NGC 3532

amas ouvert dans la constellation de la Carène

NGC 3532 est un amas ouvert[1],[2],[8] situé dans la constellation de la Carène. Il a été découvert par l'astronome français Nicolas-Louis de Lacaille en 1751[1]. Cet amas est connu sous plusieurs noms : amas du Puits au vœux, l'amas du football ou encore l'amas porte bonheur[9].

NGC 3532
Image illustrative de l’article NGC 3532
L'amas ouvert NGC 3532 par le relevé DSS. L'étoile jaunâtre de l'image est V382 Carinae, une céphéide classique.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Carène[1]
Ascension droite (α) 11h 05m 47,815s[2]
Déclinaison (δ) −58° 46′ 13,807″ [2]
Magnitude apparente (V) 3,0[3],[4]
3,2[3] 3,28 dans la Bande B[4]
Dimensions apparentes (V) 12'[4] 50[3] 64,3'[5],[6]

Localisation dans la constellation : Carène

(Voir situation dans la constellation : Carène)
Astrométrie
Distance 483 ± 10 pc (∼1 580 al)[a]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Amas ouvert
Classe II1m[3] II3r :b[7]
Galaxie hôte Voie lactée
Dimensions 26,3 ± 3,8 al[b]
Âge 310 M a [8],[7]
Découverte
Découvreur(s) Nicolas-Louis de Lacaille[1]
Date [1]
Désignation(s) OCL 839
ESO 128-SC31[3]
C 1104-584
Cl VDBH 109
LISC 2266
[KC2019] Theia 720
[KPR2004b] 276
[KPS2012] MWSC 1890[5]
Liste des amas ouverts

Selon la classification des amas ouverts de Robert Trumpler, cet amas renferme entre 50 et 100 étoiles (lettre m) dont la concentration est moyenne (II) et dont les magnitudes se répartissent sur un petit intervalle (le chiffre 1). Le catalogue Lynga indique une autre classification, soit II3r, donc un amas contenant plus de 100 étoiles dont les magnitudes se répartissent sur un grand intervalle[7].

Observation

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Avec une magnitude visuelle de 3,0, on peut observer l'amas à l'œil nu sous un ciel exempt de pollution lumineuse ou avec de petites jumelles[4].

 
Localisation de NGC 3532 dans la constellation de Scorpion. (Stellarium)
 
Position de NGC 3532 par rapport à deux étoiles et à NGC 3519.

NGC 3532 est situé à environ 1,4 degrés à l'est de l'étoile u Carinae et à 24' au nord-ouest de V382 Carinae, une hypergéante jaune dont la magnitude varie de 3,77 à 4,05. Elle est donc visible à l'œil nu et elle peut servir de repère pour trouver l'amas. L'amas ouvert NGC 3519 se trouve dans la même région du ciel.

 
L'amas ouvert NGC 3532 par le télescope de 2,2 mètre de l'observatoire de La Silla géré par ESO.

Événements historiques

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Première lumière du télescope spatial Hubble

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Cette image a été captée par la caméra à large champ WFC3 du télescope spatial Hubble.
 
L'amas du Puits au vœux photographié par l'imageur LORRI de la sonde New Horizons.

Le , la région entourant de l'étoile HD 96755 est devenue la première lumière du télescope spatial Hubble. Selon deux articles publiés en et en , la probabilité que cette étoile d'appartenir à l'amas est soit de 68% ou de 100%[10]. Cependant, la page de Simbad consacrée à cette étoile indique une parallaxe de 1,182 9 ± 0,260 1 mas, ce qui correspond à une distance de 845+693
−152
 km/s, un mouvement propre de −10,146 mas/an en ascension droite et de 2,533 mas/an en déclinaison. Ces valeurs, surtout pour la distance et le mouvement propre en déclinaison, sont loin de correspondent à celles mentionnées dans la section «caractéristiques» et il est douteux que cette étoile soit membre de NGC 3532.

Record de distance

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Le , la sonde spatiale New Horizons a photographié l'amas NGC 3532, brisant ainsi le record de l'image prise depuis la plus grande distance de notre planète en surpassant le record de l'image Un point bleu pâle captée par Voyager 1 en 1990[11].

