Muriel Degauque

Terroriste islamiste belge
Muriel Degauque
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Biographie
Naissance
Décès
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BakoubaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Muriel Degauque, née le à Monceau-sur-Sambre et de nationalité belge, est la première femme d'origine occidentale à avoir perpétré un attentat-suicide au nom de l'islam, le à Bakouba, en Irak[1].

Biographie modifier

Enfance et adolescence modifier

Née dans la région de Charleroi en 1967, Muriel Degauque a un frère plus âgé de deux ans, Jean-Pol, qui se tuera dans un accident de la circulation en 1988. Elle a une adolescence qualifiée de chaotique, marquée par la drogue et les fugues, et elle finit par sortir du système éducatif sans diplôme[2]. Elle travaille ensuite dans la région comme serveuse, puis boulangère, métier dont elle est licenciée sous l'accusation, jamais prouvée, d'avoir volé dans la caisse[3].

Premiers mariages modifier

Elle a conclu le un mariage blanc avec un Marocain en séjour illégal, plus âgé et divorcé au Maroc. Elle devait recevoir 150 000 francs belges, ne les a jamais reçus et le mariage a été judiciairement dissout en 1994. Le Marocain, régularisé, a ensuite réépousé son ex-épouse marocaine et a ainsi fait bénéficier celle-ci et leurs enfants du regroupement familial en Belgique, une technique de mariage blanc dénommée « carrousel »[4].

Mariée avec un Algérien, Fateh Bouanina, « un musulman modéré, non pratiquant », elle découvre un exemplaire du Coran chez lui, le lit assidûment et tombe dans une pratique tellement stricte qu'elle finit par le quitter « car selon elle, il ne remplissait pas ses obligations religieuses ». Le divorce est prononcé en [4].

Radicalisation modifier

La jeune fille change son nom en Myriam ; puis rencontre en 2002, via un marieur de la mosquée Al Hidaya à Charleroi, Issam Goris, son compagnon, né d'un père belge et d'une mère marocaine. Ils vivent dans la commune bruxelloise de Saint-Josse-ten-Noode, où la jeune femme résidait déjà depuis plusieurs années. Elle fait alors basculer son époux dans le salafisme[Interprétation personnelle ?], ils partent pour l'Irak fin [4],[5]. « Myriam » était alors connue de la Sûreté de l'État pour son rapprochement avec l'islamisme radical[6]. Plus précisément, Degauque, Goris et les membres de la future « filière kamikaze » fréquentaient assidûment le centre islamique de la rue de la Limite à Saint-Josse-ten-Noode[n 1], où enseignait le prédicateur intégriste Abou Chayma, sous couvert de l'association « La Plume ». Cette association a été en 2004 le théâtre d'un désenvoûtement islamique roqia qui s'est terminé par la mort de la « possédée » à la suite de coups, de strangulation et de noyade[7],[8],[9],[10].

Le journaliste Chris De Stoop écrit que Degauque a appris à la puberté qu'elle était atteinte du syndrome de Rokitansky-Küster-Hauser, c'est-à-dire qu'elle était née sans utérus. Il écrit que « Sa vie future en a été marquée : elle se sentait anormale, différente et incomplète[4]. » Un groupe d'experts du Ministère belge de l'Intérieur ajoute que « Cette donnée a joué un grand rôle dans son processus de radicalisation[7]. »

Mort en Irak modifier

Muriel Degauque se suicide le dans la région de Bagdad, au passage d'un convoi américain, en actionnant sa bombe. Cet attentat-suicide tuera cinq policiers irakiens. Issam Goris, sera lui tué quelques jours plus tard par l'armée américaine, alors qu'il participait à une autre action kamikaze[11],[12].

Procès de la « filière kamikaze » modifier

La mort de Muriel Degauque est dévoilée par un média, ce qui force la police belge à procéder prématurément à diverses arrestations, principalement dans la commune de Saint-Josse-ten-Noode. L'affaire sera jugée en première instance, puis en appel le . Le principal organisateur, le Belgo-Tunisien Bilal Soughir, a été condamné en appel à dix ans de prison (cinq en première instance), les Belgo-Marocains Younes Loukili à deux ans avec sursis (cinq ans en première instance) et Nabil Karmun à trois ans avec sursis (trois en première instance), deux comparses ont l'un écopé de cent heures de travaux généraux, l'autre été acquitté, n’ayant « été associé au groupe que par la présence et les demandes de son frère Bilal »[13].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. À ne pas confondre avec le Centre islamique et culturel de Belgique, abrité par la Grande mosquée de Bruxelles de 1979 à 2018.

Références modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier