Maître Fazun

moine bouddhiste gelugpa

Maître Fazhun (chinois : 释法尊 ; pinyin : shì fǎzūn ; tibétain : བློ་བཟང་ཆོ་འཕགས, Wylie : blo bzang cho 'phags, THL : Lobsang Chöpak), né le et décédé le , est un moine bouddhiste chinois de l'école Gelug qui a contribué de manière prépondérante à la diffusion du bouddhisme tibétain depuis le Tibet aux communautés hans lors de la République de Chine (1912-1949), en raison de barrières entretenus par les Qing tombées pendant la République et de l'intérêt croissant des Han[1]. Ils sont, avec Nenghai lama (释能海/能海剌麻, les deux principaux protagoniste du renouveau du bouddhisme ésotérique en Chine (密教復興運動, mìjiāo fùxīng yùndòng, « mouvement de renaissance du bouddhisme ésotérique »)[2].

Biographie modifier

Fazun est né en 1902 dans une famille pauvre du Hebei. Dans l'incapacité de poursuivre ses études, il doit travailler en 1919 comme apprenti chez un savetier. En 1920, il s'enfuit du magasin pour rejoindre les mont Wutai où il prend ses vœux au temple Xiantong. La même année, il assiste aux enseignements de Dayong. En 1921, Fazun et Dayong se rendent à Pékin assister aux enseignement de Taixu au temple Guangji. Fazun reçoit l’ordination complète de Daojie au temple Fayuan, centre de l'école du vinaya, et part étudier auprès de ce maître le vinaya au temple Longchang à Nankin. À l'automne 1922, il fait partie de la première promotion de l'Institut d'études bouddhiques de Wuchang fondé par Taixu[3].

Fazun avait étudié le programme d'études en geshe au collège Loseling du monastère de Drepung, près de Lhassa. Il a peut-être également obtenu le diplôme universitaire de geshe.

Le 13e dalaï-lama encouragea Fazun à enseigner en Chine la synthèse de Tsongkhapa sur les enseignements bouddhistes[4].

En 1966, durant la révolution culturelle, il est accusé d'anticommunisme et envoyé dans un camp de travail jusqu'à sa libération en 1972[4].

Il décède en . Ses cendres sont aujourd'hui située dans une stüpa du temple Guangsong (zh) du mont Wutai, qui possède également un mémorial qui lui est dédié[5].

Annexes modifier

Notes et références modifier

  1. (Orzech, Sørenson et Payne 2010, p. 569) « The growth of interest among the Han Chinese during the Republican period was likely stimulated by the collapse of the political barriers to movement between Tibet and China that were in place during the Qing. »
  2. (Orzech, Sørenson et Payne 2010, p. 569) « Nenghai Lama and Master Fazun were the principle figures in the modern Chinese Tantric Buddhist Revival Movement (Mijiao fuxing yundong 密教復興運動). »
  3. (Wang-Toutain 2000)
  4. a et b Robert E. Buswell Jr., Donald S. Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, p. 301-302
  5. (zh) 隆群, « 广宗寺 », sur 五台山佛教,‎

Bibliographie modifier

  • (en) Charles D. Orzech (dir.), Henrik H. Sørenson et Richard K. Payne, Esoteric Buddhism and the Tantras in East Asia, Leiden, Brill, coll. « Handbook of Oriental Studies » (no 24), , 1223 p. (ISBN 978-90-04-18491-6, lire en ligne)
  • Françoise Wang-Toutain, « Quand les maîtres chinois s'éveillent au bouddhisme tibétain. Fazun : le Xuanzang des temps modernes », Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, vol. 87, no 2,‎ , p. 707-727 (lire en ligne)

Articles connexes modifier

  • Shi Nenghai (释能海 ou Nenghai lama 能海剌麻, 1886–1967)

Liens externes modifier