Le Portrait de Daisy Hamilton

œuvre de Charles Koechlin

La Le Portrait de Daisy Hamilton op. 140 de Charles Koechlin est une suite de 89 esquisses pour une musique de film imaginaire, composée pour deux pianos en 1934.

Le Portrait de Daisy Hamilton
op. 140
Genre Musique de film imaginaire
Nb. de mouvements 89 esquisses
Musique Charles Koechlin
Effectif Piano
Dates de composition 1934
Dédicataire Lilian Harvey
Création
50e Semaines musicales de Berlin Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Interprètes Yaara Tal et Andreas Groethuysen

Composition modifier

Charles Koechlin « goûte fort peu le cinéma muet, lui reprochant la naïveté de ses intrigues, la dénaturation des grandes œuvres littéraires, la vulgarité ou l'érotisme accrocheur de son inspiration. Seuls les films de Charlie Chaplin trouvent alors grâce à ses yeux[1] ». Les débuts du cinéma parlant, et la découverte de L'Ange bleu font évoluer son opinion[2] : le musicien devient un cinéphile convaincu, ce dont témoigne la composition de la Seven Stars' Symphony, op. 132, en 1933[3].

Cette symphonie est suivie de plusieurs compositions qui témoignent de son admiration pour l'actrice Lilian Harvey : deux recueils intitulés L'Album de Lilian, op. 139 et 149[4], et Le Portrait de Daisy Hamilton « dans un scénario qu'il a conçu pour elle, où la peur de la confrontation du rêve et de la réalité est explicite[5] ». Le « silence obstiné qui répond à l'envoi des manuscrits » laisse le compositeur « profondément meurtri[6] ». Cette déception « met un terme brutal à l'engouement de Koechlin et du septième art », dont les dernières manifestations sont les Danses pour Ginger op. 163 et l'Épitaphe de Jean Harlow, op. 164 en 1937[7].

Certaines pièces du Portrait de Daisy Hamilton et des Danses pour Ginger sont achevées pour deux pianos par le musicologue Robert Orledge[8].

Présentation modifier

Des esquisses du Portrait de Daisy Hamilton de Koechlin, cinq mouvements ont été achevés et interprétés[8] :

  1. no 15 « La Course ». Allegro vivace ;
  2. no 42 « Autour du bonhomme de neige ». Léger et gai ;
  3. no 59 « À Venise ». Andante quasi adagio ;
  4. no 27 « En auto ». Vite ;
  5. no 54 « Canon humoristique ». Allegretto vivo.

La durée d'exécution de ces pièces ne dépasse pas min[9]. La première interprétation de ces pièces a lieu le par le duo Yaara Tal et Andreas Groethuysen, à l'occasion des 50e Semaines musicales de Berlin[10].

Analyse modifier

Certaines pièces du Portrait de Daisy Hamilton renvoient à des films de Lilian Harvey : Suzanne, c'est moi ! (Rowland V. Lee, 1933), par exemple[11]. Pour d'autres pièces, Charles Koechlin s'en tient à son scénario original : la pièce À Venise porte la mention « pour le cas où le film y mènerait[12] ? »

Le caractère de la partition est contrasté, entre « À Venise, si sombre et intime, et En auto plein d'humour et de légèreté[13] ».

Bibliographie modifier

Ouvrages généraux modifier

Monographies modifier

  • Aude Caillet, Charles Koechlin : L'Art de la liberté, Anglet, Séguier, coll. « Carré Musique » (no 10), , 214 p. (ISBN 2-84049-255-5).

Notes discographiques modifier

  • (en + fr) Otfrid Nies et Yaara Tal et Andreas Groethuysen (piano), « Remarquable — La musique du français Charles Koechlin », p. 1-21, Sony 0896182106, 2001.
  • (de + fr + en) Robert Orledge, « Charles Koechlin : Un aperçu de sa vie et de son œuvre » : Musique de chambre, p. 76-91, SWR Music SWR19047CD, 2017.

Discographie modifier

  • Charles Koechlin : The music for 2 pianists (Œuvres pour piano à quatre mains et deux pianos) - Yaara Tal et Andreas Groethuysen (2001, Sony 0896182106) (OCLC 164595568)
  • Charles Koechlin : Musique de chambre, CD 3, 8 pièces (no 21, no 9, no 36, no 38, no 39, no 52, no 49, no 22 ; arr. Robert Orledge pour clarinette et piano[14]), Dirk Altmann (clarinette) et Mako Okamoto (piano), SWR Music SWR19047CD, 2017[15],[16].

Références modifier

  1. Caillet 2001, p. 142-143.
  2. Caillet 2001, p. 143.
  3. Caillet 2001, p. 145.
  4. Caillet 2001, p. 147.
  5. Caillet 2001, p. 149.
  6. Caillet 2001, p. 150.
  7. Caillet 2001, p. 151.
  8. a et b Nies 2001, p. 2.
  9. Nies 2001, p. 3.
  10. Nies 2001, p. 20.
  11. Nies 2001, p. 17.
  12. Nies 2001, p. 16.
  13. Nies 2001, p. 14.
  14. Orledge 2017, p. 84.
  15. Michel Tibbaut, « Charles Koechlin : enfin la reconnaissance, grâce au SWR de Stuttgart », sur ResMusica,
  16. Stephen Greenbank, « KOECHLIN Chamber Music SWR MUSIC SWR19047CD [SG] Classical Music Reviews », sur MusicWeb International,

Liens externes modifier