Maria Rita Brondi

guitariste, luthiste, chanteuse, compositrice et historienne de la musique italienne
Maria Rita Brondi
Description de cette image, également commentée ci-après
Maria Rita Brondi en 1908.
Informations générales
Naissance
Rimini
Décès (à 51 ans)
Rome
Activité principale Guitariste classique
Activités annexes Historiographe de la guitare et du luth
Instruments Guitare et luth

Maria Rita Brondi, née à Rimini le , morte à Rome le , est une guitariste classique, luthiste, chanteuse et compositrice italienne. Concertiste, chercheuse et historiographe de la guitare et du luth, elle a joué un rôle fondamental dans le regain de popularité de ces instruments au XXe siècle.

Biographie modifier

Maria Rita Brondi est née dans une famille modeste de Rimini. Son père, Angelo Tommaso Brondi, employé des chemins de fer de l’Adriatique, est un guitariste amateur et lui enseigne l'instrument. Ses parents joueront un rôle essentiel dans la carrière de leur fille, établissant des contacts dans les milieux artistiques et s'occupant de la promotion de l'artiste[1].

Maria Rita Brondi part à Bologne pour étudier la guitare classique et le luth avec Luigi Mozzani. En , elle se rend avec sa mère à Barcelone pour étudier avec Francisco Tárrega, que la délicatesse du toucher et la justesse de l'expression de la jeune fille impressionnent[2]. Il écrit pour elle et lui dédie un menuet : « A mi predilecta discipula y noble señorita Maria Rita Brondi »[3],[4].

À son retour d'Espagne, Maria Rita Brondi commence une longue carrière de concertiste admirée pour sa virtuosité. Elle joue en Italie, en Allemagne et Autriche, en Angleterre. Elle joue à Paris, où le peintre Emilio Rizzi (it) fait son portrait[5]. À Londres, en 1911, elle rencontre Francesco Paolo Tosti avec qui elle suit des cours de chant. Elle compose des romances pour chant et guitare[6]. Pendant la Première Guerre mondiale, elle donne plus de cinq cents concerts dans les hôpitaux militaires[7].

Au début des années 1920, ses concerts présentent la chronologie de l'évolution du luth et de la guitare dans une mise en scène élaborée : elle joue en costume d'époque devant des décors évoquant différentes périodes[8].

En 1926, elle publie ll liuto e la chitarra. Ricerche storiche sulla loro origine e sul loro sviluppo, livre immédiatement loué par les spécialistes, tel que le musicologue français Lionel de La Laurencie, qui écrit que cet ouvrage de « Mlle M.-R. Brondi, l’excellente luthiste et guitariste italienne » présente « un travail d’organographie, qui clarifie singulièrement le problème si complexe des origines et de l’évolution du luth et de la guitare. »[9]. Le livre est reconnu comme d'importance primordiale dans la renaissance de la popularité de ces instruments, et est réédité plusieurs fois (1979, 2008). De grands guitaristes du XXe siècle, comme Julian Bream, mentionnent son rôle et son influence sur leur formation[10],[11].

La même année, elle épouse Carmelo Arnone à Rome[12]. Après la naissance de sa fille Maria Pia, Maria Rita Brondi se produit moins en public mais reste active dans le milieu de la guitare classique. Elle écrit des articles pour de nombreuses revues et rédige pour l'encyclopédie Treccani les articles sur la guitare (1931)[13] et sur le luth (1934)[14], signés Maria Rita Arnone Brondi.

Frappée d'une maladie incurable, Maria Rita Brondi meurt en 1941. Elle est enterrée au cimetière du Verano.

Publication modifier

  • ll liuto e la chitarra. Ricerche storiche sulla loro origine e sul loro sviluppo, Bocca Editori, Torino (1926)

Notes et références modifier

  1. Mazzoli, p. 322.
  2. Emilio Pujol, Tárrega, Ensayo biográfico, Artes Gráficas Soler, Valence, 1978.
  3. (en) « Women in Classical Guitar », sur library.csun.edu, (consulté le ).
  4. « Minuetto (a Maria Rita Brondi) | Music for Classical Guitar », sur guitarmusic.info (consulté le ).
  5. (it) Carla Costa, « LA CHITARRA NELL’ARTE FIGURATIVA ITALIANA DEL NOVECENTO », sur chitarrainitalia.it, (consulté le ).
  6. (it) Alberto De Angelis, L'italia musicale d'oggi - Dizionario dei musicisti, , 557 p..
  7. Mazzoli, p. 323.
  8. Mazzoli, p. 336.
  9. Lionel de La Laurencie, « Maria-Rita Brondi, Il liuto e la chitarra, ricerche storiche sulla loro origine e sul loro sviluppo », Revue de Musicologie, vol. 8, no 21,‎ , p. 51-52 (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) Allan Kozinn, « MUSIC; JULIAN BREAM SETS OFF IN A NEW (OLD) DIRECTION », New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Maria Rita Brondi - Carrera, Biografía | KripKit », sur kripkit.com (consulté le ).
  12. Avis de décès, périodique Il Plettro, juillet-août 1941, p.5, [1].
  13. Article sur la guitare dans l'encyclopédie Treccani [2]
  14. Article sur le luth dans l'encyclopédie Treccani [3]

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (it) Maria Rita Brondi, Il liuto e la chitarra. Ricerche storiche sulla loro origine e sul loro sviluppo, Turin, Bocca, (ISBN 9788827120859).
  • (it) Maurizio Mazzoli, « Maria Rita Brondi, », dans Simona Boni (dor.), Romolo Ferrari e la chitarra in Italia nella prima metà del Novecento, Mucchi, (ISBN 9788870005141, lire en ligne), p. 321-336.  .

Annexes modifier

Liens externes modifier