Mabel Elwes
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
CambridgeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Conjoint
George Sarton (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant

Mabel Eleanor Elwes (Thornton Heath, - Cambridge, Massachusetts, ), aussi connue sous le nom de Mabel Eleanor Sarton, était une artiste qui s'est consacrée à divers domaines artistiques. Son mari George Sarton (1884-1956) était un historien des sciences belgo-américain et leur fille May Sarton (1912-1995) était poète, romancière et autobiographe.

Biographie modifier

Mabel Elwes est la fille de Richard Gervase Elwes (1841-1906), un ingénieur en structure britannique, et d'Eleanor Cole (1848-1939). Elle a un frère aîné, Hugh Geoffrey Elwes (1877- ?)[1]. La famille avait une vision progressiste de la vie et était notamment membre de la South Place Ethical Society, une organisation prônant la libre pensée. On ne sait que peu de choses sur l'enfance et la jeunesse d'Elwes. Le travail de son père l'amène à être affecté à l'étranger à plusieurs reprises, et Mabel Elwes ne jouit que de peu de stabilité pendant son enfance.

Cela change en 1894. Elwes suit des cours à la Kensington High School, une école secondaire pour filles fondée par la Girl's Public Day School Company. Après ces études, en automne 1896, Elwes se rend à Gand, et plus précisément à l'Institut Charles de Kerchove[2]. Elwes combine probablement ses cours à l'Institut de Kerchove avec des études à la Blackheath School of Arts, où elle est initiée à l'art des miniatures. Néanmoins, à partir de 1904, Elwes décide de résider principalement en Belgique. De plus, elle est adoptée la même année par le couple Dangotte, Adolphe Dangotte (1858-1942) et Léopoldine Coppieters (1860-1912)[3].

En 1905, Mabel Elwes et Céline Dangotte, la fille des Dangotte, décident de rejoindre les “Flinken”, un groupe de femmes socialement engagées. Elles se rassemblaient régulièrement pour discuter de questions de société ainsi que pour se motiver les unes les autres lors de leurs sessions d'étude autonome[4]. Peu de temps après, le groupe rejoint la société masculine “Reiner Leven” fondée par George Sarton. Entre ce dernier et Elwes, une amitié se développe, une amitié qui plus tard mènera à leur mariage.

Entre 1905 et 1908, elle est inscrite à l'Académie de Gand[5]. Avec Cécile Boonans (1882-1957) et Madeleine van Thorenburg (1880-1961), Mabel Elwes est l'une des premières femmes admises dans l’atelier de peinture de Jean Delvin (1853-1922). À l'automne 1908, Elwes part pour Zurich, où elle étudie à la Kunstgewerbeschule. C'est là qu'elle se forme au métier de relieur, sous la tutelle de l'artiste Julius de Praetere (1879-1947).

Le 11 juin 1911, Mabel épouse George Sarton. Ensemble, ils achètent une maison à Wondelgem, où leur fille May Sarton naît le 3 mai 1913. En raison de la Première Guerre mondiale, la famille déménage aux États-Unis en 1915. C'est là qu'Elwes fonde deux entreprises où ses modèles de broderie et de meubles sont vendus. Elle enseigne également dans plusieurs écoles, dont la Winsor School de Boston[6].

Bien qu'Elwes retourne en Belgique et en Angleterre à plusieurs reprises, elle s'installe définitivement à Cambridge, aux États-Unis, avec son mari et sa fille jusqu'à sa mort en 1950.

Travail modifier

L'ensemble des œuvres de Mabel Elwes comprend pas moins de neuf médiums différents. Les premières années de sa carrière sont essentiellement consacrées aux beaux-arts, à savoir des miniatures, des aquarelles, des dessins au fusain et aux pastels.

Ce n'est qu'après ses études à la Kunstgewerbeschule qu'Elwes se tourne vers les arts appliqués. Elle suit une formation de reliure, mais se concentre finalement sur la conception de broderies et de meubles. Elle crée principalement des robes, des sacs à main, des taies d'oreiller et des rideaux brodés. Les motifs floraux et végétaux abstraits (fleurs, feuilles, oiseaux, papillons, etc.) sont souvent limités en nombre et sont parfois combinés à des figures géométriques. Une source d'inspiration évidente pour Elwes était le style de Glasgow et en particulier les créations de l'Écossais Charles Rennie Mackintosh (1868-1928). L'œuvre d'Elwes se situe à la limite entre un style plus floral et un style plus géométrique.

En 1911, Elwes est officiellement nommée dans l'entreprise de décoration intérieure de sa mère adoptive, Léopoldine Coppieters. Après la mort de celle-ci en 1912, sa fille Céline Dangotte reprend l'entreprise sous le nom de L'Art Décoratif Céline Dangotte (AD/CD). Elwes continuera probablement à dessiner pour cette entreprise jusque tard dans sa vie.

Expositions modifier

À partir de 1903, Elwes participe à plusieurs expositions. Il s'agit notamment d'expositions d'associations artistiques belges (par exemple, le Cercle artistique et littéraire et l'Association artistique), ainsi que des salons triennaux et des expositions universelles.

Elwes expose également à plusieurs reprises en collaboration avec AD/CD. Dans ce cadre-là, elle crée avec Albert Van Huffel un stand pour la section des arts décoratifs du Salon triennal à Bruxelles en 1914.

Lectures supplémentaires modifier

  • Karel Blondeel, Jan Art, Vrouwelijke schilders in Gent (1880-1914), Licentiaatsverhandeling, Universiteit Gent, 2003.
  • Lewis Pyenson, The passion of George Sarton: a modern marriage and its discipline, Philadelphie : American Philosophical Society, 2007.
  • May Sarton, A world of light: portraits and celebrations, New York : Norton & Company, 1989.

Références modifier

  1. (en) Lewis Pyenson, The passion of George Sarton: a modern marriage and its discipline, Philadelphia, American Philosophical Society, , p. 3
  2. Dans son autobiographie, Céline Dangotte consacre beaucoup d'attention à Mabel Elwes. Céline Dangotte, A l'étranger et conséquences gantoises, texte non publié, Archive de la ville de Bruxelles: Fonds Maison Dangotte
  3. Lewis Pyenson, The passion of George Sarton, p. 151
  4. (nl) Julie Carlier en Christophe Verbruggen, « ’Wat zullen de kinderen lezen?’ Een sociaalkritische en feministische invulling van goede kinderliteratuur », Brood en Rozen 16,‎ , p. 7
  5. Archives de la ville de Gand: Académie des beaux-arts
  6. (en) May Sarton, A world of light: portraits and celebrations, New York, Norton & Company, , p. 61