La Sorcière et son pantin

épisode de Doctor Who

La Sorcière et son pantin
Deuxième série
Saison 9 Épisode 2
Titre original The Witch's Familiar
Réalisation Hettie MacDonald
Scénario Steven Moffat
1re diffusion (BBC One)
1re diffusion francophone (France 4)
Durée 45 minutes
No chronologique 254

Docteur Douzième Docteur
Compagnons Clara Oswald
Autres personnages Missy
Antagonistes Daleks
Davros
Chronologie
Liste des épisodes

La Sorcière et son pantin (The Witch's Familiar en V.O., littéralement : Le Familier de la sorcière) est le second épisode de la neuvième saison de la deuxième série de la série télévisée britannique de science-fiction Doctor Who, diffusé sur BBC One le . Cet épisode est le second d'une histoire en deux parties.

Distribution modifier

Résumé modifier

Clara se réveille à l'extérieur de la cité Dalek, prisonnière de Missy. Alors qu'elle croyait mourir sous les tirs des Daleks, Missy lui explique qu'elles ont survécu en utilisant l'énergie des tirs pour activer un téléporteur, une astuce qu'elle a apprise du Docteur et qui lui avait permis de survivre à la fin de « Mort au paradis. »

Pendant ce temps, le Docteur prend le dessus sur Davros, s'installe dans son siège et équipé de la puissance de son créateur, exige du Dalek Suprême que Clara Oswald lui soit amenée saine et sauve. Les Daleks sont encore persuadés que Clara est morte et le Docteur est finalement capturé par les serpents de la Colonie Sarff.

Missy et Clara trouvent un accès à la cité Dalek par les égouts, qui servent de dépotoir pour les vieux Daleks, immortels mais en décrépitude. Missy utilise Clara comme appât pour attirer un Dalek et le piéger en perçant son armure afin que les vieux Daleks s'en prennent au jeune. Missy récupère ainsi l'armure Dalek dans laquelle elle installe Clara et lui explique comment contrôler télépathiquement l'armure. Clara découvre également les limites du contrôle mental : elle est incapable de transmettre son nom, l'armure traduisant « Je suis Clara Oswald » par « Je suis un Dalek », et toute forme d'émotion par « Exterminer ».

Le Docteur est ramené à Davros, qui le laisse observer la machine dans laquelle il est installé : les câbles qui le maintiennent en vie sont reliés à tous les Daleks, rendant la survie de Davros directement dépendante de celle des Daleks. Le Docteur voit cependant que même une telle technologie ne suffit pas à maintenir Davros en vie et qu'il va inévitablement mourir ; quand Davros lui demande pourquoi il est venu, le Docteur répond qu'il s'agit d'un simple acte de compassion. Il lui révèle également que Gallifrey a survécu quelque part et finissent par rire d'une blague sur les talents médicaux du Docteur alors que Davros est sur le point de mourir. Ce dernier exprime son dernier souhait : voir un dernier lever de soleil sur Skaro. Le Docteur le rebranche donc à sa machine et utilise un peu de son énergie régénératrice de Seigneur du Temps pour la réactiver. Ce faisant, le Docteur découvre le piège de son ennemi : grâce à la Colonie Sarff, Davros absorbe l'énergie du Seigneur du Temps et la redistribue à tous les Daleks de la planète. Missy intervient à temps pour arrêter le processus avant que le Docteur ne meure et tue la Colonie Sarff.

Le Docteur se relève et montre alors qu'il avait parfaitement compris le plan de Davros mais aussi les conséquences que son ennemi n'avait pas prévues : l'énergie a également atteint les Daleks des égouts qui émergent et prennent leur revanche sur les Daleks en état. Le Docteur et Missy fuient et tombent sur Clara, toujours dans l'armure Dalek et incapable de communiquer directement avec l'extérieur. Missy tente de la piéger en affirmant que ce Dalek a tué Clara et qu'il doit le tuer à son tour, mais le Docteur a des doutes et comprend la ruse quand le Dalek commence à demander grâce, chose impensable pour une telle machine à tuer sans émotion. Le Docteur laisse donc fuir Missy pendant qu'il libère Clara de l'armure. Missy se retrouve encerclée par plusieurs Daleks quand elle a une idée.