Caractéristiques

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Distance

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La parallaxe moyenne des étoiles de l'amas a été obtenue des mesures effectuées par le satellite Gaia. Sept valeurs différentes publiées dans de récents articles ( à ) sont indiquées sur la base de données Simbad[5] : 2,096 ± 0,062 0 mas[12], 2,062 ± 0,066 mas[13], 2,066 ± 0,062 mas[14], 2,066 ± 0,002 mas[6], 2,080 92 mas[15], 2,066 ± 0,062 mas[16] et 2,065 9 ± 0,000 7 mas[17]. La moyenne de ces valeurs et de leur incertitude est égale à 2,071 8 ± 0,042 5, ce qui correspond à une distance de 483 ± 10 pc.

En utilisant le logiciel Aladin, on peut mesurer la taille apparente de l'amas. Sa valeur est certainement supérieure à 20', de sorte que la valeur de 12' indiquée sur le site SkyLive est probablement erronée. En ne tenant pas compte de cette dernière valeur, sa taille apparente est comprise entre 50[3] et 64,3'[5],[6]. En utilisant la plus grande taille apparente et la plus grande distance, on obtient la taille réelle maximale, soit 30,06 al. De même, en utilisant la plus petite taille apparente et la plus petite distance, on obtient la plus petite taille réelle, soit 22,44 al. De ces deux valeurs, on déduit que la taille de l'amas est égale à 26,3 ± 3,8 al.

Vitesse

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Huit valeurs de la vitesse radiale sont indiquées sur Simbad, mais trois d'entre elles sont très différentes des autres. Ces valeurs sont : 5,67 ± 0,19 km/s[18], 5,0 ± 1 km/s[19], 5,492 ± 1,833 km/s[13], 5,37 ± 0,17 km/s[20] et 4,850 ± 0,13 km/s[17]. La moyenne de ces valeurs et de leur incertitude de cet échantillon est égale à 5,38 ± 0,66 km/s.

La trois autres valeurs sont : 1,20 ± 0,72 km/s[21], −4,80 ± 1,40 km/s[22] et 1,20 ± 2,2 km/s[23].

Mouvement propre

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Simbad indique huit couples de valeurs pour le mouvement propre de l'amas, dont sept provenant d'articles publiés entre et qui sont très semblables. L'autre couple provenant d'un article publié en est totalement différent et très imprécis. Les valeurs des sept couples en ascension droite et en déclinaison sont :

  • −10,397 ± 0,256 mas/an et 5,238 ± 0,272 mas/an[12]
  • −10,950 ± 0,280 mas/an et 4,800 ± 0,280 mas/an[21]
  • −10,373 ± 0,409 mas/an et 5,193 ± 0,430 mas/an[13]
  • −10,385 ± 0,396 mas/an et 5,175 ± 0,404 mas/an[14]
  • −10,385 ± 0,009 mas/an et 5,175 ± 0,010 mas/an[6]
  • −10,385 ± 0,396 mas/an et 5,175 ± 0,404 mas/an[16]
  • −10,379 ± 0,007 mas/an et 5,195 ± 0,007 mas/an[17]

La moyenne du mouvement propre et de leur incertitude obtenue de ces sept couples en ascension droite et en déclinaison est égale à −10,569 ± 0,362 mas/an et 5,056 ± 0,371 mas/an.

L'autre couple est totalement différent et très imprécis, soit −4,50 ± 4,69 mas/an et −1,26 ± 480 mas/an[24].

Métallicité

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Simbad indique neuf valeurs de la métallicité, soit 0,00[25], -0,03[26], -0,01[19], 0,034[27], 0,09[13], 0,09[28], -0,10[29], 0,00[25] et 0,00[30]. Selon ces valeurs, le pourcentage d'éléments lourds (plus lourd que l'hydrogène et l'hélium) de cet amas est compris entre 79% (10-0,10) et 123% (100,09) de celui du Soleil.

La base de données WEBDA et le catalogue Lynga indiquent un âge donné par log10 = 8,492[8],[7], soit 108,492 = 310 Ma.

