La Cotte de Saint-Brélade

grotte et site archéologique à Jersey

La Cotte (ou "Lé Creux ès Fées") est un site moustérien (paléolithique) situé le long de la côte de Saint-Brélade sur l'île de Jersey.

La Cotte
Le site archéologique de La Cotte à Jersey.
Localisation
Coordonnées
Pays
Îles Anglo-Normandes (Royaume-Uni)
Département
commune
Caractéristiques
Occupation humaine
Géolocalisation sur la carte : Jersey
(Voir situation sur carte : Jersey)

C'est un habitat néandertalien datant d'environ 250 000 ans, le plus ancien site archéologique des îles Anglo-Normandes.

Situation

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La Cotte (mot signifiant « grotte » en jersiais) s'ouvre sur la grève côtière du sud de l'île[1]. Cette grotte porte le nom local en jersiais "Lé Creux ès Fées" (le creux des fées), à ne pas confondre avec le site mégalithique de Guernesey qui porte le même nom (Le Creux es Faies).

 
Vue d'ensemble du site de La Cotte de Saint-Brelade, Jersey.
Vue vers l'est/sud-est.

Description

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Elle mesure environ 12 m sur 8 m[2].

 
Entrée de la grotte

Lors de l'occupation de ce lieu, le niveau de la mer était plus bas en raison de la période glaciaire et Jersey était une péninsule rattachée au continent via la Normandie.[réf. nécessaire] Mais début septembre 1951 de fortes pluies induisent un glissement de terrain qui dévoile une plage à 18 m d'altitude[3].


 
Évolution du littoral normand et formation des îles Anglo-Normandes.

Les fouilles

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Les premières fouilles archéologiques ont lieu en 1910 avec des membres de la "Société jersiaise" et l'anthropologue et ethnologue Robert Ranulph Marett, d'Oxford[2]. Il est encouragé dans ses recherches par le paléontologue britannique Arthur Smith Woodward.[réf. souhaitée] Il met au jour les restes d'un habitat, 15 000 à 16 000 silex et des dents d'hominidés, notamment 12 dents taurodontes (en)[2] (typiques des Néandertaliens)[n 1]. Ils trouvent aussi, dans la couche supérieure, des restes de mammouth et de renne accompagnés d'une industrie à tendance levalloise ; et dans la couche la plus basse, une molaire d'Elephas antiquus avec six bifaces de type acheuléen.
Les niveaux supérieurs et inférieurs sont séparés par une couche de sable stérile. Mais les matériels des couches n'ont pas été conservés séparément[2].

 
Crâne fossile de rhinocéros de la Cotte

Marett publie ses travaux de recherches en 1916[4].

Christian Burdo la fouille de 1936 à 1940 puis en 1950-1951[2]. Arlette Leroi-Gourhan est chargée des analyses archéopalynologiques[5].

Dans les années 1960 et 1970, l'université de Cambridge entreprend des fouilles archéologiques. L'équipe de préhistoriens et de paléontologues, parmi lesquels travaille un étudiant connu sous le nom de Prince de Galles, permet de mettre au jour des dents et des ossements de mammouths et de rhinocéros laineux.

En l'an 2000, de nouvelles campagnes de fouilles sont entreprises par l'University College de Londres et le British Museum. Plusieurs niveaux archéologiques sont mis au jour sur le site de La Cotte.

Confusions

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La Cotte à la Chèvre[6],[7], une autre grotte côtière de Jersey, a livré des vestiges archéologiques du Paléolithique moyen[8].

