Myrmica schencki

espèce de fourmis

Myrmica schencki est une espèce de fourmis de la sous-famille des Myrmicinae et du genre Myrmica présente sur l'ensemble de Paléarctique. Ces petites fourmis rouges peu courantes consomment du pollen et entretiennent une relation symbiotique avec le papillon Azuré de la croisette.

Distribution et habitat modifier

 
Entrée d'une colonie de Myrmica schencki (Danemark)

Myrmica schencki est répartie dans toute l'Europe océanique et continentale (de la Grande-Bretagne au nord de l'Espagne, du centre de la Fennoscandie au nord de l'Italie et au sud des Balkans), dans le Caucase, la Turquie, en Sibérie occidentale, au Kazakhstan, dans les montagnes du Tien-Shan et de l'Altaï, et près de Krasnoïarsk en Sibérie orientale[réf. nécessaire].

Cette espèce apprécie les habitats secs dans des zones ouvertes et des forêts. Les nids se trouvent dans le sol, parfois dans des touffes d'herbe ou de mousse. Les colonies sont monogynes avec quelques centaines d'ouvrières. Cette espèce peut se nourrir partiellement de pollen – un phénomène rarement documenté chez les fourmis[1].

Parasitisme modifier

 
Chrysalides d'Azuré de la croisette dans un nid de Myrmica lobulicornis.

La colonie de M. schencki est parasitée par les larves de l'Azuré de la croisette (Phengaris rebeli) qui libèrent des produits chimiques faisant croire aux fourmis que les larves de papillon sont des larves de fourmis et doivent être ramenées à la colonie[2]. Dans la fourmilière, les chenilles et les chrysalides de P. rebeli sont capables d'imiter le son que fait la reine, ce qui amène les fourmis à nourrir préférentiellement les chenilles plutôt que leurs propres larves[3]. Alors que les ouvrières sont incapables de distinguer la reine des chenilles et chrysalides de P. rebeli, la reine commence à les traiter comme des rivales[4]. Moins fréquemment, la colonie de M. schencki peut également être parasité par Phengaris arion [5]. Contrairement à P. rebeli, P. arion adopte davantage une relation prédatrice avec les fourmis, ce qui est généralement considéré comme une stratégie moins efficace[6].

Références modifier

  1. Czechowski W et al. 2011. Des dépotoirs révèlent le régime alimentaire des colonies de fourmis : Myrmica schencki Em. et Myrmica rubra (L.) (Hymenoptera : Formicidae) en tant que mangeurs de pollen facultatifs Polish Journal of Ecology 56 : 737-741. (lire en ligne)
  2. Akino, JJ Knapp, JA Thomas et GW Elmes, « Chemical mimicry and host specificity in the butterfly Maculinea rebeli, a social parasite of Myrmica ant colonies », Proceedings of the Royal Society B, vol. 266, no 1427,‎ , p. 1419–1426 (PMCID 1690087, DOI 10.1098/rspb.1999.0796)
  3. Thomas, Schonrogge K., Bonelli S. et Barbero F., « Corruption of ant acoustical signals by mimetic social parasites: Maculinea butterflies achieve elevated status in host societies by mimicking the acoustics of queen ants », Communicative & Integrative Biology, vol. 3, no 2,‎ , p. 1–4 (PMID 20585513, PMCID 2889977, DOI 10.4161/cib.3.2.10603)
  4. Barbero, Thomas JA, Bonelli S et Balletto E, « Queen ants make distinctive sounds that are mimicked by a butterfly social parasite », Science, vol. 323, no 5915,‎ , p. 782–785 (PMID 19197065, DOI 10.1126/science.1163583, Bibcode 2009Sci...323..782B)
  5. Thomas et J.C. Wardlaw, « The effect of queen ants on the survival of Maculinea arion larvae in Myrmica ant nests », Oecologia, vol. 85, no 1,‎ , p. 87–91 (PMID 28310959, DOI 10.1007/bf00317347, Bibcode 1990Oecol..85...87T)
  6. Thomas et Josef Settele, « Evolutionary biology: Butterfly mimics of ants », Nature, vol. 432, no 7015,‎ , p. 283–284 (PMID 15549080, DOI 10.1038/432283a, Bibcode 2004Natur.432..283T)

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