Le Docteur rappelle le TARDIS, qui a simplement été dispersé, pour fuir hors de la ville avec Clara. Toujours interrogatif sur le fait qu'un Dalek comprenne le sens de la compassion, il comprend ce qu'il doit faire. Il retourne alors au TARDIS rejoindre Davros enfant coincé dans le champ de mines-mains et utilise un fusil Dalek pour exterminer les armes. Davros enfant cherche à comprendre pour quel camp se bat le Docteur, qui répond que cette question n’a pas d'importance tant qu'il y a de la compassion.

Continuité modifier

  • L'épisode commence avec Missy racontant à Clara une histoire liée au Docteur, qu'elle qualifie de « classique », sans doute en référence au terme de « Doctor Who Classic » désignant la première série de Doctor Who. Elle dit ne pas se souvenir de quel Docteur il s'agissait et on peut voir la silhouette du quatrième et du premier Docteur. Elle y révèle une technique permettant aux tirs de recharger un téléporteur, chose qui lui a permis de survivre à la fin de l'épisode précédent ainsi qu'à la fin de « Mort au paradis »[1].
  • On apprend qu'à une époque, le Maître a eu une fille. Le fait que Missy parle de manger Clara au début de l'épisode, renvoie au Maître devenu anthropophage dans « La Prophétie de Noël ».
  • On retrouve beaucoup de Daleks issus des différentes saisons de la série, notamment le Special Weapons Daleks apparu dans « Remembrance of the Daleks »[1],[2]. On apprend aussi pourquoi la planète Skaro existe toujours et l'on retrouve de nombreux gimmicks des Daleks.
  • Aucun dalek du « nouveau paradigme » introduit dans la Victoire des Daleks n'est représenté, ce qui entérine l'abandon de ce design controversé.
  • L'introduction de Daleks hybridés avec des Seigneurs du temps donnera lieu à l'épisode « DGM : Dalek génétiquement modifié » en 2007.
  • Dans l'épisode « Resurrection of the Daleks », le Docteur pointait déjà une arme sur Davros.
  • L'épisode renvoie aux débuts de Clara dans « L'Asile des Daleks » lorsqu'un de ses échos se révèle être devenu un Dalek[3]. Il renvoie aussi à l'épisode The Daleks avec une traversée des égouts de Skaro[1]. Un compagnon (à l'époque Ian Chesterton) s'était caché à l'intérieur de l'armure d'un Dalek. On retrouve aussi le fait que les Daleks n'aient pas de chaises[2].
  • C'est la seconde fois que le Docteur décide d'abandonner l'utilisation du tournevis sonique depuis l'épisode du 5e Docteur «The Visitation »[2].
  • Davros tente le Docteur en lui disant qu'en un geste il pourrait tuer tous les Daleks se trouvant sur Skaro, ce qui renvoie à une question déjà abordée dans « La Genèse des Daleks »[2] et Davros utilise la phrase « Am I a good man? » / « Suis-je un homme bon? » que se posait le Docteur dans l'épisode «Dans le ventre du Dalek ».
  • Le système de déplacement du TARDIS en milieu hostile avait déjà été introduit en 1968 dans l'épisode «The Krotons » et réintroduit en 2013 dans l'épisode « Destruction mutuelle assurée ».

Références culturelles modifier

  • Missy demande à un Dalek d'informer le Dalek Suprême que « la garce est de retour » ("the bitch is back") en référence à la chanson d'Elton John « The Bitch Is Back »[4].
  • Le passage où le Docteur et Davros rigolent ensemble d'une blague peut renvoyer à la bande dessinée d'Alan Moore et Brian Bolland Batman: The Killing Joke dans lequel le Joker et Batman avaient une confrontation similaire
  • Le passage ou Davros ouvre les yeux peut renvoyer a la scène de la mort de Dark Vador dans Star Wars épisode 6[5].