Autre site célèbre : les Cottés, site préhistorique dans la Vienne, région Poitou-Charentes, France.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • [Bates et al. 2013] (en) Martin Bates, Matthew Pope, Andrew Shaw, Beccy Scott et Jean-Luc Schwenninger, « Late Neanderthal occupation in North-West Europe:rediscovery, investigation and dating of a last glacial sediment sequence at the site of La Cotte de Saint-Brelade, Jersey », Journal of Quaternary science, vol. 28, no 7,‎ , p. 647–652 (lire en ligne [sur onlinelibrary.wiley.com], consulté le ).
  • [Burdo 1951] Christian Burdo, « L'état présent des fouilles à la grotte moustérienne de la Cotte de Saint-Brelade à Jersey », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 48, nos 7-8,‎ , p. 385-387 (lire en ligne, consulté le ).  
  • [Burdo 1952] (en) « Archaeological report for 1951 », Société Jervaise, vol. 15, part. 4 « Bulletin annuel »,‎ , p. 13-17 (lire en ligne [sur societe-jersiaise.org], consulté le ).  
  • [Burdo 1953] (en) « Archaeological report for 1952 », Société Jervaise, vol. 16, part. 1 « Bulletin annuel »,‎ , p. 13-17 (lire en ligne [sur societe-jersiaise.org], consulté le ).
  • [Burdo 1954] (en) « Archaeological report for 1953 », Société Jervaise, vol. 16, part. 2 « Bulletin annuel »,‎ , p. 119-125 (lire en ligne [sur societe-jersiaise.org], consulté le ).
  • [Burdo 1956] R. P. Christian Burdo, « Résultats des fouilles récentes (1951-1956) à la grotte de la Cotte de Saint-Brelade à Jersey », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 53, nos 7-8 « Travaux en retard »,‎ , p. 374-380 (lire en ligne [sur persee]).
  • [Callow & Cornford 1986] (en) Paul Callow et Jean M. Cornford, La Cotte de St. Brelade 1961 - 1978: Excavations by C.B.M. McBurney, Norwich, Geo Books, , 433 p. (présentation en ligne).
  • [Callow 1988] Paul Callow, « Chronostratigraphy and ecology of two Middle and Upper Pleistocene sites (Jersey,Channel Islands) », Revue archéologique de Picardie, nos 1-2 « Cultures et industries lithiques en milieu lœssique. Actes du colloque international, Amiens 9-11 décembre 1986 »,‎ , p. 17-24 (lire en ligne [sur persee]).  
  • [Scott (B.), Bates & Bates 2014] (en) Beccy Scott, Martin Bates et C. Richard Bates, « A new view from La Cotte de St Brelade, Jersey », Antiquity, vol. 88, no 339,‎ , p. 13-29 (lire en ligne [sur researchgate.net], consulté le ).  
  • [Scott (B.) & Shaw 2018] Becky Scott et Andrew Shaw, chap. 7 « La Cotte de Saint-Brelade : Placemaking, assemblage and persistence in the Normano-Breton Gulf », dans Matt Pope ,John McNabb & Clive Gamble, Crossing the Human Threshold: Dynamic Transformation and Persistent Places durind the middle Pleistocene, Oxon (G-B) / New-York (U.S.A.), Routledge, coll. « Frames and debates in deep human history », , sur books.google.fr (ISBN 978-1-138-21778-2 et 978-1-315-43932-7, lire en ligne).
  • [Scott (K.) 1980] (en) Katharine Scott, « Two hunting episodes of middle Palaeolithic age at La Cotte de Saint‐Brelade, Jersey (Channel Islands) », World Archaeology, vol. 12, no 2 « Early Man: some precise moments in the remote past »,‎ , p. 137-152.
  • [Shaw et al. 2016] (en) Andrew Shaw, Martin Bates, Chantal Conneller, Clive Gamble, Marie-Anne Julien, John McNabb, Matt Pope et Beccy Scott, « The archaeology of persistent places: the Palaeolithic case of La Cotte de St Brelade, Jersey », Antiquity, vol. 90, no 354,‎ , p. 1437–1453 (lire en ligne [PDF] sur cambridge.org, consulté le ).  
  • [Smith 2013] (en) Geoff M Smith, « La Cotte de St Brelade (Jersey): Re-evaluating Neanderthal subsistence behaviour and landscape use », Proceedings of the European Society for the Study of Human Evolution (ESHE),‎ (lire en ligne [PDF] sur researchgate.net, consulté le ).


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Liens externes

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Notes et références

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  1. Dent taurodonte : molaire dont les racines sont fusionnées. Voir L'aventure humaine : Des molécules à la culture, p. 560 (glossaire).

Références

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  1. « La Cotte », carte, sur google.fr/maps.
  2. a b c d et e Burdo 1951.
  3. Burdo 1952, p. 386.
  4. Robert Ranulph Marett, « The Site, Fauna, and Industry of La Cotte de St. Brelade, Jersey », Archaeologia, no LXVII,‎ (résumé).
  5. [Leroi-Gourhan (Arl.) 1961] Arlette Leroi-Gourhan, « Analyse pollinique des niveaux acheuléens de la Cotte de Saint-Brelade (Jersey) », Annales du Ve congrès international de la préhistoire et de l'histoire ancienne [Bericht über den V Internationalen Kongres für Vor- und Vor- und Frühgeschichte], Hamburg, 1958,‎ , p. 501-504.
  6. Callow 1988.
  7. Shaw et al. 2016, p. 1441 : carte de l'emplacement de la Cotte à la Chèvre et de la Cotte de St-Brelade.
  8. Scott, Bates & Bates 2014, p. 14.