Le Régiment de Sambre-et-Meuse

Chant patriotique et marche militaire

Le Régiment de Sambre-et-Meuse est un chant patriotique français composé en 1870 par Robert Planquette et arrangé en marche militaire par François-Joseph Rauski[1]. Les paroles sont de Paul Cézano; selon Eugène Baillet, c'est le pseudonyme de Guy de Binos, un poète Parnassien[2].

Le Régiment de Sambre-et-Meuse
Image illustrative de l’article Le Régiment de Sambre-et-Meuse
Partition du chant patriotique Le Régiment de Sambre-et-Meuse

Hymne national de Drapeau de la France France
Paroles Paul Cézano;
1870
Musique Robert Planquette (arrangé par François-Joseph Rauski)
Adopté en 1870
Fichier audio
Le Régiment de Sambre-et-Meuse (Instrumentale)
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Fichiers audio
Le Régiment de Sambre et Meuse
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Enregistrement de 1905 chanté par Pierre d'Assy.
Le Régiment de Sambre et Meuse
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Enregistrement instrumental de 1910.
Le Régiment de Sambre et Meuse
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Enregistrement de 1919 chanté par Enrico Caruso.
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Origine historique modifier

Le poème patriotique a été écrit à la suite de la défaite militaire française lors de la Guerre franco-prussienne de 1870. Il évoque d'un ton martial l'armée de Sambre-et-Meuse formée à la suite de la victoire française de Fleurus en 1794 sur les Autrichiens dans ce qui est aujourd'hui la Belgique. La région où eut lieu la bataille deviendra le département de Sambre-et-Meuse, réuni à la France de 1795 à 1814.

Reprises modifier

France modifier

La marche est la musique militaire française la plus jouée après La Marseillaise et le Chant du départ, et est jouée chaque année lors du défilé du 14 juillet[3].

Belgique modifier

Le Régiment de Sambre et Meuse est souvent utilisé pour les marches des écoles militaires belges à Bruxelles (KMS) et Sint-Truiden (KSOO) en raison du lien historique de ce chant avec la Belgique. Toujours dans la partie la plus méridionale des Pays-Bas, Le Régiment de Sambre et Meuse est souvent joué, en raison du lien historique de cette région avec la France, notamment lors de marches folkloriques.

Canada: Québec modifier

Royal 22e Régiment de Québec modifier

Le Régiment de Sambre-et-Meuse a été la marche officielle du Royal 22e régiment de Québec jusqu'en 1935. Cette marche sera alors brièvement remplacée par « Le Royal 22e Régiment » composition d'O'Neill, puis vers 1939 par la chanson « Vive la canadienne », une adaptation du capitaine Bélanger d'une chanson folklorique traditionnelle, avec aussi un arrangement d'O'Neill [4].

Régiment de la Chaudière de Lévis modifier

Le Régiment de Sambre-et-Meuse est la marche régimentaire du 5e bataillon de mitrailleuses du Corps canadien de mitrailleuses à partir de 1934. L'unité fusionne avec le Régiment de Dorchester et Beauce en 1936 pour devenir le Régiment de la Chaudière. Le chant s'y maintient en tant qu'hymne non-officiel. À l'aube de l'embarquement vers le théâtre d'opérations européen, les paroles sont adaptées par Christophe Taschereau, officier du Régiment de la Chaudière. Le Sambre-et-Meuse est officiellement reconnu comme marche régimentaire le [5].

Aux États-Unis modifier

Cette marche est connue aux États Unis. Elle est jouée avant des matchs de football auxquels participe l'équipe de l'Université d'État de l'Ohio et donne lieu à une chorégraphie élaborée. Elle est souvent jouée par les fanfares des lycées du même état.

Amérique latine modifier

Le Régiment de Sambre-et-Meuse est également utilisé pour la pièce de marche du 1er régiment d'infanterie du peloton de grenadiers de l'armée chilienne. Il est repris aussi par l'Académie de l'Armée de l'Air de Bolivie.