Cohérence scientifique modifier

Au cours de l'épisode, Missy pousse Clara dans l'entrée des égouts de Skaro. Clara fait une chute de 2 secondes et Missy s'écrie "20 pieds" soit 6,096 mètres.

Or, d'après la formule   dite "formule de la chute libre" de Isaac Newton, on obtient :

 

Avec :

  • h : la hauteur de la chute en mètres.
  • t : le temps de la chute en secondes.
  • g : la valeur de la gravité du référentiel étudié (Dans notre cas, la planète Skaro).

Deux cas s'offrent alors à nous :

  • Soit l'on décide de se fier à ce que dit Missy, Clara a bel et bien fait une chute de 20 pieds. Alors d'après la formule, la valeur de la gravité sur Skaro est :  , proche de celle de Mars (3,721 m.s²).
  • Soit l'on décide de ne pas se fier à ce que dit Missy, le maître mentant très souvent, alors, d'après la première formule, en prenant une valeur de gravité semblable à celle de la terre[6] (10 m/s²) on a : , ce qui équivaut à une chute de 7 étage.

Production modifier

Scénario modifier

Dans ses interviews pour le démarrage de la saison 9, Steven Moffat dit avoir eu l'idée de l'épisode après s'être rendu compte que même dans les épisodes les plus faibles, les confrontations entre le Docteur et Davros étaient la source de bons dialogues[3]. Il dit s'être inspiré de l'épisode « The Daleks » notamment pour le design de Skaro. Il voulait aussi un double épisode d'introduction qui ressemble à un épisode de fin de saison.

Casting modifier

Tournage modifier

La lecture du script se fit le et le tournage débuta dans la foulée le . L'épisode et son prédécesseur, « Le Magicien et son disciple » furent réalisés dans le même bloc de tournage. Sa réalisatrice, Hettie Macdonald avait déjà réalisé l'épisode « Les Anges pleureurs » huit ans auparavant[2]. Les scènes à l'extérieur de Skaro furent tournées à Fuerteventura ainsi que sur l'île de Lanzarote[2].

Diffusion et réception modifier

Avant première au cinéma modifier

Une diffusion des deux premiers épisodes de la saison, Le Magicien et son disciple et La Sorcière et son pantin eut lieu le à Cardiff[7],[8].

Diffusion télévisée modifier

Diffusé le , l'épisode fut regardé par près de 3.71 millions de spectateurs sur BBC1, constituant cette semaine-là le score d'audience le plus bas pour un épisode de la série depuis son retour en 2005[9]. Réalisant 16,6 % de part d'audience, ce mauvais score s'explique en partie à cause du match Angleterre/Pays de Galles de la Coupe du monde de rugby à XV 2015[10]. Toutefois, l'épisode reçut un index d'appréciation de 83[11] et fit 1,12 million de téléspectateurs aux États-Unis[12]. En France, l'épisode a été vu par 361 000 téléspectateurs soit une part de marché de 1,7%[13].

Critiques modifier

Les critiques concernant l'épisode sont largement positives, notamment sur la performance de Michelle Gomez en Missy et les interactions entre le Docteur et Davros. L'épisode a reçu le score de 94 % sur Rotten Tomatoes en se basant sur 16 critiques, avec une moyenne de 8,6 sur 10. Le consensus critique indique que "The Witch's Familiar" est la preuve que Doctor Who est de retour sur scène, avec une ouverture en deux parties ayant une conclusion révélatrice, pleine de sens et surprenante[14].

