Manou Gallo

musicienne ivoirienne
Manou Gallo
Description de l'image ManouGallo 070204.jpg.
Informations générales
Activité principale Bassiste
Labels Zig Zag World / Igloo Mondo

Manou Gallo né le est une bassiste ivoirienne originaire de Divo, une localité centre-ouest de la Côte d'Ivoire.

Biographie modifier

Élevée et soutenue, dans ses débuts par sa grand-mère, Manou est plutôt du genre autonome. En 1984, alors qu'elle a 12 ans, elle participe à son premier spectacle au sein du groupe Woya[1], à l'initiatice de Marcellin Yacé[2]. C'est aussi la première fois qu'elle quitte sa ville natale[3]. Le spectacle qui a été monté avec d'autres enfants de la petite ville s'inspire de son histoire : il raconte la vie de cette petite sorcière qui reçoit le pouvoir de jouer du tambour. La pièce fait un véritable tabac. Woya devient célèbre dans toute l'Afrique de l'Ouest. De 1985 à 1989, le groupe fait de nombreuses tournées au Burkina Faso, Mali, Togo, Bénin) et enregistre quatre albums.

Et pendant ce temps, Manou emmagasine les expériences. Quand le groupe Woya est dissout, la jeune fille suit Marcellin Yacé à Abidjan. Il la prend sous son aile, lui offre sa première basse, l'initie aux prises de sons dans son studio pendant trois ans. De 1993 à 1996, Marcelin l'envoie parfaire ses connaissances artistiques au village panafricain de Ki-Yi-Mbock, où elle intègre la troupe de théâtre, s'initie à la danse et participe à l'enregistrement d'un nouveau disque produit par Ray Lema. En 1992, lors du MASA à Abidjan, un marché international qui a pour but de présenter des créations artistiques en provenance de toute l'Afrique, Manou rencontre Michel De Bock, tour manager et éclairagiste du groupe Zap Mama. Ils se revoient plusieurs fois au village Ki-Yi et le courant passe.

Le courant passe à tel point que lorsque Michel De Bock apprend que Marie Daulne, leader des Zap Mama, recherche un bassiste pour son groupe, il pense directement à la jeune ivoirienne et la fait venir en Belgique[2]. Manou Gallo débarque le .

Depuis six ans, Manou Gallo est de toutes les tournées, parcourant le monde pour jouer la musique des Zap. En 1999, elle rejoint, pour quelques concerts, les Tambours de Brazza, où elle est la seule fille. « Ici, en Europe, j'ai appris l'ouverture, les mélanges de cultures et de musiques ». Basée à Bruxelles, elle aime la diversité de cette ville métissée. Mais, tout au fond d'elle, Manou a toujours une petite musique dans la tête, venue en direct de Divo. « Quand je rentre au pays, je retrouve les couleurs des sons et des rythmes qui m'ont bercée durant toute mon enfance ». C'est sans doute ce qui l'a poussée à écrire ses propres textes, mêlant français, anglais et langue dida pour dire les choses comme elles viennent, pour s'insurger ou encore pour garder présente à l’esprit la flamme de Marcelin Yacé, celui qui l'a menée jusqu'ici. Ces textes, elle les décline sur une musique qui l'habite depuis toujours, mais à laquelle elle a rajouté les influences récoltées tout au long du chemin.

Pour donner forme à sa musique, Manou franchit un nouveau pas en 2001, en créant son propre groupe, avec des amis musiciens, un peu comme elle rassemblait, petite, ses copines et distribuait les rôles lors de ces concerts improvisés dans les cours de sa ville natale. Et aujourd’hui, en compagnie de son groupe Le Djiboi, Manou a bien l'intention de répandre sur les ondes la musique de Divo. Son premier disque, Dida, est sorti sur le label IglooMondo en 2005, suivi de Manou Gallo en 2007.

Manou interprète ses compositions en langue dida[2], en anglais et en français. Le timbre de la voix de Manou Gallo et ses paroles produisent une musique chaude, suscitant de l'émotion.

Elle a été nommée dans la catégorie Meilleure Artiste Africaine de la Diaspora aux TAMANI / Trophées de la Musique du Mali.

On la retrouve régulièrement en compagnie de Manu Dibango (Roubaix 2019[4], Jazz à Vienne) jusqu'à la disparition de celui-ci.

Elle participe au concert hommage rendu à Manu Dibango le 2 septembre 2021 en direct de la Grande salle de la Philharmonie[5].

Discographie modifier

  • Dida, album produit en 2003
  1. Iniyi
  2. Maisha
  3. Galere
  4. Tshitshe
  5. Amagnany
  6. Gou
  7. Poupouyanssia
  8. Tout Brule
  9. Nayouwy
  10. Dida
  11. I.o.a.
  • Manou Gallo , album produit en 2006
  1. Abj-Bxl
  2. Chanter L'Amour
  3. Denisihe
  4. Frères
  5. Terre
  6. Stars
  7. Woyaklolo
  8. Apohayo
  9. Wiyo
  10. Adoo
  11. Hommage
  12. Pôlyne
  • Lowlin , album produit en 2010
  1. Nanan Intro
  2. Nanan
  3. Gla
  4. Nalingiyo
  5. Desert
  6. Lowlin
  7. Blouz
  8. Kapia
  9. If You Need Some Time
  10. Pipol
  11. Espoir
  12. Nzambe
  13. Woya
  14. Kartier
  15. Evadé
  • Afro Groove Queen, album produit en 2018[6]

Notes et références modifier

  1. Louise Hermant, « Manou Gallo : "En tant que femme instrumentiste, il faut faire le double du travail d’un homme" », RTBF,‎
  2. a b et c Patrick Labesse, « Manou Gallo, une bassiste habitée par le rythme », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. « Manou Gallo », http://www.bluesweb.com (consulté le )
  4. « Manu Dibango + Manou Gallo au Colisée de Roubaix (Tourcoing Jazz Festival 2019) », sur cacestculte.com (consulté le )
  5. Philharmonie de Paris, « Vidéo : suivez le concert hommage à Manu Dibango en direct puis en différé », sur jazzalavillette.com (consulté le )
  6. Patrick Labesse, « Le festival Au fil des voix, militant pour la diversité culturelle, s’installe à la Goutte-d’Or », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Liens externes modifier