Le Chemin de la Croix-des-âmes

Essai de Georges Bernanos

Le Chemin de la Croix-des-âmes
Auteur Georges Bernanos
Pays Drapeau de la France France
Genre Essai
Éditeur Plon
Lieu de parution Paris
Date de parution 1948
Chronologie

Le Chemin de la Croix-des-âmes est un essai publié par Georges Bernanos. Il rassemble les lettres qu'il a écrites et les textes qu'il a écrits pour la radio à partir du et jusqu'en 1945. Ces textes sont adressés aux Français qui sont alors sous l'Occupation.

Historique de l'œuvre modifier

Georges Bernanos émigre au Brésil en 1938, écœuré par les compromissions des hommes politiques français face au nazisme. Il s'installe en août 1940 à Barbacena, au lieu-dit Cruz das Almas (« Croix des âmes »[1],[2]). Entre mai 1940 et mai 1945, il rédige environ trois cents articles, « écrits de combats ». Une partie de ce texte est publiée dans la presse brésilienne, mais certains restent inédits ; ce sont tous ces articles qui sont rassemblés en 1948 pour former Le Chemin de la Croix-des-âmes[3],[4],[5]. Notamment, à la suite de l'Appel du 18 Juin, il est bouleversé et cherche un moyen de parler à la BBC, consterné qu'aucun autre écrivain français n'ait apporté son soutien au général de Gaulle[6].

Contenu modifier

Les lettres ouvertes contenues dans Le Chemin de la Croix-des-âmes sont adressées au peuple français ; Bernanos y critique fortement l'esprit collaborationniste, en particulier Philippe Pétain ou Charles Maurras. Il soutient fortement la Résistance ainsi que de Gaulle ; toutefois, son analyse va plus loin et porte notamment sur la place de la France dans le monde et la trahison à sa vocation qu'elle a à ses yeux perpétré[7], mais aussi sur les valeurs portées par la modernité et les risques d'asservissement de l'homme aux structures et aux machines qu'il a créées[8].

La version éditée ne reprend pas exactement les textes originels publiés en portugais. Certains ont été expurgés par Bernanos lui-même de quelques passages polémiques. En particulier, à la suite de la publication par Otto Maria Carpeaux d'une nécrologie très peu flatteuse de Romain Rolland, Georges Bernanos écrit que la haine qu'il prête à Carpeaux de la culture française lui viendrait de ses origines juives. Ces passages sont amendés dans l'édition de 1948[9].

Notes et références modifier

  1. « Le Chemin de la Croix-des-Âmes », Éditions du Rocher (consulté le ).
  2. Alexandre Devecchio, « Chemins d'exil : Georges Bernanos, sous le soleil de Barbacena », FigaroVox,‎ (ISSN 1241-1248, lire en ligne).
  3. Michel Riaudel, « Bernanos à la Croix-des-Âmes », BNF (consulté le ).
  4. Florence Delay, « Discours prononcé lors de la réception de l’Académie brésilienne des Lettres, à l'Académie française », Académie française, (consulté le ).
  5. Pierre-Robert Leclerq, « Bernanos au Brésil », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne).
  6. Shayma Saidani, « L’exil volontaire de l’écrivain français Georges Bernanos, expression de l’exil intériorisé », Voix plurielles, vol. 19, no 3,‎ , p. 474-490 (ISSN 1925-0614, lire en ligne).
  7. Jacques de Guillebon, « Bernanos, l’honneur et la liberté », La Nef, no 292,‎ (ISSN 1146-4461, lire en ligne).
  8. Christophe Geffroy, « Bernanos ou la quête de vérité », La Nef, no 315,‎ (ISSN 1146-4461, lire en ligne).
  9. Andréas Pfersmann, « Otto Maria Carpeaux, Romain Rolland et le modèle français. Une controverse politico-littéraire dans le Brésil des années 1940 », Remate de Males, vol. 34, no 1,‎ , p. 221-234 (ISSN 0103-183X, DOI 10.20396/remate.v34i1.8635843, lire en ligne).

Voir aussi modifier

Liens externes modifier