Étoiles

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Simbad montre un bouton nommé Children. En cliquant sur ce bouton, on atteint une section de cette base de données qui renferme un tableau contenant 3 125 entrées, dont 10 000 Children, pour NGC 3532[10]. Cependant, des étoiles (les Children) peuvent apparaître plusieurs fois dans la deuxième colonne du tableau, d'où le nombre de liens bibliographiques qui est supérieure au nombre d'étoiles. La quatrième colonne de ce tableau indique la probabilité que l'étoile appartienne à l'amas. En cliquant sur le titre de cette colonne, on peut classer la probabilité par ordre croissant ou décroissant. En cliquant sur la désignation de l'étoile, on atteint la page de Simbad qui résume ses propriétés. L'étoile HD 96755 mentionnée dans la section « Événements historiques » est à la page 86 de cette section.

Selon un article publié en par Llorente et Morales-Durán, NGC 3532 renferme cinq étoiles traînardes bleues, tandis que le catalogue Lynga indique la présence de huit d'entre elles. Lynga indique aussi que l'amas contient 13 géantes rouges, quatre étoiles Am et trois étoiles Ap[7].

Notes et références

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  1. Valeur provenant de la parallaxe moyenne des étoiles.
  2. dimension: val maximum = (483 + 10 pc) x (3,2616 al/pc) x (64,3/60)° x (3,1416/180)rad/° = 30,06 al
    val minimum = (483 - 10 pc) x (3,2616 al/pc) x (50/60)° x (3,1416/180)rad/° = 22,44 al
    d'où taille = 26,3 ± 3,8 al.

Références

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  1. a b c d et e (en) « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 3500 - 3549 » (consulté le ).
  2. a b et c (en) « Results for object NGC 3532 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  3. a b c d e et f « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 3500 à 3599 », Site WEB du cours d'astronomie du Cégep de Valleyfield.
  4. a b c et d (en) « NGC 3532 (Wishing Well Cluster) - Open Cluster in Carina », The Sky Live (consulté le )
  5. a b c et d (en) « NGC 3532 -- Open Cluster », Simbad (consulté le )
  6. a b c et d T. Cantat-Gaudin et F. Anders, « Clusters and mirages: cataloguing stellar aggregates in the Milky Way », Astronomy & Astrophysics, vol. 633, no A99,‎ , p. 22 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201936691, lire en ligne [PDF])
  7. a b c d et e (en) « WEBDA page for open cluster NGC 3532, LYNGACLUST - Lynga Open Clusters Catalog, (Miscellanous (Lynga Info)) » (consulté le )
  8. a b et c (en) « WEBDA page for open cluster NGC 3532, A site Devoted to Stellar Clusters in the Galaxy and the Magellanic Clouds » (consulté le )
  9. « Un rassemblement haut en couleurs (sic) d'étoiles d'âge moyen » (consulté le )
  10. a et b (en) « 257 children from 10000 bibliographic links (result truncated to 10000 objects)s »
  11. (en) « New Horizons Captures Record-Breaking Images in the Kuiper Belt » (consulté le )
  12. a et b Y. Tarricq, C. Soubiran, L. Casamiquela, A. Castro-Ginard, J. Olivares, N. Miret-Roig et P. A. B. Galli, « Structural parameters of 389 local open clusters », Astronomy & Astrophysics, vol. 659, no A59,‎ , p. 13 pages (DOI 10.1051/0004-6361/202142186, Bibcode 2022A&A...659A..59T, lire en ligne [PDF])
  13. a b c et d Wilton Wilton S. Dias, Héktor Monteiro, Aandré Moitinho, Jácques R. D. Lépine, Giovanni Carraro, Ernst Paunzen, Bruno Alessi et Lázaro Villela, « Updated parameters of 1743 open clusters based on Gaia DR2 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 504, no 1,‎ , p. 356-371 (DOI 10.1093/mnras/stab770, lire en ligne [PDF])
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  29. Mikhail Kovalev, Maria Bergemann, Yuan-Sen Ting et Hans-Walter Rix, « Non-LTE chemical abundances in Galactic open and globular clusters », Astronomy and Astrophysics, vol. 628, no A54,‎ , p. 22 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201935861, lire en ligne [PDF])
  30. U. Heiter, M. Soubiran, M. Netopil et E. Paunzen, « On the metallicity of open clusters. II. Spectroscopy. », Astronomy & Astrophysics, vol. 561, no A93,‎ , p. 22 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201322559, lire en ligne [html])


Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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