Miel et Cendres

film de Nadia Fares, sorti en 1996
Miel et Cendres

Réalisation Nadia Fares Anliker
Scénario Nadia Fares Anliker
Yves Kropf
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau de la Tunisie Tunisie
Genre Drame
Durée 80 minutes
Sortie 1996

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Miel et Cendres est un film suisso-tunisien réalisé par Nadia Fares Anliker et sorti en 1996.

Synopsis modifier

Le film raconte la rencontre de trois femmes tunisiennes, trois femmes confrontées aux traditions patriarcales conservatrices. Leïla, d'origine modeste, dans l'impossibilité de vivre un amour partagé, a dû fuir et se prostituer. Naïma, médecin, qui l'a prise en charge dans des circonstances extraordinairement pénibles, vit, de son côté, toute seule avec sa fille Mounia. Elle aussi a dû renoncer à une idylle de jeunesse et a fait un mariage arrangé malheureux. Le troisième portrait de femme est celui d'Amina, mariée à un professeur de philosophie aux idées libérales. Elle est pourtant désillusionnée et vit, à présent, séparée.

Fiche technique modifier

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Distribution modifier

Commentaires modifier

  • Miel et cendres « révèle un problème culturel séculaire, caché derrière des images que le spectateur présuppose divertissantes »[1]. Entre vision documentaire et fiction, le film de Nadia Fares Anliker est, finalement, « un réquisitoire et un plaidoyer en faveur des femmes suffisamment fortes et intelligentes pour assumer leur avenir ». Il est dommage qu'ici les hommes n'aient « jamais questionné une culture qui leur octroie tant de droits, mais aussi tant de déceptions [...] Miel et cendres est une façon de montrer que le bonheur est un privilège qu'ils doivent entretenir précieusement, s'ils ne veulent pas le voir disparaître comme des cendres que disperse le vent », commente Josette Hollenbeck[1].
  • Ce film pourrait aussi s'appeler Tunisiennes, comme celui de Nouri Bouzid, dont il est quasiment contemporain. En effet, le sort des femmes peut varier sensiblement suivant les pays musulmans, fait remarquer, pour sa part, Denise Brahimi[2]. L'intérêt du film de Nadia Fares Anliker est de montrer que Leïla, issue d'un milieu modeste, n'est pas la seule à être battue. Ainsi, de manière plus surprenante, Amina, ayant fait des études supérieures, l'est également alors qu'elle a épousé par amour son professeur, Moha. Dans une scène particulièrement brutale, celui-ci écrase la main de sa compagne avec son soulier[2]. « L'émancipation de la femme, nous dit Nadia Fares Anliker, même et surtout quand elle est réussie, peut aboutir à une sanglante rivalité avec l'homme. En fait, elle ne le dit pas, elle le montre : d'où la supériorité du film sur les discours féministes. On a le sentiment de rejoindre ici ce qu'exprimaient à leur façon beaucoup de films occidentaux : dans une période qui n'est, peut-être, que de « transition », la liberté des femmes se paye souvent au prix de la solitude, ce qui est d'autant plus difficile à vivre » dans des pays aux solides traditions patriarcales, écrit en substance Denise Brahimi[2].

Distinctions modifier

Date Distinction Catégorie Nom Résultat
8 au Festival international du film de Locarno Prix du jury œcuménique Nadia Fares Anliker Lauréat
Léopard d'or Nomination
au Festival international du film francophone de Namur Prix de l'ACCT pour le meilleur du film du Sud Lauréat
Meilleure actrice Nozha Khouadra Lauréat
Prix du jeune jury Émile Cantillon Nadia Fares Anliker Lauréat
Bayard d'or Nomination
au CINÉMED Antigone d'or Lauréat
22 au Festival international du film de Gijón Meilleur scénario Miel et Cendres Lauréat
21 au Festival Max Ophüls Prix du Premier ministre de la Sarre Nadia Fares Anliker Lauréat
au Festival international du premier film d'Annonay Prix spécial du jury Lauréat
au FESPACO Meilleur montage Kahéna Attia-Riveill Lauréat
Prix Oumarou Ganda de la première œuvre Nadia Fares Anliker Nomination
au Festival international du film de San Francisco Meilleur film Lauréat

Notes et références modifier

  1. a et b Josette Hollenbeck, « Cinémas du Maghreb », CinémAction, n°111, 2e trimestre 2004.
  2. a b et c Denise Brahimi, 50 ans de cinéma maghrébin, éd. Minerve, Paris, 2009.

Liens externes modifier