Algérie modifier

Le chant patriotique Min Djibalina (De nos montagnes), hymne des nationalistes algériens avant même le début de la Guerre d'Algérie (1954), reprend l'air de la marche de François-Joseph Rauski.

Références culturelles modifier

Le capitaine Haddock entonne les deux premiers vers du chant dans l'album Tintin au Tibet[6].

Dans Starship Troopers de Robert Heinlein, le personnage du sergent Zim entraîne ses soldats à chanter quelques "vieilleries ... comme Le Régiment de Sambre-et-Meuse"[7].

Paroles modifier

Version originale modifier

1er couplet
Tous ces fiers enfants de la Gaule
Allaient sans trêve et sans repos
Avec leur fusil sur l'épaule
Courage au cœur et sac au dos.
La gloire était leur nourriture
Ils étaient sans pain, sans souliers
La nuit, ils couchaient sur la dure
Avec leur sac pour oreiller.

Refrain : Le régiment de Sambre et Meuse
Marchait toujours au cri de « Liberté »
Perçant la route glorieuse
Qui l'a conduit à l'immortalité.

Second couplet
Pour nous battre, ils étaient cent mille
Et à leur tête, ils avaient des rois.
Le général, vieillard débile,
Faiblit pour la première fois,
Voyant certaine la défaite,
Il réunit tous ses soldats.
Puis il fit battre la retraite
Mais eux ne l'écoutèrent pas.

(Refrain)

Troisième couplet
Le choc fut semblable à la foudre
Ce fut un combat de géants
Ivres de gloire, ivres de poudre,
Pour mourir, ils serraient les rangs
Le régiment, sous la mitraille
Était assailli de partout
Pourtant, la vivante muraille
Impassible, tenait debout

(Refrain)

Quatrième couplet
Le nombre eut raison du courage
Un soldat restait le dernier
Il se défendit avec rage
Mais bientôt fut fait prisonnier
En voyant ce héros farouche
L'ennemi pleura sur son sort
Le héros prit une cartouche
Jura puis se donna la mort

Le Régiment de Sambre et Meuse
Reçut la mort au cri de «Liberté»
Mais son histoire glorieuse
Lui donne droit à l'immortalité.

Version de Christophe Taschereau modifier

1er couplet

En pensant aux exploits des ancêtres
À nos grognards, à nos poilus (Poilus)
Le Canada tout entier peut-être
Veut que nous prouvions nos vertus.
Mais nous partirons du pied gauche,
Vers le devoir qui nous attend,
Et si la mitraille nous fauche,
Nous lui répondrons en chantant:


Refrain
Le Régiment de la Chaudière
Marche toujours au cri de liberté
Cherchant la route d'une âme fière.
Qui conduira à l'immortalité


2e couplet
En marchant dans chaque colonie,
Où l'on chante ce beau refrain
C'est comme un écho de la Patrie
Qui nous suit le long du chemin.
Le soir sous un rayon de lune,
Un canadien rêvant d'amour
Le siffle en pensant à sa brune
Pour laquelle il compte les jours.

Notes et références modifier

  1. « Le régiment de Sambre-et-Meuse - Robert Planquette (1848-1903) - Œuvre - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. Eugène Baillet, « Marche de Sambre-et-Meuse », sur data.bnf.fr, L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, (consulté le )
  3. Marc Bruno, « Un hommage à Joseph Rauski », sur Sud Ouest, (consulté le )
  4. « Musique du Royal 22e Régiment » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–.
  5. Castonguay, Jacques, 1926-, Litalien, Michel, 1964- et Canada. Forces armées canadiennes. Régiment de la Chaudière., Le Régiment de la Chaudière, 1869-2004, Le Régiment de la Chaudière, (ISBN 0660969378 et 9780660969374, OCLC 696908392, lire en ligne), Appendice L, p. 709
  6. Hergé, Les aventures de Tintin: Tintin au Tibet, Luçon, Casterman, , 62 p., p. 16
  7. (en) Robert A. Heilein, Starship troopers, Penguin, , p. 72

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