Lazër Shantoja
Image illustrative de l’article Lazër Shantoja
Portrait de Lazër Shantoja de 1922.
Bienheureux, prêtre, martyr
Naissance , Shkodër (Albanie)
Décès , Tirana (Albanie
Nationalité Albanais
Vénéré à Cathédrale Saint-Étienne de Shkodër
Béatification par le pape François
Vénéré par l'Église catholique
Fête 5 mars

Lazër Shantoja ( - ) est un prêtre albanais, ayant exercé son ministère sacerdotal au sein de l'archidiocèse de Shkodër-Pult. Arrêté par les autorités communistes du gouvernement démocratique d'Albanie, dont le régime prônait une société sans religions, il est emprisonné et torturé avant d'être condamné à mort. Il est vénéré comme bienheureux par l'Église catholique.

Sa fête est célébrée le 5 mars.

Biographie modifier

Lazër Shantoja est né le , à Shkodër, dans une famille modeste et religieuse. Il effectue ses études auprès du collège jésuite de Shkodër, où il aura pour professeur Ndre Mjeda. Il se distingue par ses excellents résultats en latin, grec et italien, et sera même le premier Albanais ayant acquis une maîtrise de l'espéranto. Ayant cerné sa vocation religieuse, il entre au séminaire de l'archidiocèse de Shkodër-Pult. En 1914, il part étudier en Autriche, à l'université d'Innsbruck, afin de perfectionner sa formation en théologie. Le , il reçoit l'ordination sacerdotale.

Il est nommé curé successivement de Pulaj, Beltojë, Velipojë, Rrjoll puis Sheldî. Prêtre dynamique, il organise avec soin les différentes paroisses qui lui sont confiées, et se distingue par son talent d'orateur. Homme de grande culture, il se spécialise en albanologie, publie des brochures dans des journaux catholiques et écrit des poèmes.

En , il est arrêté par les autorités, faussement accusé d'avoir participé à la révolution de . Après plusieurs mois d'emprisonnement, il est gracié par le président Ahmet Zogu et s'exile à Belgrade, dans le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. En 1928, il s'installe à Vienne, où il crée le journal Ora e Shqipnisë, qui s'illustre comme une forme de résistance au régime mis en place en Albanie par Ahmet Zogu, devenu cette même année le roi Zog Ier. Par la suite, Lazër Shantoja continue son activité sacerdotale dans le Jura, alors bernois en Suisse, servant comme vicaire et prédicateur itinérant. En 1939, prend fin son exil après l'invasion du pays par les troupes fascistes italiennes qui chassent Zog. Fixé à Tirana, il redouble de tâches pastorales et participe en 1941 à la fondation de l'Académie des sciences d'Albanie.

Après la capitulation de l'Italie puis la lutte contre les troupes allemandes d'occupation, Enver Hoxha donne naissance à un gouvernement communiste. Rapidement, l'Église catholique est considérée comme hors la loi par le régime, qui lui confisque ses biens et restreint ses droits. Les sacrements ne pouvant plus être donnés, le père Shantoja célèbre la messe, confesse, baptise et instruit dans la religion de manière clandestine.

Le , il est arrêté, et emprisonné à Tirana, où il subit diverses tortures. Devant son refus de renier la prêtrise, il est conduit le 31 janvier suivant devant le tribunal militaire, qui le reconnaît coupable de trahison envers l'État pour avoir continué son ministère sacerdotal, la religion étant considérée comme contraire à l'idéologie communiste. Cette décision est approuvée le 2 février par la Cour suprême qui le condamne à la peine de mort. Lazër Shantoja est fusillé le , dans l'enceinte de la prison de Tirana.

Béatification et canonisation modifier

Notes et références modifier

  1. (en-US) « Blessed Lazër Shantoja », sur CatholicSaints.Info, (consulté le )

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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