Jules Mougin

poète français

Jules Mougin, né le à Marchiennes (Nord), et mort le à Rognes (Bouches-du-Rhône), est un poète français prolétarien adepte de l'art Brut. En raison de sa profession de facteur des PTT, il est fréquemment appelé « facteur-poète »[1] voire le facteur Jules Mougin.

Jules Mougin
Jules et Jeanne Mougin en 1995.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 98 ans)
RognesVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activité

Biographie

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Le prolétaire postier

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Issu d'un milieu ouvrier, son père travaillait en usine, sa mère fut femme de ménage[2], muni du Certificat d'études primaires[3] Jules Mougin entre aux PTT à l'âge de 13 ans, comme "facteur télégraphiste" à Paris. Par concours il est ensuite nommé "agent-manipulant" et travaille au tri manuel des lettres dans un gros service de tri parisien (Paris XV). Au moment de sa titularisation, l'examen médical obligatoire révèle qu'il est tuberculeux. Il est âgé de 19 ans. Après une longue convalescence il réintègre le service postal en tant que facteur-receveur[4]. D'abord nommé dans le département de Maine-et-Loire où il rencontre son épouse, il demande une affectation dans les Basses-Alpes, pour se rapprocher d'un auteur qu'il admire, Jean Giono[5]. C'est ainsi qu'il devient facteur au village de Revest-des-Brousses de 1941 à 1959. Après un bref passage à Paris, il revient en Anjou, au bureau de Poste d'Écouflant, avant d'être admis à la retraite en 1977 date à laquelle il s’établit à Chemellier[6].

Facteur-poète

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Autodidacte, Jules Mougin fréquente à Paris, le Musée du soir, mis en route par l'écrivain Henry Poulaille, chef de file d'un courant littéraire qu'il initie Littérature prolétarienne. En 1945 la signature de Mougin apparaît dans la revue Maintenant[7], dirigée par Poulaille. Se revendiquant libertaire, antimilitariste, Jules Mougin n'est pourtant pas réductible au champ que recouvre la Littérature prolétarienne, particulièrement mis en avant par Michel Ragon, dans son Histoire de la littérature prolétarienne de langue française[8]. Au delà de quelques pages de témoignage sur son métier de prolétaire postier, notamment de son expérience de trieur de lettres[9] Mougin fait place à son imaginaire qu'il transcrit sur ce qu'il a à portée de main, tels le dos de papiers administratifs. En relation épistolaire avec Gaston Chaissac, ses poèmes s'intègrent aux supports, papiers et enveloppes, non sans rappeler l'art brut pratiqué par le peintre. De même l'immédiateté de son œuvre, née au cours de ses tournées de facteur, le rapproche de Facteur Cheval, bien qu'il se prétende « un petit garçon à côté de Cheval »[10]. On peut aussi remarquer qu'il fait nombre parmi les écrivains des PTT[11].

Vie privée et mort

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Il meurt le [12] à Rognes (Bouches-du-Rhône) à l'âge de 98 ans.

Ayant longtemps vécu à Chemellier, près de Doué-la-Fontaine, il a été inhumé aux Verchers-sur-Layon[13] aux côtés de sa femme Jeanne Mougin.

Il eut un fils, Jean Mougin.

Œuvres

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  • À la recherche du bonheur, éditions Debresse, 1934
  • Usines, Le Sol clair, 1940 ; réédition Plein chant, 1987 (collection Voix d'en bas)
  • Faubourgs, 1945, (compte d'auteur)
  • Visage découvert, hors commerce, 1948.
  • Pèlerine au vent, Éditions du Pluralisme, 1949.
  • Le Saladier à la houppe, hors commerce, 1951.
  • Poèmes, éditions Robert Morel
  • 143 poèmes, Lettres et cartes postales, éditions Robert Morel, 1961
  • La Grande Halourde, éditions Robert Morel, 1961
  • Mal de cœur, éditions Robert Morel, 1962
  • Le Comptable du ciel, éditions Harpo &, 2011. < (ISBN 978-2-913886-78-0)
  • Chaissac-Mougin : une correspondance. Editions Travers-Philippe Marchal. 2012

Catalogue d'exposition

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  • Jules Mougin, bien des choses du facteur : [catalogue] publié à l'occasion de l'exposition "Jules Mougin, la révolte du cœur", Médiathèque du Pontiffroy, Metz, -, 109 p.
  • À l'initiative de son fils Jean Mougin souhaitant rendre hommage à son père, la dernière exposition Jules Mougin eut lieu à la Fondation Carzou à Manosque du au .

Notes et références

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  1. Le faire-part de décès, rédigé par la famille, publié le 20 novembre 2010 dans le journal Le Monde, annonce la mort de Jules Mougin, facteur-poète et antimilitariste.
  2. Thierry Maricourt, Dictionnaire des auteurs prolétariens, p.163
  3. Certificat "obtenu sans mention", précise Josette Rasle, dans Écrivains et artistes postiers du monde, p.132.
  4. Ce grade administratif correspond à un emploi dans des petits bureaux de Postes ruraux.
  5. Josette Rasle op. cit., p. 132-133
  6. Émile Lauga, La poste dans les Basses-Alpes, ou l’histoire du courrier de l’Antiquité à l’aube du XXe siècle, Digne-les-Bains, Éditions de Haute-Provence, 1994, (ISBN 2-909800-64-4), p. 197-199
  7. Thierry Maricourt, op. cit.
  8. Jules Mougin est noticié en pages 250-252 de cet ouvrage.
  9. Bernard Lorraine, Le cœur à l'ouvrage, p. 176-177.
  10. J. Rasle, ibid.
  11. Cf. contribution de Christian Chevandier et Christian Henrisey dans : Sophie Béroud, Tania Regin, Le roman social, voir bibliographie.
  12. [1]
  13. Ouest France, Le facteur-poète Jules Mougin sera inhumé en Anjou, 8 novembre 2010

Bibliographie

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  • Michel Ragon, Histoire de la littérature prolétarienne de langue française, éditions Albin Michel, Paris, 1986, 331 p. < (ISBN 2-226-00111-5)>
  • Bernard Lorraine, Le Cœur à l'ouvrage, anthologie de la Poésie du travail, Les éditions ouvrières, Paris, 1983, 279 p. < (ISBN 2-7082-2318-6)>
  • Thierry Maricourt, Dictionnaire des auteurs prolétariens de langue française, Encrage, Amiens, 1994, 253 p.,< (ISBN 2-906389-54-4)>
  • Josette Rasle, Écrivains et artisans postiers du monde, Cercle d'art, Paris, 1997, 185 p. < (ISBN 2-7022-0482-1)>
  • Christian Chevandier/Christian Henrisey, Les écrivains des PTT de Georges Valero à Maxime Vivas, dans Sophie Béroud, Tania Regin, Le roman social, Institut d'histoire sociale CGT/ éditions de l'Atelier, Paris, 2002, 288 p. < (ISBN 2-7082-3603-2)>

Liens externes

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