Les Soldats du droit

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L'organisation Jund al-Haqq (« Les Soldats du droit ») a revendiqué en 1988 et 1989 depuis Beyrouth un enlèvement près de Saïda (Liban) et quatre assassinats à Bruxelles et à Bangkok, ainsi qu'une tentative d'assassinat à Karachi. La nature exacte de ce groupe n'a jamais pu être clairement établie, ni même la réalité de son existence. À l'époque, ses actions ont été imputées au Fatah-Conseil révolutionnaire du palestinien Abou Nidal. Début 2008, les trois assassinats commis à Bruxelles qu'elle avait revendiqués en 1989 ont été attribués à un « réseau Belliraj », du nom d'Abdelkader Belliraj, dont les aveux sont toutefois entachés de suspicion parce qu'obtenus par les autorités marocaines sous la torture.

Chronologie des revendications au nom des « Soldats du droit » modifier

  •  : revendication à Beyrouth par « Les Soldats du droit », une dénomination à l'époque totalement inconnue, de l'enlèvement, perpétré le au Liban-Sud, près du camp palestinien de Rachidyé, du médecin belge Jan Cools, qui travaillait pour le N.O.R.W.A.C., une organisation humanitaire médicale norvégienne; dans le communiqué, ce militant de « Médecine pour le peuple » et du Parti du travail de Belgique (marxiste-léniniste de tendance maoïste) est accusé d'avoir été engagé par « des services secrets occidentaux et le Mossad israélien », après son service militaire dans l'armée belge, puis d'avoir rejoint, « sur instructions » de ces services secrets les « Médecins pour le tiers monde », puis une « association médicale financée par les incroyants de la péninsule Arabique, la dynastie des Saoud, ennemie de l'Islam et des musulmans, serviteur des Américains et des juifs »; le , le Fatah-Conseil révolutionnaire d'Abou Nidal, avait affirmé que le Dr Cools « était aux mains d'une partie libanaise qui poursuit son interrogatoire »[1]
  •  : revendication d'un attentat à Karachi, où le diplomate séoudien Hassan Ali al-Amri est grièvement blessé[2]; selon la Fondation pour la démocratie en Iran, ce diplomate aurait en fait été un agent de renseignements séoudien, et l'auteur des faits, un tueur à gages turc, aurait avoué lors de son arrestation en avoir agi pour compte de l'Iran[3]
  •  : revendication à Beyrouth de l'assassinat d'un diplomate séoudien à Bangkok, commis la veille, celui-ci étant accusé d'avoir servi les « hérétiques » au pouvoir à Ryad[2]
  •  : revendication à Beyrouth de l'assassinat deux jours plus tôt à Bruxelles de l'Imam Abdullah al-Ahdal et du bibliothécaire de la Grande mosquée du Cinquantenaire (Centre islamique et culturel de Belgique, dépendant de la Ligue islamique mondiale basée en Arabie séoudite), le communiqué mentionne que « Notre organisation, qui a foi en la nécessité de remplir ses devoirs islamiques et d'élargir le cercle du Jihad pour poursuivre les ennemis de Dieu et de l'Islam où qu'ils se trouvent, annonce sa responsabilité dans l'exécution de la sentence de Dieu contre les deux traîtres Abdallah al-Ahdal et Salem al-Buhairi »[4]
  •  : revendication à Beyrouth de l'assassinat à Bruxelles du Dr. Joseph Wybran, président du Comité de coordination des organisations juives de Belgique[5]

Dossier corrélé modifier

Un autre assassinat perpétré le à Bruxelles, celui du chauffeur égyptien de l'ambassade d'Arabie saoudite, Samir Gahez-Rasoul, a lui été revendiqué depuis Beyrouth par une autre organisation totalement inconnue, les « Frères de la Péninsule arabique » (ou « Hommes libres de la péninsule arabe »). Il pourrait toutefois s'agir de l'œuvre du même groupe, agissant pour le compte d'Abou Nidal. Cet assassinat aurait été un "dommage collatéral", l'objectif étant un diplomate séoudien, c'est du moins ce qu'Abdelkader Belliraj aurait déclaré en au cours des interrogatoires[6]


Sources modifier