Localité communautaire

type de localité en Israël et en Cisjordanie occupée

Une localité communautaire, en hébreu : יישוב קהילתי / Yishuv Kehilati, est un type de ville ou de village en Israël et en Cisjordanie occupée. Dans une ville ordinaire, n'importe qui peut acheter une propriété, mais dans une localité communautaire, les résidents du village sont organisés en coopérative et ont le pouvoir d'approuver ou de s'opposer à la vente d'une maison ou d'un commerce à n'importe quel acheteur. Les résidents d'une localité communautaire peuvent avoir une idéologie commune, une perspective religieuse ou un mode de vie particulier qu'ils souhaitent perpétuer en n'acceptant que des personnes partageant les mêmes idées. Par exemple, une localité communautaire à vocation familiale qui souhaite éviter de devenir une communauté de retraités peut choisir de n'accepter comme nouveaux résidents que de jeunes couples mariés.

Vue d'Eshhar (en), une localité communautaire du nord d'Israël.

Différent du village de développement israélien traditionnel, du type kibboutz et moshav, la localité communautaire est apparue dans les années 1970 comme un mouvement non politique en faveur de nouvelles implantations urbaines en Israël[1], mais elle a essentiellement pris forme en tant que nouvelle typologie de colonisation de la Cisjordanie et de la Galilée dans le cadre de l'objectif d'instauration d'un « équilibre démographique » entre les Juifs et les Arabes[2]. Dans la pratique, cela signifie l'implantation de colonies exclusivement juives, qui ont le droit de refuser aux Arabes de s'y installer. Les tribunaux israéliens approuvent également cette politique dans leurs décisions. La loi interdit explicitement la discrimination à l'encontre des membres d'autres groupes sociaux, mais elle autorise les comités d'admission à rejeter les candidats pour des motifs aussi vagues que« l'inadaptation à la vie sociale de la communauté » ou à son « tissu socioculturel » ou encore aux « caractéristiques uniques de la communauté telles que définies dans ses statuts »[3]. Les organisations de défense des droits de l'homme affirment que la loi pourrait encore permettre aux communautés de discriminer des individus sur la base de facteurs tels que l'orientation sexuelle, le handicap ou l'appartenance ethnique, ce qui contreviendrait aux normes juridiques israéliennes et internationales en matière de lutte contre la discrimination[3].

En 2013, il y existait 118 localités communautaires pour une population totale de 84 800 habitants[4].

Notes et références

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  1. (en) Aharon Kellerman, Society and Settlement: Jewish Land of Israel in the Twentieth Century, State University of New York Press, , 321 p. (ISBN 978-1-4384-0864-4, lire en ligne), p. 97.
  2. (en) Eyal Weizman, Hollow Land : Israel's Architecture of Occupation, Verso Books, , 318 p. (ISBN 978-1-8446-7868-6, lire en ligne), p. 125.
  3. a et b (en) Revital Hovel et Jack Khoury, « High Court Upholds Residential Screening Law, Enabling Jewish Villages to Keep Arabs Out », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) « Localities and population, by type of localitiy and population group » [PDF], sur le site cbs.gov.il [lien archivé] (consulté le ).