Ines Donati
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Ines Donati, né le à San Severino Marche et morte le à Matelica, est une militante fasciste italienne.

Biographie modifier

Ines Donati est la fille de David Donati, un cordonnier et de Ludmilla Bertolli, un horloger[1]. Elle est décrite comme une fille de faible taille avec les cheveux foncés[2].Dès son plus jeune âge elle partage les idées nationalistes et pendant la Première Guerre mondiale elle est surnommée « La Capitana » (la capitaine) ou La Patriottica (la patriote)[3].

À 18 ans, Ines Donati s'installe à Rome pour poursuivre ses études[4]. Elle fréquente une école d'un couvent dans le Trastevere[5], où elle étudie les beaux-arts. Dans le Trastevere, elle s'impliquée dans des organisations populaires de jeunes, tels que le Corpo Nazionale Giovani Esploratori ed Esploratrici Italiani (CNGEI - Corps National des jeunes italiens Scouts et Guides), similaire aux organisations de Scoutisme et des Guides des pays anglophones. Elle rejoint également l'« Association nationaliste italienne » et le Gruppo Giovanile Ruggero Fauro (groupe de jeunes de Ruggero Fauro) créé par le nationaliste italien et irrédentiste Ruggero Timeus. Elle était la seule femme membre du groupe nationaliste italien « Sempre Pronti » (toujours prêts)[6].

En 1920, lors d'une grève des éboueurs de Rome, Ines Donati est une des deux femmes (l'autre étant Maria Rygier) qui a pris part au nettoyage des rues. Pendant cette période, elle a également travaillé en tant que factrice et électricienne[7].

L'engagement modifier

En 1921, lors des élections générales italiennes, Ines Donati participe au service civil volontaire et crée la propagande pour les candidats fascistes. Le au Caffè Aragno à Rome, près du Palais Montecitorio, le député du parti socialiste italien, Alceste Della Seta (it) est agressé pour la seconde fois, la première cible prévue de l'attaque étant Nicola Bombacci, un des fondateurs du parti communiste italien. Ines Donati est arrêtée et passe un mois en prison dans le cadre de cette agression. Le elle est attaquée à Trastevere par le groupe antifasciste Arditi del Popolo et passe 20 jours à l'hôpital. En 1921, lors du congrès nationaliste à Ravenne, elle reçoit son baptême du feu ; Luigi Federzoni l'a décrite comme « courageuse, restant debout entre le sifflement des balles ».

Le squadrisme modifier

En 1922, Ines Donati est touchée par la tuberculose. Au mois de , une grève générale est organisée par Alleanza del Lavoro (une coalition de 1922) où Ines Donati, bien que malade, participe le aux actions violentes contre les grévistes. Avec un groupe paramilitaire, « le squadrisme », composé de nationalistes venant pour la majorité de l'Italie centrale, elle occupe la ville.

Ines Donati fait partie des rares femmes qui ont participé à la marche sur Rome et a personnellement rencontré Mussolini[8],[9]. En 1923, elle demande à rejoindre les paramilitaires Chemises noires (Milice volontaire pour la sécurité nationale), créés cette année-là ; le , Mussolini repond : « Je connais sa renommée depuis longtemps et je sais qu'elle est un italienne féroce, une fasciste indomptable »[3].

La mort modifier

 
Ines Donati est inhumée en 1933 dans la Chapelle des héros au cimetière de Campo Verano à Rome

En 1924, sa santé se détériore et elle meurt de tuberculose le , à Matelica, à l'âge de 24 ans et est proclamée « martyre » par les fascistes. Certains historiens rapportent ses dernières paroles : « Je voulais être forte comme un homme, mais j'ai oublié que je suis une frêle femme »[2].

L'icône fasciste modifier

 
Monument détruit en 1944

Sur la demande d'Achille Starace, le corps de Ines Donati a été exhumé et le a été inhumé dans la chapelle des héros du cimetière de Campo Verano à Rome[3]. Sa réputation a été utilisée par la propagande fasciste, son personnage a été transformé en une icône de la jeunesse[2]. En 1926, une clinique de santé à Matelica lui a été dédiée[3].

Le , à proximité de la place communale de San Severino Marche, un monument lui est dédié, flanqué d'une statue en bronze de Ines Donati réalisée par le sculpteur Luigi Gabrielli d'après un dessin de Rutilio Ceccolini. La statue a été enlevée par des partisans en 1944 et à la place a été reconstruit un mémorial aux victimes de toutes les guerres[3].

Article connexe modifier

Source de traduction modifier

Notes et références modifier

  1. (it) Alfonso D'Agostino, Una martire in camicia nera, Milan, , p. 22
  2. a b et c (en) Victoria De Grazia, How Fascism Ruled Women : Italy, 1922-1945, University of California Press, , 33–34 p. (ISBN 0-520-07457-2, lire en ligne)
  3. a b c d et e (it) Igino Colonnelli, Giuseppe Moscatelli Moschino, Halley Editrice, , 481–482, 484 (ISBN 978-88-7589-333-0 et 88-7589-333-0, lire en ligne)
  4. (it) Maria Rosa Cutrufelli, Piccole italiane : un raggiro durato vent'anni, Anabasi, , 27 p. (ISBN 88-417-7029-5)
  5. (it) Germana Pigliucci et Centro Studi Futura, Gli angeli e la rivoluzione, Rome, Settimo sigillo, , p. 41
  6. (it) Domenico Mario Leva, Cronache del Fascismo romano, Istituto dei "Panorami di realizzazioni del fascismo, , p. 215
  7. (it) Pino Cacucci, Oltretorrente, Universale economica Feltrinelli, , 186 p. (ISBN 88-07-81869-8, lire en ligne), p. 50
  8. (it) Giorgio Alberto Chiurco, Storia della Rivoluzione Fascista, vol. IV, Florence, Vallecchi editore, , p. 235
  9. (it) Alberto Pellegrino, Raoul Paciaroni et Antonella Bellabarba, I Bellabarba. Cento anni in tipografia. 1884-1984, San Severino Marche, Bellabarba, , p. 44

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