Jean-Baptiste de Chateaubriand

aristocrate et militaire français
Jean Baptiste Auguste de Chateaubriand
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 34 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activité
Famille
Père
Mère
Apolline Jeanne Suzanne de Bédée (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Aline Thérèse Le Peletier de Rosanbo (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Propriétaire de

Jean-Baptiste de Châteaubriand, comte de Combourg, né le et mort guillotiné le à Paris, est un aristocrate et militaire français. Fils de René-Auguste de Chateaubriand, il est le frère aîné de l'écrivain François-René de Chateaubriand. Il est guillotiné avec sa femme, son beau-père Louis Le Peletier, sa belle-mère et le père de celle-ci, Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes.

Biographie modifier

Magistrat puis militaire modifier

Jean-Baptiste Auguste de Chateaubriand naît le et il est baptisé à Saint-Malo. Il est fils de René-Auguste de Chateaubriand (1718-1786), comte de Combourg, et d'Appoline Jeanne Suzanne de Bédée (1726-1798). Il est le frère aîné et le parrain de l'écrivain François-René de Chateaubriand[1].

 
Acte de baptême de François-René de Chateaubriand, 5 septembre 1768. Parrainage et signature de Jean-Baptiste de Chateaubriand

Il est d'abord magistrat, conseiller originaire au Parlement de Bretagne le , puis maître des requêtes du à sa démission en 1787[2].

À la mort de son père le , il reçoit en tant que fils aîné et selon la coutume de Bretagne, les deux tiers du patrimoine[3].

Il entame ensuite une carrière militaire, sur les instances du grand-père de sa femme, l'ancien ministre Malesherbes[4]. Il est sous-lieutenant au régiment de Condé-Infanterie le puis capitaine au régiment de Royal-Infanterie en 1788[2].

Il tente ensuite, sans avoir le temps d'y parvenir, d'obtenir un poste dans une ambassade[5].

Émigré puis guillotiné modifier

Pendant la Révolution, il part d'abord en émigration avec son frère le . Installé à Bruxelles, il devient l'aide de camp de Charles-Philippe de Montboissier[2], mari de sa tante[5].

Il revient en France soit à la demande du grand-père de sa femme, l'ancien ministre Malesherbes à la fin de l'année 1792 soit sur ordre des princes de la famille royale en pour protéger la reine Marie-Antoinette[2].

Une lettre apparemment rédigée par Jean-Baptiste de Chateaubriand à la prison de Bicêtre le et destinée à sa femme raconte que, venant de Bruxelles, il a été arrêté en septembre à Bapaume avec deux autres nobles, déguisés comme lui en marchands. Ils avaient pour mission secrète de délivrer la reine ou de faire durer son procès, comme la lettre l'explique : « J'appris qu'un tribunal de sang s'occupait définitivement du jugement de notre malheureuse souveraine. Les Princes [...] firent le choix de plusieurs gentilshommes [...] qu'ils chargèrent de la commission importante de partir pour Paris [...] pour faire durer le plus qu'il serait possible l'instant qu'ils redoutaient, de ne rien épargner pour cela ». Selon cette lettre, il est d'abord emprisonné à la prison de La Force puis à celle de Bicêtre[6].

Ce complot n'est pas autrement prouvé mais est plausible. Toutefois, son frère l'écrivain François-René de Chateaubriand n'évoque pas cet épisode dans ses Mémoires d'outre-tombe, ce qu'il aurait certainement fait s'il l'avait connu[6]. La belle-famille de Jean-Baptiste de Chateaubriand est arrêtée dans leur château de Malesherbes le 17 ou le et on pense habituellement que lui aussi. Il y a donc une contradiction en ce qui concerne la date de l'arrestation de Jean-Baptiste de Chateaubriand[2].

Quoi qu'il en soit des circonstances précises de son arrestation, Jean-Baptiste de Chateaubriand est traduit devant le Tribunal révolutionnaire pour conspiration contre le peuple français et intelligence avec l'ennemi. Il est condamné à mort le et guillotiné le jour même à Paris, place de la Révolution, l'actuelle place de la Concorde. Il est guillotiné le même jour que sa femme, sa belle-mère et le père de cette dernière, son beau-père ayant subi le même sort deux jours auparavant[2],[7]. Jean-Baptiste de Chateaubriand est inhumé à la chapelle expiatoire avec sa femme[2].

Mariage et descendance modifier

Le , Jean-Baptiste de Chateaubriand épouse Aline Thérèse Le Peletier de Rosanbo, née à Paris le et guillotinée avec son mari le . Elle est la fille de Louis Le Peletier, marquis de Rosanbo, président à mortier au Parlement de Paris, né en 1747 et guillotiné le , et d'Antoinette Marguerite Thérèse de Lamoignon (1756-1794), elle-même fille de l'ancien ministre Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, tous deux guillotinés le [8].

Ils ont deux fils :

Après l'exécution de leurs parents, les deux jeunes enfants, qui perdent aussi en quelques jours leurs grands-parents maternels et leur arrière-grand-père[10], sont élevés par leur tante maternelle Louise Madeleine Le Peletier de Rosanbo et son mari Hervé Clérel de Tocqueville[5], avec leurs propres enfants, dont Alexis de Tocqueville[11].

Références modifier

  1. Nicolas 1998, p. 128.
  2. a b c d e f et g Nicolas 1998, p. 129.
  3. Ghislain de Diesbach, Chateaubriand, Paris, Perrin, coll. « Biographies », , 666 p. (ISBN 9782262075927, lire en ligne), p. 55.
  4. Nicolas 1998, p. 27.
  5. a b et c Nicolas 1998, p. 131.
  6. a et b Nicolas 1998, p. 309-313.
  7. Antoine Boulant, Le tribunal révolutionnaire, Paris, Éditions Perrin, , 300 p. (ISBN 978-2-262-07019-9, DOI 10.3917/perri.boula.2018.01, lire en ligne), p. 131.
  8. a et b Nicolas 1998, p. 129-130.
  9. Nicolas 1998, p. 130.
  10. Nicolas 1998, p. 35.
  11. Jean-Louis Benoît, Tocqueville, Paris, Éditions Perrin, coll. « Tempus », , 760 p. (ISBN 978-2-262-04306-3, DOI 10.3917/perri.benoi.2013.01, lire en ligne), p. 28-29.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Sylvie Nicolas, Les derniers maîtres des requêtes de l'Ancien Régime (1771-1789) : Dictionnaire prosopographique, Paris, École des Chartes, coll. « Mémoires et documents de l'École des Chartes » (no 51), , 399 p. (ISBN 2-900791-21-9).