Patrick Mulkern du site Radio Times donne à l'épisode la note de 5 sur 5, qualifiant l'épisode de "brillant exemple" d'épisode "épinglé par une intelligence émotionnelle" et soulignant les "excellentes performances" des quatre acteurs principaux avec de très bons dialogues[15]. Pour le Daily Telegraph, Michael Hogan écrit aussi une critique positive de l'épisode, lui donnant la note de 4 sur 5, résumant l'épisode à "un grand nombre de surprises et une Missy brillante qui en fait un épisode très amusant." Il vante le jeu d'acteur de Michelle Gomez qui "continue d'exceller dans le rôle de Missy, tournant autour de façon démentielle tout en mâchant les dialogues tout en les savourant" et termine sa critique en disant que "l'épisode a fait passer plus d'idées en 50 minutes que la plupart des autres shows en une saison entière."[16]

Scott Collura (IGN) donne à l'épisode la note de 8,9 sur 10 et trouve l'épisode "géant." Il trouve que si l'épisode était attendu au tournant, il a réussi à ne pas décevoir et était "excitant et touchant". Il apprécie le personnage de Missy, ainsi que ses interactions avec Clara et les Daleks qu'il qualifie de "d'amusantes même si très noires." Il vante le dialogue entre Davros et le Docteur[17]. Sur le site de The A.V. Club Alasdair Wilkins rend un avis très positif de l'épisode et lui donne la note de A-. Il vante les échanges entre le Docteur et Davros expliquant que c'est "de loin la meilleure utilisation de ces deux personnages-là depuis « La Genèse des Daleks » et trouve que le fait de faire ouvrir les yeux de Davros est une "touche particulièrement brillante" qui rend ce moment "bien écrit, magnifiquement filmé et brillamment joué."[18]

Références modifier

  1. a b et c (en) Nick Setchfield, « Doctor Who S9.02 – "The Witch’s Familiar" review », GamesRadar+, (consulté le )
  2. a b c d e et f (en) « BBC One - Doctor Who, Series 9, The Witch's Familiar - The Witch’s Familiar: The Fact File », BBC (consulté le )
  3. a et b (en) Dan Martin, « Doctor Who series 35, episode two: The Witch’s Familiar », the Guardian (consulté le )
  4. (en) Michael Hogan, « Doctor Who Series 9, Episode 2, The Witch’s Familiar, review: 'full of sly wit and surprises' », Telegraph.co.uk, (consulté le )
  5. (en) Rich Johnston, « Ten Thoughts About Doctor Who: The Witch's Familiar - And The Killing Joke? (SPOILERS) - Bleeding Cool Comic Book, Movie, TV News », Bleedingcool.com, (consulté le )
  6. Skaro
  7. (en) « Queuing Error », ticketsolve.com
  8. (en) « Doctor Who Official sur Twitter », Twitter
  9. (en) « Doctor Who Series 9 (2015) UK Ratings Accumulator », doctorwhotv.co.uk (consulté le )
  10. (en) Ben Lee, « UK TV ratings: Doctor Who falls to 3.7 million, as Rugby World Cup dominates with 8.4 million », sur digitalspy.co.uk, Digital Spy, (consulté le )
  11. (en) « The Witch's Familiar - AI:83 », sur Doctor Who News, (consulté le )
  12. (en) « Doctor Who Ratings - TVbytheNumbers », zap2it.com (consulté le )
  13. [1]
  14. (en) « The Witch's Familiar », Rotten Tomatoes (consulté le )
  15. (en) Patrick Mulkern, « Doctor Who The Witch's Familiar review: "Michelle Gomez reminds me of a young Maggie Smith" », Radio Times, (consulté le )
  16. (en) Michael Hogan, « Doctor Who Series 9, Episode 2, The Witch’s Familiar, review: 'full of sly wit and surprises' », sur The Telegraph, Michael Hogan (consulté le )
  17. (en) Scott Collura, « DOCTOR WHO: "THE WITCH'S FAMILIAR" REVIEW », sur ign.com, Scott Collura (consulté le )
  18. (en) Alasdair Wilkins, « Doctor Who argues compassion is the best incurable disease », sur AV Club, Alasdair Wilkins (consulté le )

Liens externes modifier