Jit-Kasem Sibunruang

écrivaine thaïlandaise et professeure de français

Jit-Kasem Sibunruang (thai : สีบุญเรือง), née à Bangkok en 1915[1] et décédée en décembre 2011[2], est une écrivaine thaïlandaise et professeure de français.

C'est la première thaïlandaise, en 1954, à obtenir un doctorat en lettres à l'université de Paris.

Elle est connue pour ses traductions, ou plus exactement ses adaptations, de contes et légendes de Thaïlande qu'elle a patiemment collectés puis publiés en langue siamoise, française et anglaise.

Sa version de la légende épique de Khun Chang, Khun Phèn (ou Khun Chang, Khun Phaen ; thaï : ขุนช้างขุนแผน) en français est la plus aboutie, la plus étudiée et la plus célèbre[3].

Biographie modifier

En 1915, Jit-Kasem naît à Bangkok.

En 1941, à l'âge de 26 ans, elle commence sa carrière d'enseignante de littérature et civilisation française à l'université Chulalongkorn de Bangkok.

De 1951 à 1954, elle vit à Paris, donne des cours sur la littérature thaïe à la Sorbonne et prépare une thèse sur les "Coutumes de la vie siamoise d'après le poème populaire de Khun Chang, Khun Phèn"[4]. Elle reçoit, une première, le titre de "Dr es lettres" mention très honorable de l'université de Paris.

De 1959 à 1967, elle est embauchée comme fonctionnaire à l'Unesco et réside de nouveau à Paris.

À partir des années 1970, elle est de retour à Bangkok. Elle est alors de nouveau maître de conférence à l'université Chulalongkorn et elle enseigne aussi le français aux enfants de la famille royale de Thaïlande[5].

Elle meurt en décembre 2011.

Œuvres traduites en français modifier

Jit-Kasem Sibunruang a publié plus de 18 livres de contes et légendes, nouvelles et histoire de la littérature thaïe en français, anglais et thaï (en 1971).

On peut citer :

  • Chapitre "Littérature siamoise" dans Histoire des littératures, Paris, Gallimard, 1955 (Encyclopédie de la Pléiade)
  • "Khun Chang, Khun Phèn" La femme, le héros et le vilain. Poème populaire thaï, Presses Universitaires de France, Paris, 1960, 162 p.
  • Contes et légendes de Thaïlande, Bangkok, Institut des études asiatiques, faculté des Sciences Politiques, université Chulalongkorn, Praepittaya, 1975, 231 p. Ce recueil contient les contes suivants : L’Alchimie (นวลใบตองเป็นทองคํา /Nuan Bai Tong Pen Thongkham) ; Les Quatre Énigmes ; Le Corbeau, le coucou et le hibou (กรรมเก่า ของกา / Kam Kao Khong Ka) ; Les Malheurs de Chuan ; Asni et Kokila ; Le fidèle Krachâp (เจ้าหญิงนกกระจาบ / พระสรรพสิทธิ์ / Chao Ying Nok Krachap /Phra Sapphasit) ; La Princesse qui refuse de parler aux hommes (เจ้าหญิงนกกระจาบ / พระสรรพสิทธิ์ /[Chao Ying Nok Krachap /Phra Sapphasit) ; Le Tigre et le Veau (เสือโค / หลวิชัย คาวี /Suea Kho/ Honwichai-Khawi) ; Les Yeux des douze reines (นางสิบสอง / Nang Sipsong) ; Fleur d’or (นางพิกุลทอง / Nang Phikun) Kinnarie ou la femme-oiseau (พระสุธน-มโนห์รา ("ปัญญาสชาดก" ou "สุธนชาดก) / Phra Suthon-Manora (Pannyat Chadok ou Suthon Chadok) ; Le Morceau de teck (ไชยเชษฐ์ / Chaiyachet) ; Le Doigt en diamant (รามเกียรติ์ ตอน นารายณ์ปราบนนทก / Ramakian Ton Narai Prap Nonthok) ; Le Gobie d’or (ปลาบู่ทอง / Pla Bu Thong) ; Le Prince de la conque d’or (สังข์ทอง / Sang Thong)
  • Wessandorn, le prince charitable, Praeppittaya, 1976, 71 p.
  • Florilège de la littérature thaïlandaise, 1988, publication réalisée avec le concours du ministère français des Affaires culturelles, constituée en particulier de 6 extraits tirés du "Khun Chang, Khun Phèn" (1960) de Mme J. Kasem Sibunruangen, en thaïlandais puis traduit en français : Demande en mariage (สู่ขอ / Su Kho] ; Maladie (ป่วย / Puai) ; Cérémonie du tham khwan duan (ทําขวัญเดือน / Tham Khwan Duean) ; La mort (พิธีศพ / Phithi Sop) ; Ordination (บวช / Buat) ; Le mariage (แต่งงาน / Taeng Ngan) ; Konjuk (โกนจุก / Kon Chuk)[6]

Distinctions modifier

Elle est nommée par le ministère de l’Éducation nationale français Officier de l'Ordre des palmes académiques en 1968 puis Commandeur en 1974. (sources : 4ème de couverture de "Contes et légendes de Thaïlande" et "Thai Folk-Tales"[7])

Notes et références modifier

Le linguiste Maurice Coyaud propose, dans son ouvrage Poésie Thaïe publié par Pour l'Analyse du Folklore en 1997 (P.A.F. pages 87-136), lui aussi sa propre traduction des mêmes extraits du Khun Chang Khun Phèn, à peu de chose près, que ceux choisis par Madame J. Kasem Sibunruang dans Florilège de la littérature thaïlandaise.

  1. « Listes des auditeurs inscrits pendant l'année scolaire 1951-1952 », Annuaires de l’École pratique des hautes études,‎ , p. 85-97 (95) (lire en ligne [PDF])
  2. (en) Cement mixer, « Dr. Jit-Kasem Sibunruang », sur suburbanferndaleark.wordpress.com,
  3. Louise Pichard-Bertaux, « Traduire le thaï : un exemple littéraire : Traduction de la littérature thaïe », Mousson, no 31,‎ 2018 (mis en ligne le 16 mai 2018, consulté le 25 avril 2022), p. 207-217 (paragraphe 13) (DOI https://doi.org/10.4000/moussons.4163, lire en ligne)
  4. « Coutumes de la vie siamoise d'après le poème populaire Khun Chang, Khun Phèn », sur worldcat.org (consulté le )
  5. (en) « A spinner of ancient folktales », sur news.google.com, The Sydney Morning Herald, (consulté le )
  6. (fr + th) Collectif, Florilège de la littérature thaïlandaise, Duang Kamol (éditions), , 470 p. (ISBN 974-210-432-8), Chapitre 4 KHUN CHANG KHUN PHEN pages 165-218
  7. (en) « Thai Folk-Tales », sur whitelotusbooks.com (consulté le )