling, vol. 1 : Inledning, Tekstkildernes lydbetegnelse, Vokalisme, J. H. Schutz,
  • (da) Johannes Brøndum-Nielsen, Gammeldansk grammatik i sproghistorisk fremstilling, vol. 2 : Konsonantisme, J. H. Schutz,
  • (da) Johannes Brøndum-Nielsen, « Studier i dansk lydhistorie », Acta philologica scandinavica, vol. 2, no 1,‎ 1927-1928, p. 150-185 (lire en ligne)
  • René Cagnat, Cours d’épigraphie latine, Paris, Fontemoing, , 3e éd. (lire en ligne)
  • (da) Kristian Hald, « Dansk sprogstof i sjallandske diplomer fra det 13. ärhundrede », dans Stednavneudvalget, Ti afhandlinger udgivet i anledning af Stednavneudvalgets 50 års jubilaeum, København, G.E.C. Gad, coll. « Navnestudier udgivet af Stednavneudvalget » (no 2), , 149-162 p.
  • (la) Ernst W.E. Hübner, Exempla Scripturae Epigraphicae Latinae, Berlin, Reimer, (lire en ligne)
  • (en) Joshua Jensen, « Phoneme inventories in previous work », dans Jarai clauses and noun phrases, (ISBN 9781614517719 et 9781614516804, DOI 10.1515/9781614516804.221), p. 221-222
  • (en) Johan Erik Jorpes (trad. Barbara Steele), Jac. Berzelius – his life and work, Stockholm, Almqvist & Wiksell, (réimpr. University of California Press, Berkeley, 1970), 156 p. (ISBN 0520016289)
  • (sk) Ábel Kráľ, Pravidlá slovenskej výslovnosti, Slovenské pedagogické nakladateľstvo,
  • Pierre-Bernard Lafont, Prières jarai, Paris, École française d’Extrème-Orient, coll. « Publications de l’École Française d’Extrême-Orient, Collection de textes et documents sur l’Indochine » (no 8),
  • Pierre-Bernard Lafont et Nguyễn Văn Trọng (pour le viêtnamien), Lexique jarai, français, viêtnamien, parler de la province de Plei Ku, Paris, École française d’Extrème-Orient, coll. « Publications de l’École française d’Extrème-Orient » (no 63),
  • (en) Hank Nater, « Athabascan verb stem structure: Tahltan », dans Grażyna J. Rowicka et Eithne B. Carlin, What’s in a verb? Studies in the verbal morphology of the languages of the Americas, LOT, coll. « LOT Occasional Series, volume 5 », , 53-72 p. (ISBN 90-76864-94-2, lire en ligne)
  • (cs) Radoslav Pavlík, Slovenské hlásky a medzinárodná fonetická abeceda, vol. 55, , 87-109 p. (lire en ligne), chap. 2
  • (sk) Jana Pekarovičová, Ľudmila Žigová, Michaela Palcútová et Jozef Štefánik, Selovenčina pre cudzincov praktická fonetická príručka, Bratislava, Studia Academica Slovaca, (lire en ligne)
  • (en) Frank Seidel, « The Bantu languages of the Eastern Caprivi: A dialectometrical analysis and its historical and sociolinguistic implications », South African Journal of African Languages, vol. 25, no 4,‎ (lire en ligne)
  • (en) Frank Seidel, « Layered language genesis in the ‘catch basin’ of the Linyanti and Okavango swamps: The case of Yeyi », Sprache und Geschichte in Afrika, no 20,‎ , p. 231-264 (lire en ligne)
  • (sk) Ľuba Sičáková, Fonetika a fonológia pre elementaristov, (lire en ligne)
  • (da) Peter Skautrup, Det danske sprogs historie, vol. 1, Gyldendalske boghandel,
  • (en) William Everett Welmers, African language structures, Berkeley, University of California Press, (lire en ligne)

Articles connexes modifier