Léon Taerea

artiste peintre, dessinateur de bande dessinée, illustrateur et écologiste grand défenseur de la vallée de la Punaruu

Léon Taerea est un artiste peintre, dessinateur de bande dessinée, illustrateur et écologiste grand défenseur de la vallée de la Punaruu, né en 1951 à Punaauia et décédé le 19 juin 2008 à Punaauia sur l'île de Tahiti.

Biographie modifier

Longtemps professeur de dessin au Centre des Métiers d’Art de Papeete, Léon Taerea a vécu de nombreuses années de son art dans la plus grande discrétion. Porteur d’oranges et chasseur, c’était un amoureux inconditionnel de la nature, ce qui transparaît dans les plus petits détails de ses grandes encres de Chine psychédéliques inspirées des légendes tahitiennes, et ses peintures acryliques très colorées reprenant souvent, en les modernisant, des anciens motifs polynésiens.

Dessinateur rebelle à Tahiti, il était un des seuls à oser se moquer des militaires et des essais nucléaires au travers de ses bandes dessinées. Il devient un vrai journaliste et créé même son propre journal, Télécocotier, qu'il animera durant cinq ans[1].

En 1988 il réalise un film de 25 minutes, "Les oranges sauvages de Tahiti", qui nous emmène sur les hauts plateaux du mont Tamanu, pour la protection duquel il a beaucoup œuvré.

Influencé par l'esthétique du magazine Métal Hurlant, Léon Taerea était surtout connu pour ses grandes compositions minutieuses à l'encre de Chine, grouillantes de détails, qui illustraient les légendes polynésiennes telles que le germe et l'oiseau, Hina et la capture du soleil, la femme au poisson volant, la légende du uru en les remettant au goût du jour.

Il décède d'un malaise en descendant du plateau de Tamanu en 2008.

Postérité modifier

Ses œuvres sont aujourd'hui étudiées dans les collèges en Polynésie française.

En octobre 2008 le Musée de Tahiti et des îles lui rend hommage en présentant ses toiles, ses dessins à l’encre de Chine, ses films, ainsi que ses ouvrages[2].

Quelques mois après son décès se tient une représentation de « Moemoea », spectacle monté en hommage à ses créations par Manouche Lehartel, Marion Fayn, Annie Fayn, Mylène Raveino, le Ballet Coïnsidanse, le Groupe Toa Reva et La Maison de la Culture de Tahiti dans le cadre des célébrations de Matari’i i ni’a, le retour de l'abondance[3].

Le montage de ce spectacle a fait l'objet d'un documentaire de 52 minutes réalisé par Jacques Navarro-Rovira, Fa'aheimoe[4] - L'Encre et le Geste, diffusé en 2010 au Festival International du Film Océanien (FIFO) puis sur les antennes de la chaine Polynésie première.

Notes et références modifier

  1. Tauhiti Nena et Chantal Selva, L'art en mouvement : émergence d'un art contemporain à Tahiti, Papeete, Ministère de la jeunesse de la culture et du patrimoine chargé de la sensibilisation à l'art contemporain, , 240 p. (ISBN 9782915105254)
  2. ICA, « Hommage à Léon Taerea au Musée de Tahiti et des Îles », sur ICA,
  3. Rédaction Tahiti Infos, « Moemoea: Danse contemporaine et traditionnelle à partir des encres de Chine de Léon Taerea », Tahiti Infos,‎ (lire en ligne)
  4. Film documentaire, « Fa'aheimoe - L'Encre et le Geste »