La démoustication désigne une stratégie visant à éliminer des moustiques qui piquent l'Homme ou les animaux. C'est une des formes de désinsectisation.

En Syrie, le 11 mai 1942, un militaire britannique pulvérise une mare avec du vert de Paris (acéto-arsénite de cuivre) pour y tuer larves et pupes de moustiques et ainsi prévenir le risque paludéen.
En Syrie, le , un militaire britannique pulvérise une mare avec du vert de Paris (acéto-arsénite de cuivre) pour y tuer larves et pupes de moustiques et ainsi prévenir le risque paludéen.

Modalité de la démoustication modifier

 
Récipient contenant du cyanure utilisé comme produit anti moustique pendant la Première Guerre mondiale, vaporisé par la chaleur entretenue par une ampoule électrique.

Cette stratégie peut par exemple s'appuyer sur :

  • la dispersion, éventuellement aérienne, de produits chimiques insecticides ou de biopesticides (avec le risque d'empoisonner des espèces non-cibles, voire certains prédateurs naturels des moustiques), et avec le risque de favoriser l'apparition de phénomènes de résistances aux insecticides ;
  • l'introduction et la protection de prédateurs des moustiques (chiroptères, oiseaux insectivores, poissons insectivores dont Gambusia affinis[1]) ;
  • la suppression d'habitats vitaux ou important pour ces espèces (gîtes larvaires en particulier) ;
  • la destruction des zones humides (dulcaquicoles, passagèrement saumâtres ou de mangroves) par le drainage et/ou le remblai (autrefois souvent pratiquée) ; c'est une stratégie qui s'est avérée parfois inefficace, et généralement très destructrice de biodiversité et de services écosystémiques.

Alternatives modifier

Des recherches récentes laissent penser qu'il serait peut être possible de protéger les habitations ou certains lieux par diverses alternatives :

  • en diffusant des molécules capables d'inhiber la capacité du moustique à détecter ses proies[2],
  • en imitant des odeurs qui l'attirent, de manière à l'attirer dans des pièges[2] (de type "Smart Bam[3]", émettant du CO2 et de l'octénol, testés en Camargue d’avril à [4] avec une diminution du nombre moyen de tentatives de piqûres/10 min de 13,7 à 4,15 au Sambuc)[5].
  • en le rendant « aveugle » aux odeurs (traces d'ecténol et/ou de CO2[2]) grâce à certaines molécules diffusées dans son environnement.

Reste à vérifier que ces molécules ne posent pas de problèmes sanitaires et environnementaux.

Objectifs modifier

 
Borne anti-moustique (France, 2021).

Il s'agit généralement de mesures de prévention visant à éviter ou ralentir la propagation de maladies telles que le paludisme, la dengue ou le chikungunya.

Acteurs modifier

Les acteurs de la démoustication peuvent être publics ou privés. Par exemple, en France, certaines collectivités publiques s’appuient sur l'Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen.

Impacts écologiques et halieutiques modifier

Notes et références modifier

  1. H. Drardja-Beldi (1993) Contribution à l'étude de Gambusia affinis (Téléostéen, Poeciliidae), poisson prédateur des larves de moustiques, croissance des alevins, étude du cycle sexuel et corrélations métaboliques, thèse de doctorat, université d'Annaba, Algérie.
  2. a b et c Stephanie Lynn Turner, Nan Li, Tom Guda, John Githure, Ring T. Cardé, Anandasankar Ray (2011) « Ultra-prolonged activation of CO2-sensing neurons disorients mosquitoes » Nature 2011;474(7349):87 DOI 10.1038/nature10081
  3. « Borne anti moustique - le concept », sur qista.com
  4. Brigitte Poulin, Rapport intermédiaire sur le suivi scientifique annuel mené en 2017 en parallèle aux opérations de démoustication au Bti sur le périmètre du Parc naturel régional de Camargue
  5. Brigitte Poulin (é016) Rapport intermédiaire sur le suivi scientifique annuel mené en 2016 en parallèle aux opérations de démoustication au Bti sur le périmètre du Parc naturel régional de Camargue | Rapport présenté au Parc naturel régional de Camargue 1er Décembre 2016

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier