La Plainte, au loin, du faune

œuvre pour piano de Paul Dukas

La Plainte, au loin, du faune...
page de la partition
Première page de La Plainte, au loin, du faune dans la mise en page du Tombeau de Claude Debussy de la Revue musicale (1920)

Genre Pièce pour piano
Nb. de mouvements 1
Musique Paul Dukas
Durée approximative 4 minutes 30
Dates de composition 1920
Création
Concert de la SMI,
Salle des agriculteurs,
ParisDrapeau de la France France
Interprètes Ernst Levy

La Plainte, au loin, du faune... est une œuvre de Paul Dukas écrite pour piano, composée dans le cadre de l'ouvrage collectif Tombeau de Claude Debussy commandé en 1920 par Henry Prunières pour la Revue musicale, comme supplément musical, afin de célébrer la mémoire de Claude Debussy, mort deux ans auparavant[1].

Présentation modifier

Dans l'esprit de constituer un « hommage international à la mémoire de Debussy [qui] sera un véritable « monument » comme ceux que les poètes de la Renaissance élevaient aux artistes qu’ils avaient aimés »[2], plusieurs compositeurs sont réunis par Henry Prunières à la faveur d'un numéro spécial de la Revue musicale[3].

Outre Dukas, participent à cette livraison Albert Roussel, Gian Francesco Malipiero, Eugène Goossens, Béla Bartók, Florent Schmitt, Igor Stravinsky, Maurice Ravel, Manuel de Falla et Erik Satie[3].

La plainte, au loin, du faune est la contribution de Paul Dukas à ce tombeau[4].

La partition est composée en 1920 et publiée dans la revue la même année[5], puis en 1921 en édition séparée par Durand[6].

Création modifier

La création se déroule à la salle des Agriculteurs[7] le en compagnie des autres œuvres constituant le Tombeau de Claude Debussy[note 1], dans le cadre d'un concert de la Société musicale indépendante, avec Ernst Levy au piano[8].

Analyse modifier

Guy Sacre qualifie la pièce de « joyau » : « ces raffinements d'harmonie et de contrepoint sont bien de la main de Dukas. Une vivante émotion palpite en ces pages, dans le glas lancinant de ces notes répétées, dans ces chromatismes douloureux, dans ces cortèges de sixtes pleureuses, et jusque dans ces troublantes superpositions bitonales[9]. »

Pour Maurice Brillant, le morceau « évoque [...] très adroitement et très pittoresquement, dès les premières mesures, le thème caractéristique du Faune ; et c'est une page excellente » emplie de « tout plein de poésie et des souvenirs du fameux prélude[10]. »

Quant à Émile Vuillermoz, il considère que « tous les musiciens qui ont aimé Debussy ne pourront se défendre d'une vive émotion en présence du geste affectueux de Paul Dukas traduisant son admiration fraternelle avec une si discrète et si persuasive éloquence[11]. »

La durée d'exécution moyenne de l’œuvre est de quatre minutes trente environ[12].

Discographie modifier

  • Dukas : Complete Piano Music, Chantal Stigliani (piano), Naxos 8.557053, 2003.
  • Le Tombeau de Debussy, Jan Michiels (piano), Fuga Libera FUG590, 2011.
  • Paul Dukas, l’œuvre pour piano, Laurent Wagschal, Timpani 1C1211, 2013.

Bibliographie modifier

Éditions modifier

  • Tombeau de Claude Debussy, La Revue musicale, (lire en ligne).
  • Paul Dukas, La plainte, au loin, du faune, Durand & Cie, 1921[6].

Ouvrages modifier

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. À l'exception de la pièce de Stravinsky, fragment des Symphonies d'instruments à vent.

Références modifier

  1. « La plainte, au loin, du faune », sur pad.philharmoniedeparis.fr (consulté le )
  2. « Claude Debussy raconté par Francis Poulenc et composé par Paul Dukas, Béla Bartók, Maurice Ravel... », sur France Musique (consulté le )
  3. a et b La Revue musicale 1920.
  4. « Plainte, au loin, du faune, La (Paul Dukas) », sur Bru Zane Media Base (consulté le )
  5. Paul Dukas (1865-1935), La plainte, au loin, du faune, (lire en ligne)
  6. a et b « La plainte, au loin, du faune (Dukas, Paul) - IMSLP », sur imslp.org (consulté le )
  7. « Salle de la Société des agriculteurs de France. Paris », sur data.bnf.fr (consulté le )
  8. Michel Duchesneau 1997, p. 314.
  9. Guy Sacre 1998, p. 985.
  10. Maurice Brillant, « Le Correspondant », sur Gallica, (consulté le )
  11. Émile Vuillermoz, « Le Temps », sur Gallica, (consulté le )
  12. (en-US) Hector Bellman, « La Plainte, Au Loin, Du Faune. . | Details », sur AllMusic (consulté le )

Liens externes modifier