Moutya

genre musical et danse africaine traditionelle

Le moutya est une danse traditionnelle des Seychelles. Exécutée autour d'un feu et au son d'un tambour, elle fut pratiquée par des esclaves. En 2021, elle est inscrite par l'UNESCO au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

Le moutya *
Image illustrative de l’article Moutya
Personnes dansant le Moutya, aux Seychelles.
Pays * Drapeau des Seychelles Seychelles
Liste Liste représentative
Année d’inscription 2021
* Descriptif officiel UNESCO

Présentation modifier

Au début du XVIIIe siècle, des colons français arrivent avec des esclaves africains, qui introduisent le moutya. Loin des plantation, cette danse était effectuée la nuit, dans la forêt, comme réconfort psychologique contre la condition d'esclave. Autour d'un feu, la chorégraphie traditionnelle, qualifiée de simple et de sensuelle par le texte de l'UNESCO, s'accompagnait d'un tambour à cadre étroit, en peau de chèvre. Après avoir chauffé les tambours au-dessus du feu, les musiciens jouent et les hommes profèrent des paroles à valeur sociale, répétées par les femmes. La danse a ensuite lieu, à tempo modéré, roulant des hanches et frappant du pied. Les danseurs ne se touchent pas[1]. D'autres danses, comme le séga mauricien ou le maloya réunionais, ressemblent au moutya. Les instruments de musiques, en plus du tambour, étaient rudimentaires : noix de coco, marmites de cuisine, ustensiles, etc. Le haut du corps est droit, et les danseurs et danseuses (qui font se mouvoir leurs jupes) effectuent des mouvements de pied. En 1976, les Seychelles deviennent indépendantes et le gouvernement seychellois promeut le moutya comme vecteur d'identité créole. Le moutya otentik est parfois montré aux touristes, avec une mise en scène [2].

Moutya et modernité modifier

Le moutya et sa modernisation appartient à un phénomène de créolisation. Il s'agit d'un emblème musical des Seychelles, pour une chercheuse en ethnomusicologie, qui cite Penda Choppy, directrice de l'Institut Créole : le moutya symbolise l'hommage aux ancêtres ainsi que l'aspiration à une liberté qui n'est pas encore acquise.

Inscription au patrimoine culturel immatériel de l'humanité modifier

En 2019, les Seychelles tentent d'inscrire le Moutya au patrimoine culturel immatériel, mais le dossier est jugé incomplet. L'inscription a finalement lieu en 2021. David André, secrétaire général seychellois de la Culture, qualifie d'accomplissement cette inscription, qui pour lui permet de transmettre l'élément culturel aux générations futures. D'après le descriptif officiel de l'UNESCO, le moutya exprime l'identité culturelle et conserve des éléments traditionnels. Il se transmet par l'imitation, ainsi que par la documentation et la recherche.

Références modifier

  1. « UNESCO - Le moutya », sur ich.unesco.org (consulté le )
  2. « Qu'est-ce que la moutya, danse des Seychelles classée au patrimoine immatériel de l'Unesco ? », sur Geo.fr, (consulté le )

Bibliographie modifier

  • Marie-Christine Parent, Le moutya à l’épreuve de la modernité seychelloise : Pratiquer un genre musical emblématique dans les Seychelles d’aujourd’hui (océan Indien) (thèse de doctorat en cotutelle internationale), (lire en ligne).
    Thèse rédigée en coopération avec le Ministère de la Culture Seychellois, soutenue en 2018 et ayant servi à la constitution du dossier pour le patrimoine culturel immatériel.