Julien Beré

médecin français

Julien Beré, ou Bère, est un écrivain et médecin français né à Laval au milieu du XVIe siècle et mort le [1].

Julien Beré
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Biographie modifier

Origine modifier

Il est le fils de Jean Béré et de Marie Rebuffé. Selon André Joseph Ansart « sa patrie ne lui offrant pas les ressources que l'étendue de son génie lui faisoit désirer, il n'y resta que le temps nécessaire pour apprendre les premiers principes de la langue latine et alla chercher des leçons plus relevées dans les écoles de Paris. Son application l'eut bientôt tiré de la foule ; ses professeurs, surpris de l'intervalle qu'il laissoit entre ses condisciples et lui, le suivirent de plus près et firent éclore tant de talens dans cet élève qu'il attira les regards et même l'admiration de l'Université ».

Collège d'Harcourt modifier

Il obtint une chaire au collège d'Harcourt, où il enseigna pendant huit ans.

En 1571, probablement lors d'une séance solennelle, il prononça un long discours à la plus grande louange du grec et du latin intitulé : Julieani Beroei Lavallensis oratio antigallodaidalous, pro veteris greaci et latini sermonis usu retinendo[2]. Le titre seul nous apprend que son auteur craignait de voir les langues anciennes supplantées à l'université par le français. Son collègue en médecine et son compatriote, Ambroise Paré[3] n'était certainement pas du même avis.

Cette publication contient 2 pages de dédicaces dédiée aux louanges du baron de Châteauroux, François de la Tour-Landry, seigneur d'Entrammes. Béré était encore en 1572 au collège d'Harcourt[4]. Il félicita aussi son frère, Jean Béré, avocat au Parlement de Paris[5]. A l'entendre, Béré était d'une timidité excessive, il s'en accuse dans sa préface et dans son discours[6]. Pourtant, il acceptait volontiers des éloges, si l'on en en juge par les pièces de vers qu'il insère en première page[7].

Procureur de la Nation de France modifier

Quoique simple étudiant en médecine, Béré fut élu à l'unanimité procureur de la Nation de France en l'université de Paris par les délégués des 5 provinces qui composaient cette Nation, le 7 des ides de [8].

Jean Moreau, son compatriote, proclama le résultat du vote le . Le nouveau procureur inscrivit sur le registre ces 2 devises :

« ... Famam extendere factis,
Hoc virtutis opus.

Non levis ascensus qui petit ardua. »

Son administration ne fut signalée pourtant par aucun fait saillant. Avant de sortir de charge, il prit soin de rappeler dans une note que, pendant sa procure, les titres de la Nation de France furent catalogués ; qu'Henri de Valois fut élu roi de Pologne[9] ; et surtout que certains publicains, quidam publicani, avaient voulu abolir les privilèges de l'Université de Paris, mais que, grâce à la protection du cardinal de Bourbon, leurs efforts avaient été vains.

Le , il remit ses fonctions à Claude Fannelet, de Sens.

Recteur de l'Université de Paris modifier

Il est recteur de l'Université de Paris, du 23 juin au . Il la représenta donc aux obsèques solennelles du roi Charles IX à Paris et à Saint-Denis, les 12 et [10]. Le , l'Université présidée par Béré admit le curé de Saint-Germain-le-Vieux, Beuvart, à permuter avec Gilles Sçavant, qui céda en échange à son prédécesseur son canonicat de la cathédrale de Laon. Le recteur eut à s'occuper également des réclamations du médecin Maurice de la Corde, l'un des six docteurs exclus de la Faculté de médecine comme hérétiques par décisions de 1562, 1569, 1571 et 1573.

Docteur régent modifier

En 1575, il devient bachelier en médecine et principal du Collège du Mans en l'Université de Paris. L'année, suivante il passa ses thèses de médecine pour conquérir le grade de licencié[11].

En 1576, il présida la thèse de Pierre Artuys[12], et en 1587, celle de Pierre Pijart[13]. Il est qualifié noble homme et docteur régent en la faculté de médecine en 1577. Il meurt le .

Œuvres modifier

  • Oratio ad elegantiae gallicae, contra latinam et graecam propugnatores, pro veteris graeci et latini sermonis usu retinendo, habita Lutetiae, 1571. Paris, 1571 ;
  • Oratio, pro veteris graeci et latini sermonis usu retinendo... Paris : ex typographia D. a Prato, 1572, in-8.

