Dans les cultures kanak, une monnaie est un objet précieux utilisé dans la cadre de cérémonies où il est donné ou échangé. Le principe s'apparente à celui de la kula de Nouvelle-Guinée[1].

Histoire

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Un exemple célèbre de cérémonie utilisant les monnaies est celle du cycle de jade dès le XVIIIe siècle, où des monnaies en jade sont échangées[2].

Des Européens du bagne ont fabriqué de la fausse monnaie kanak, facilement détectable pour des Kanak[3].

Il a aussi existé de la monnaie noire, miu bwarre, parfois à base d'épine dorsale de lézard, parfois à base de vertèbres de poissons. Une monnaie noire aurait joué un rôle lors du déclenchement de la révolte kanak de 1917 (Maurice Leenhardt).[réf. nécessaire]

Dans un mythe relaté par Timothée Daahma le we, la monnaie kanak trouve son origine dans la pêche, et aurait été prise au fond de l'océan chez un cachalot avant d'être partagée sur l'île[4].

Le Socle Commun reconnaît la monnaie kanak (andhi, biéé...) comme « valeur déterminante dans toutes les coutumes faits sur la grande terre, portant et cristallisant la parole délivrée à chaque type de cérémonie » . Mais les pratiques coutumières actuelles montrent que la monnaie kanak a (par endroits) perdu sa valeur, et qu'il est difficile d'en trouver de vraie[réf. souhaitée].

Selon Alban Bensa, la valeur spirituelle de la monnaie kanak tient au fait qu'elle représente la relation des gens entre eux ainsi qu'avec la terre et la mer[5]. Selon Patrice Godin,les objets précieux sont aussi intimement liés à la personne qui les donne, car celle-ci offre également ses paroles et, d'un point de vue spirituel, son corps lui-même[6].

Variétés

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De nombreux autres objets sont utilisés en plus des monnaies, qui se distinguent parce qu'elles ne servent que dans le cadre des cérémonies: nattes, sculptures, vêtements, tabac, allumettes, ignames et taros d’eau, bananes, canne à sucre, viandes crues de gibiers marins ou terrestres, nourritures achetées en magasin[7]. Aujourd'hui, les pièces et les billets de franc Pacifique sont aussi utilisées dans les cérémonies. Dans ce cadre, la valeur spirituelle accordée à cet argent éclipse sa valeur marchande[8],[9].

On trouve également[10],[11],[12],[13],[14],[15] :

La fabrication en est réservée à des spécialistes issus de clans particuliers[réf. souhaitée].

Elle est conservée dans un panier sacré[24], le viatique de la vie, appelé keen hyarik ou keen jila.

Références

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  1. Jean Guiart, Mon Dieu là-haut, II, 2006:118-120
  2. Christophe Sand, Russell Beck, Yoshiyuki Iizuka et Christophe Adams, « Le « cycle de jade » kanak. Réévaluation archéologique d’un réseau d’échanges traditionnels (Mélanésie du Sud) », Journal de la Société des Océanistes, nos 144-145,‎ , p. 269–298 (ISSN 0300-953x, DOI 10.4000/jso.7876, lire en ligne, consulté le )
  3. Frédéric Angleviel, « Collectes, collectionneurs et collections en France : 1774-1911 », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 88, no 332,‎ , p. 113–127 (DOI 10.3406/outre.2001.3884, lire en ligne, consulté le )
  4. « Pangloss Collection | Pije corpus - L'origine de la monnaie Kanak », sur pangloss.cnrs.fr (consulté le )
  5. Alban Bensa et Roger Boulay, « La monnaie kanak est une personne: Notes de terrain en Nouvelle-Calédonie », Sensibilités, vol. N° 9, no 1,‎ , p. 26–37 (ISSN 2496-9087, DOI 10.3917/sensi.009.0026, lire en ligne, consulté le )
  6. Patrice Godin, « La personne comme “don” en pays hyeehen », L'Uomo società tradizione sviluppo, vol. 8, no 1,‎ , p. 87–101 (ISSN 2465-1761, lire en ligne, consulté le )
  7. Denis Monnerie, « Échanges ou élaboration des relations ? Les cérémonies kanak (Kanaky Nouvelle-Calédonie. Océanie): », Revue du MAUSS, vol. n° 52, no 2,‎ , p. 277–293 (ISSN 1247-4819, DOI 10.3917/rdm.052.0277, lire en ligne, consulté le )
  8. Dominik Bretteville, « Autorité de la monnaie cérémonielle et pouvoir de l’argent : Les échanges rituels chez les Paimboa (Nouvelle‑Calédonie) », dans Autorité et Pouvoir en perspective comparative, Presses de l’Inalco, coll. « TransAireS », (ISBN 978-2-85831-249-8, lire en ligne)
  9. Elsa Faugere, Les économies de l'échange en Nouvelle-Calédonie. Mariages et deuils à Maré, Karthala,
  10. http://wasapaartkanak.free.fr/archives/MonnaieKanak.pdf
  11. http://mediatheque.adck.nc/mediath/drp/texte/AJI11.475.4.pdf
  12. http://monnaie-locale-complementaire.net/monnaie-kanak-monnaie-de-lien/
  13. http://www.museenouvellecaledonie.nc/portal/page/portal/smp/expositions/expos_perm/objets_phares
  14. a et b AstroResearch, « Salpetre - nitre », sur neuf.fr via Wikiwix (consulté le ).
  15. « Monnaie Kanak », sur coutume-kanak.com (consulté le ).
  16. « Wasapa Art Kanak [Art Kanak] », sur wasapaartkanak.free.fr (consulté le ).
  17. http://www.ethnoclic.net/spip.php?page=fiche_ethnodoc&id_article=101&actionweb=fenetre
  18. http://www.museenouvellecaledonie.nc/portal/page/portal/smp/expositions/expos_perm/objets_phares/mnc865237
  19. « MEG », sur ge.ch (consulté le ).
  20. http://www.museenouvellecaledonie.nc/portal/page/portal/smp/expositions/expos_perm/objets_phares/mnc86513
  21. http://www.ethnoclic.net/spip.php?page=fiche_ethnodoc&id_article=102&actionweb=fenetre
  22. http://www.museenouvellecaledonie.nc/portal/page/portal/smp/expositions/expos_perm/objets_phares/mnc9845
  23. « Hache-ostensoir - Hache-ostensoir », sur Alienor.org (consulté le ).
  24. Maurice Leenhardt, Notes d'ethnologie néo-calédonienne, 1930, rééd. 1980, Paris, Musée de l'Homme, p. 48.

Bibliographie

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