Liang Kai

peintre chinois

Liáng Kǎi (chinois : 梁楷) (fin du XIIe siècle-début XIIIe siècle) est un peintre chinois, également connu sous le surnom de Liang le fou. Il est né dans la province du Shandong et a travaillé à Lin An (aujourd'hui Hangzhou). Il aurait étudié avec le maître Jia Shigu.

Liang Kai
Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
梁楷Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Œuvres principales
Li Bo en promenade (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Lǐ Bái (Li Po) disant un poème, attribué à Liáng Kǎi, 81,1 × 30,5 cm. Tokyo, National Museum.

Il vécut, en tant que peintre, comme le peintre Mu Qi, entre la Cour et l'un des monastères bouddhiques, du bouddhisme chan, sur le pourtour du lac de l'Ouest, au cours des dernières années de la dynastie Song et des premières années de la dynastie Yuan. L'œuvre poétique et la peinture de Su Shi (Su Dongpo) comme celle de Mi Fu furent, pour lui comme pour nombre de peintres lettrés, des références essentielles [1]. Lorsqu'il se fut retiré dans ce monastère il rechercha ouvertement l'inspiration créatrice dans l'alcool[2], suivant en cela une tradition bien établie chez les lettrés. Parmi les quelques œuvres qui lui sont attribuées aujourd'hui « certaines furent réalisées pour la cour impériale dans un style qui suggérait l'essence du bouddhisme libre d'entraves ; d'autres furent exécutées dans le style (...) « simple ligne », (...) dérivé de Li Gonglin ; d'autres dans le style abrégé, sommaire que les peintres bouddhiques doivent avoir revendiqué comme le leur » [3]. Il semblerait que cette peinture chan tend à mettre en avant les valeurs spirituelles de l'image par des procédés formels. Ce qui la rapprocherait, en termes de démarche, de la peinture de paysage, chez les peintres lettrés, qui vise à l'expression des idées par des effets de style et par des choix formels en parfait accord avec leur démarche spirituelle[4].


Peintures attribuées

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Shâkyamuni sortant des montagnes a été peint pour la cour dans le style ancien de Wu Daozi (des Tang), mais détaché de tout académisme. Il a réussi à communiquer à la fois la fatigue dont sort le Bouddha, après une longue méditation, mais aussi son invincible force intérieure par le choix du cadrage, sous cette puissante ligne oblique. Selon l'inscription, cette peinture a été réalisée sous les yeux de l'empereur. Peu de temps après Liang Kai démissionnait de l'académie, un fait sans équivalent (et inexpliqué) dans l'histoire de l'académie. Les académiciens peignaient depuis longtemps les thèmes du bouddhisme chan et ils continuèrent ensuite[5].

Il appliqua sa « manière abrégée » à la peinture de personnages. Dans son portrait imaginaire de Li Bai (701-762), « Un dessin extrêmement simple, et trompeur par là-même — une douzaine de traits pour la tête et à peu près autant pour le reste —, rend admirablement le frémissement intérieur du poète. »[6]. Cette manière témoigne de l'intérêt de Liang Kai pour la peinture de Su Shi, inspirée tant par le taoïsme que par le bouddhisme chan.

Un immortel, à l'encre éclaboussée (Pomo xianren) : un « Immortel », selon les codes de la tradition du taoïsme, est évoqué dans son style libre le plus poussé, jouant de la vitesse et de l'extrême économie de moyens. Liang Kai se conforme, ce faisant, à l'esthétique dite de la « retenue » (hanxu), qui exige des lettrés, peintres amateurs, qu'ils se détournent radicalement des procédés employés par les peintres professionnels[7]. « Le peintre amateur use du seul trait calligraphique, de l'« encre éclaboussée » ; seule cette dernière technique est apte à transcrire le sens des choses. »[8]


  • Le sixième patriarche déchirant un sutra. Rouleau vertical, encre sur papier[9]. Collection de Mitsui Takanaru, Tokyo
  • Le sixième patriarche coupant un bambou. Rouleau vertical, encre sur papier[10]. Musée National, Tokyo

Notes et références

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  1. Pierre Ryckmans : article Liang Kai et Muqi, in Dictionnaire de la civilisation chinoise, Encyclopædia Universalis, (éditions Albin Michel 1998, préface de Jacques Gernet, 1 vol. 923 p. ), (ISBN 2-226-10092-X), p. 424
  2. Chang Lin-Sheng, Jean-Paul Desrosches, Hui Chung Tsao, Hélène Chollet, Pierre Baptiste, François Cheng, Simon Leys, Jacques Giès, Trésors du Musée national du Palais, Taipei. Mémoire d'Empire Galeries Nationales du Grand Palais, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, Paris, 1998-1999 (ISBN 2711836517), p. 307
  3. Richard M. Barnhart, Trois Mille Ans de peinture chinoise, Éditions Philippe Piquier, Arles, 2003, (ISBN 2877306674) p. 133 sq.
  4. Art chinois: Les Song.
  5. Arts de la Chine. Peinture - Calligraphie - Estampages - Estampes, par Werner Speiser, Roger Goepper et Jean Fribourg. 360 pages. Office du Livre, Fribourg 1964, réédition 1973. Page 94.
  6. James Cahill, La Peinture chinoise, Skira, Genève, 1977, p. 98.
  7. Art chinois : Les peintres  ; Art chinois : Art et bouddhisme en Chine.
  8. Danielle Elisseeff, Histoire de l'art. La Chine. Des Song à la fin de l'Empire, École du Louvre, Réunion des Musées Nationaux, Paris, 2010, (ISBN 9782711855209), p. 119.
  9. Un détail est reproduit dans : Florence Hu-Sterk, La Beauté autrement. Introduction à l'esthétique chinoise, vol. 1, Paris, Editions You Feng, , 406 p. (ISBN 2-07-070746-6), page 51.
  10. Reproduit dans : Florence Hu-Sterk, La Beauté autrement. Introduction à l'esthétique chinoise, vol. 1, Paris, Editions You Feng, , 406 p. (ISBN 2-07-070746-6), page 54.

Liens externes

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  • (en) tnm.jp Tokyo, National Museum, page Liang Kai, Shâkyamuni sortant des montagnes et Dans un paysage enneigé
  • (fr) npm.gov.tw Musée national du palais, National Palace Museum, Taipei. Ancient chinese art.

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