Le Page de madame Marlborough

(Redirigé depuis Le Page de Madame Malborough)

Le Page de madame Marlborough est une opérette en un acte, signée E. Vierne et mise en musique par Étienne Barbier.

Son attribution à Jules Verne fait toujours débat. En 2006, le chercheur Volker Dehs semblait être parvenu à en démontrer la légitimité[1], mais, la découverte d'une nécrologie sur Édouard Vierne publiée dans Le Figaro[2], par ce même chercheur, en 2019, relance le débat[3].

Résumé de l'intrigue modifier

« De la tour où souvent elle monte, Mme Malbrough[4] ne voit venir ni son époux, ni le page Isabeau, son amant, partis ensemble à la guerre. Pour lui faire prendre patience se trouve malheureusement près d'elle Coquelicot, second page non moins gentil que le premier. Cependant les débris de l'armée de Malbrough se présentent au château, mais leur chef manque. Isabeau, considérablement vieilli et engraissé, annonce à la noble dame qu'elle est veuve. Après cinq minutes consacrées à son désespoir, Mme Malbrough rassemble ses vassaux et leur annonce son intention de convoler en secondes noces avec Coquelicot ; mais, jetant sa perruque, Isabeau se fait reconnaître : c'est Malbrough lui-même[5] !... »

— L. Henry Lecomte, Histoire des théâtres de Paris.

Personnages modifier

  • M. de Marlborough, général étranger.
  • Mme de Marlborough, femme du général, 45 ans environ (travesti)[6].
  • Coquelicot, jeune villageois, 14 ou 15 ans (travesti).
  • Facteur de la poste aux lettres.
  • Albatros, médecin de M. de Marlborough.
  • Deux arquebusiers.
  • Villageois, villageoises, enfants, vieillards, etc.

Attribution modifier

Volker Dehs note tout d'abord que la pièce présente de nombreuses correspondances avec L'Auberge des Ardennes et Monsieur de Chimpanzé. Le sujet se rapproche d'ailleurs de la comédie Guerre aux tyrans. Mais surtout, le chercheur, en rappelant que le manuscrit n'est pas de la main de Verne ni d'un copiste, opte cependant pour l'attribution, par le fait que Jules Verne est clairement indiqué comme auteur dans le Catalogue des œuvres dramatiques et lyriques faisant partie de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques[7]. S'il y eut erreur, elle ne fut jamais corrigée. Ce qui est rare, dans les annales dramatiques, c'est qu'un auteur touche officiellement des recettes pour une pièce dont il ne serait pas l'auteur[8]. Et cette pièce ne préfigure-t-elle pas l'intrigue de Gil Braltar où un général comme Marlborough s'impose en se déguisant en singe.

Pourtant en 2019, le même chercheur découvre une nécrologie parue dans Le Figaro qui relance le débat. L'auteur anonyme du texte, qui semble avoir bien connu Édouard Vierne, tout en retraçant sa carrière, lui attribue deux pièces : Molière à l'Odéon et Madame Malborough[9].

Représentations modifier

L'opérette fut jouée pour la première fois le aux Folies-Nouvelles et connut un certain succès avec 73 représentations jusqu'au . Le compositeur, Frédéric-Étienne Barbier (1829-1889), fut l'auteur d'une soixantaine d'opérettes et d'opéras-comiques entre 1853 et 1880, et parmi eux d'Une Nuit à Séville, jouée au Théâtre-Lyrique en , à l'époque où Verne assumait la charge de secrétaire du théâtre[1].

Éditions modifier

Bibliographie modifier

  • Robert Pourvoyeur, Le page de Madame Malbrough, Bulletin de la Société Jules-Verne no 43, 3e trimestre 1977.
  • Volker Dehs, Le Page de Madame Malborough (1858), Bulletin de la Société Jules-Verne no 156, .
  • Volker Dehs, Une page à ajouter, un page à embaucher, Bulletin de la Société Jules-Verne no 160, .
  • Volker Dehs, Quelques compléments à la théâtrographie de Jules Verne, in Bulletin de la Société Jules Verne no 198, mai 2019, p. 19-20

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Volker Dehs, Une page à ajouter, un page à embaucher, in Bulletin de la Société Jules-Verne no 160, décembre 2006.
  2. Nécrologie anonyme, Échos, in Le Figaro no 49 du 18 février 1871, p. 2
  3. Volker Dehs, Quelques compléments à la théâtrographie de Jules Verne, in Bulletin de la Société Jules Verne no 198, mai 2019, p. 19
  4. En fait Mme Marlborough
  5. D'après L. Henry Lecomte, auteur de l'Histoire des théâtres de Paris, ouvrage consacré aux Folies-Nouvelles et paru en 1909. Page 129.
  6. Ce genre de pièce possédait un humour, constitué par le fait qu'un homme jouait un rôle de femme, et vice-versa. Mme de Marlborough était interprétée par José Dupuis, qui devait, par la suite, triompher dans les opérettes d'Offenbach, et Coquelicot par Mlle C. Jullien. Cf. Robert Pourvoyeur. Le Page de Madame Malbrough. Bulletin de la Société Jules-Verne 43. 1977. Pages 80-81.
  7. Par Amédée Guyot et Léonce Péragallo. Tome de 1863.
  8. Volker Dehs, Le Page de Madame Marlborough (1858), Bulletin de la Société Jules-Verne no 156, décembre 2005.
  9. Volker Dehs, Quelques compléments à la théâtrographie de Jules Verne, in Bulletin de la Société Jules Verne no 198, mai 2019, p. 19-20. La nécrologie est entièrement publiée dans ce numéro du BSJV.