Le Petit-Maître corrigé

comédie en trois actes et en prose de Marivaux

Le Petit-Maître corrigé
Image illustrative de l’article Le Petit-Maître corrigé

Auteur Marivaux
Pays Drapeau de la France France
Genre Comédie
Éditeur Prault père
Lieu de parution Paris
Date de parution 1734
Date de création
Metteur en scène Comédiens ordinaires du roi
Lieu de création Théâtre de la rue des Fossés Saint-Germain

Le Petit-Maître corrigé est une comédie en trois actes et en prose de Marivaux représentée pour la première fois le par les Comédiens ordinaires du roi, au théâtre de la rue des Fossés Saint-Germain.

Le Petit-Maître[1] corrigé n’eut pas tout le succès qu’elle eût pu mériter. La pièce est une des rares données par Marivaux aux Comédiens-Français plutôt qu’aux Comédiens italiens. Les habitués de la Comédie-Française ont alors des préventions contre Marivaux et, bien que cette pièce bien conduite ait connu seulement deux représentations, elle continua à être jouée de temps en temps jusqu’en 1762. Elle y est reprise en 2016.

Personnages modifier

  • Le Comte, père d’Hortense.
  • La Marquise. mère de Rosimond.
  • Hortense, fille du comte.
  • Rosimond, fils de la marquise.
  • Dorimène. aventurière de petite noblesse
  • Dorante, ami de Rosimond.
  • Marton, suivante d’Hortense.
  • Frontin, valet de Rosimond.

L’intrigue modifier

Le marquis Rosimond arrive de Paris pour épouser une provinciale. Comme il ne fait qu’obéir à ses parents qui ont arrangé ce mariage, il s’informe à peine d’Hortense, sa future épouse. On lui dit qu’elle a de beaux yeux et beaucoup d’esprit, mais Rosimond, qui considère que sa fiancée doit s’estimer heureuse qu’un homme désiré de toutes les jolies femmes de Paris et qui demeure à la cour veuille bien condescendre à l’épouser, n’en a cure. Lorsqu’il se présente à Hortense, qui est assez bien disposée envers lui, il s’adresse à elle sur un ton impertinent qui la choque : après l’avoir complimentée sur ses yeux et sur ses dentelles, il achève sa tirade par : « Quand nous marions-nous ? » Hortense décide qu’elle n’épousera pas Rosimond s’il ne change de ton. Pour compliquer le tout, une certaine Dorimène, qui était en liaison avec Rosimond, décide, quant à elle, d’empêcher le mariage projeté, car elle pense qu’un jeune homme comme Rosimond ne doit pas se marier. Comme elle est quelque peu parente de la famille d’Hortense, elle se rend chez elle, accompagnée d’un certain Dorante qu’elle a rencontré en chemin. Il n’est pas décent, dit-elle, qu’un fiancé soit toujours auprès de sa fiancée. Dorante servira donc, selon ses plans, de cavalier à Hortense, tandis que Rosimond sera le sien, à elle. Dorimène accapare alors le fiancé, ne le cède à personne et, voyant que la famille veut absolument qu’il se marie, elle lui propose de l’épouser. Rosimond, qui a eu, entre-temps, l'occasion de mieux connaitre Hortense, en est, bien qu’il ne veuille l’avouer, tombé follement amoureux, et n’a nulle envie d’épouser Dorimène. Se gardant de révéler ses sentiments envers Hortense par crainte du mauvais goût, Rosimond va jusqu’à engager Dorante, qui ne demande pas mieux, à lui faire la cour. Lorsque Hortense feint de se complaire à cette inversion des rôles, Rosimond, piqué, cherche à la reconquérir, sans toutefois quitter ses allures cavalières. Lorsque Hortense se moque de lui, il est au désespoir. Après avoir lutté quelque temps encore, il finit par demander grâce et tombe aux pieds d’Hortense en la suppliant d’oublier ses folies. Dorimène réclame alors, devant tout le monde, la main de Rosimond, mais Hortense déclare qu’elle le prend pour mari, puisqu’il assure qu’il est corrigé.

Recréation en 2016 modifier

En 2016, Clément Hervieu-Léger[2] décide de recréer la pièce de Marivaux : la troisième représentation a lieu le lundi , soit près de 300 ans après les deux seules représentations données en 1734 à la Comédie-Française. Le metteur en scène explique : « Marivaux écrit la pièce pour les comédiens français. La première représentation se passe très mal, il y a une cabale, Marivaux a des ennemis, Voltaire d'un côté, Crébillon (dramaturge très connu à l'époque) de l'autre, la pièce est un échec et ne sera jouée que deux fois. [...] La pièce est d'une violence incroyable envers la société du XVIIIe siècle et l'aristocratie, on sent poindre des accents quasi révolutionnaires[3]. »

Équipe artistique modifier

Distribution modifier

Notes et références modifier

  1. Petit-maître : On appelle ainsi un jeune homme de Cour, qui se distingue par un air avantageux, par un ton décisif, par des manières libres et étourdies. (Dictionnaire de l'Académie française, 1762). Le mot, peu utilisé aujourd'hui, connut autrefois un usage suffisamment répandu pour être emprunté en espagnol et en portugais sous la forme petimetre qui désigne encore aujourd'hui un "dandy".
  2. https://www.franceinter.fr/theatre/la-comedie-francaise-en-direct-au-cinema-avec-le-petit-maitre-corrige-le-8-mars-2018
  3. AFP, « La Comédie-Française rend justice à un Marivaux oublié », sur Le Point,

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Marivaux, Le Petit-Maître corrigé, Frédéric Deloffre éd., Genève, Droz, 1955. édition fondamentale, introduction, notes et commentaires.
  • (en) Lionel Gossman, Literature and Society in the Early Enlightenment: The Case of Marivaux, MLN, Vol. 82, n° 3, French Issue, May 1967, p. 306-33.
  • (en) Robin Howells, « Structure and Meaning in the Incipit of Marivaux’s Comedies », The Modern Language Review, Vol. 86, n° 4, Oct. 1991, p. 839-51.
  • Jean Fleury, Marivaux et le marivaudage, Paris, Plon, 1881, p. 140-1.

Liens externes modifier