Thèses modifier

  • An aquiloniae quam austrinae pleuritidis curatio difficilis ? - An ut venae sectio sic purgatio mentis affectibus salutaris ?, 1575 ;
  • An febris quartanae catharticum salutare ? - An paroxismi die molienda purgatio ?, 1576.

Notes et références modifier

  1. Paul Delaunay, Vieux médecins mayennais, p. 97-102.
  2. Une plaquette in-8, imprimée à Paris, chez Denis Dupré, en 1572 contient ce discours. Il vengea ces deux nobles langues méconnues par d'obscurs blasphémateurs, hœc studia ab indigna et insolenti talium nebulonum criminatione. Il versa d'amères larmes en voyant s'éclipser à nouveau, au milieu des discordes civiles, les lettres ex diuturna jactatione gothicoque naufragio enaantes... densissimis ignorantiœ tenebris iterum mmergere.. Après un éloge de la Grèce et de Rome, il termina son discours par cette péroraison : Ah ! puissé-je raviver vos souvenirs, hâter votre course. vous inciter à cultiver l'étude de l'éloquence, à approfondir celle de la langue grecque et latine avec toutes les ressources de votre esprit ! Mettez-vous bien dans l'idée que vous ne pouvez rien faire de plus digne de l'homme, de plus utile à l'intelligence, de plus propre à tous les genres de vie que d'employer à ces travaux le plus dur de vos labeurs, le meilleur de votre zèle. C'est là un port contre tous les orages de la fortune cruelle, le plus sûr abri où vous puissiez vous arrêter, vous reposer. C'est le refuge où vous vous sauverez, la citadelle d'où vous repousserez les traits du destin ; cette science n'est nuisible à personne ; salutaire à tous, nécessaire aux studieux, elle sera aussi l'amie des affligés, l'agrément des vieillards, la richesse des pauvres, la parure des riches, l'illustration des nobles. Dixi!
  3. Ce dernier balbutia quelques mots latins appris pour la circonstance devant ses examinateurs.
  4. Car on lit à la fin de la préface : Vale e Museo Baricuriano S cal. februarii, MDLXXII.
  5. En lege fratris opus, cujus facundia tanta est, Gratia quanta tua est, quantus in ore lepos Est vobis in eo paritas fraterna duobus Sed ços dissimiles vita futura notât : Nempe inpurpureo dices tu jura senatu, Alter opus medica clarus ab arte dabît..
  6. Pudore subrustico condita est (natura).
  7. Juliano BeroeOy authori kujus orationis eloquentiss. Fr. Le Picard Rhotomagœus Caletensis : Si quant ver a fidem faciunt oracula vatum Et 8unt Pythagorœ dogmata vera seniSy Tullius eloquii princeps gentisque togatœ Primus honos nundum mortis obivU iter; Vivit adhucy vel tu, mutato nomine, cœlo Tractam hujus mentent, docte Beroee, capis! Cur ita ? Mellitos redolent tua dicta lepores Et redivivus adest Tullius ore tibi.
  8. Il remplace Martin Gyard, de Poissy.
  9. Il est possible que Beré est assisté à la cérémonie, car tous les dignitaires de l'Université y furent convoqués ; et le recteur prit rang immédiatement après le Parlement.
  10. Dès le 22 juin, l'Université avait fait célébrer aux Mathurins un service pour l'âme du monarque.
  11. L'une sous la présidence de Jean Beauchesne : An aquiloniœ quant austrinœ pieuritidis curatio difficilis ? Le vent fut rangé ce jour-là parmi les facteurs des pleurésies. La seconde thèse fut présidée par Le Gros : An ut venm sectio sic purgatio mentis affectibus salutaris ? Affirmative. Baron ne donne pas le titre de la thèse doctorale de Béré ; mais il nous apprend que la question débattue à l'acte pastillaire, le 12 décembre 1576, fut : febri quartanœ catharticum salutare ? paroxysmi die molienda purgatio ? (Voir Th. Baron, Quœsiionum medicarum quœ circamedicinœ theoriam et prdxim m scholis Fac. Med. Par. agitatœ sunt chronologica séries. Paris, 1752.
  12. An omnis a temperamento facultas?
  13. An nuptarum quam virginum morbi periculosiores ?

Bibliographie modifier

Sources partielles modifier

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