Marie-Louise Driancourt

pionnière française de l'aviation

Marie-Louise Driancourt est une pionnière de l'aviation française en tant que pilote d'aéroplane d'avant-guerre.

Marie-Louise Driancourt
Nom de naissance Marie-Louise Martin
Naissance
Lyon 3e, Drapeau de la France France
Décès (à 26 ans)
Arcueil-Cachan, France
Nationalité française
Pays de résidence France
Profession
Formation

École d'Aviation Blériot, Chartres (1910)

Ecole d'Aviation Caudron, Le Crotoy (1911)
Ascendants

Claude Marie Martin (père)[1]

Joséphine Augustine Tschug (mère)[1]
Conjoint
Albert Louis André Driancourt (1905 - 1912)
Aviateur
Brevets
Brevet de pilote d'aéroplane n°525 (1911)

Jeunesse modifier

Marie-Louise Martin naît dans le 3e arrondissement de Lyon, rue de Marseille, le [2],[3]. Son père Claude est caissier et sa mère Joséphine Tschug est tailleuse[2].

Le , elle épouse à Lyon Albert Louis André Driancourt[4], avec qui elle déménage dans le 9e arrondissement de Paris. Le couple aura trois filles[5] : Marie (née le ), Paule (née le ) et Georgette (née le )[6].

Aviation modifier

Marie-Louise Driancourt commence à piloter en 1910 près de Chartres à l'école Blériot. Elle devient par la suite élève de l'école d'aviation Caudron au Crotoy. La jeune femme obtient son brevet de pilote, le no 525, le [5],[7]. Marie-Louise Driancourt est la sixième femme dans le monde à obtenir son brevet de pilote et la cinquième en France sur un total de 525 pilotes brevetés à l’époque[8].

Elle participe à de nombreuses démonstrations aériennes en 1911, dont celle de Crotoy (septembre) et de Pampelune, en Espagne. Elle est une participante remarquée du meeting de à Saint-Lyé près de Troyes[9] en 1911 du au [9]. À Pampelune, en Espagne, elle aurait été personnellement félicitée par le roi Alphonse XIII pour ses exploits[10].

Son mari, qui avait soutenu sa passion pour l'aviation, meurt dans un accident de voiture au début de 1912, la laissant veuve avec trois jeunes enfants.

Sa situation financière est difficile, mais elle continue à pratiquer « l’aérostation ». Le , elle s'écrase à Issy-les-Moulineaux, et son avion est détruit. Elle ne participe plus qu'à un seul événement, celui de Juvisy en avril 1912, puis elle quitte l'aviation pour toujours.

Elle fut une membre discrète de l’aéroclub féminin et féministe La Stella, fondé en 1909 par Marie Surcouf, la plupart des femmes pilotes d'avion n'y ont jamais adhéré, pour des raisons sociales et économiques. Le , elle est encore mentionnée en tant que membre de cette société en mars 1914 ; la Stella comprend alors sept femmes-pilotes et réserve aux femmes les places de membres décisionnaires. Les hommes ont le droit de monter à bord des avions de ces dames, à condition que leur rôle se limite à celui de passager ! Organisant des événements mondains, le club La Stella est une des rares associations qui portent à cette époque la parole féministe jusque dans la haute société.

Être une aviatrice est mal perçu au début du XXe siècle. Comme témoigne un de ses petits-fils : « Mariée à mon grand-père d'une famille très bourgeoise, l'activité de ma grand-mère a été très mal reçue et sitôt son décès les souvenirs ont dû être détruits ; pour exemple, en 1955 à la mort de mon arrière-grand-mère, la belle-mère de Madame Driancourt, une tante de ma mère, a dit à celle-ci "Si votre père avait interdit à votre mère de voler, elle serait certainement encore parmi nous"[11] ».

Elle meurt le 6 novembre 1914, à Arcueil-Cachan[12], à seulement 26 ans, dans des circonstances non élucidées. Est-ce les suites du grave crash qu’elle a subi en mars 1912 ? Est-ce une victime de la tuberculose comme le prétend une autre version ?

Références modifier

  1. a et b Acte de mariage n°250, Registre des mariages du troisième arrondissement de Lyon pour l'année 1885
  2. a et b Acte de naissance no 1987, Registre des naissances du troisième arrondissement de Lyon pour l'année 1887 - Cote 2E972 P144 sur 157
  3. Acte de mariage n°250, registre des mariages du troisième arrondissement de Lyon pour l'année 1887, « Archives municipales de Lyon », sur www.fondsenligne.archives-lyon.fr (consulté le )
  4. Acte de Mariage 345 Registre des mariages du cinquième arrondissement de Lyon pour l'année 1905 - Cote 2E2014, « Archives municipales de Lyon », sur www.fondsenligne.archives-lyon.fr (consulté le )
  5. a et b (en) « Marie Louise Driancourt », sur Early Aviators
  6. 1903-1912 , Naissances , Page 09 sur 21, « Visionneuse - Archives de Paris », sur archives.paris.fr (consulté le )
  7. (en-US) « Marie-Louise Driancourt - France », sur Women in Aviation & Space History, (consulté le )
  8. (en) Karen Bush Gibson, Women Aviators : 26 Stories of Pioneer Flights, Daring Missions, and Record-Setting Journeys, Chicago Review Press, , 234 p. (ISBN 978-1-61374-540-3, lire en ligne)
  9. a et b Etienne Naddeo, « Marie-Louise Driancourt, première femme pilote dans le ciel troyen ? », sur 11 km de patrimoine, (consulté le )
  10. Lebow, Eileen F., Before Amelia : women pilots in the early days of aviation, Brassey's, Inc, 2003, ©2002 (ISBN 1-57488-532-4, 978-1-57488-532-3 et 1-57488-482-4, OCLC 52305816, lire en ligne)
  11. « Marie Louise Driancourt », sur earlyaviators.com (consulté le )
  12. Archives départementales du Val-de-Marne, commune d'Arcueil-Cachan, année 1914, acte de décès no 244